|
|
| Vote pour le concours dont vous êtes le héros ! | |
| Auteur | Message |
---|
Maxim Forester
Trouble obsessionel compulsif
Sexe : Nombre de messages : 550 XP : 106
Feuille de personnage Pouvoirs: Objets: Bourse: 807 rubz
| Sujet: Vote pour le concours dont vous êtes le héros ! Dim 24 Oct - 11:27 | |
| Un grand bravo et un grand merci aux 6 participants de ce concours, qui j'espère vous a inspiré ! Il vous faudra voter (par mp à mon adresse) pour les textes de votre choix, en leur attribuant des points. Le premier texte élu de votre cœur, recevra 3 points, le second 2 et le troisième 1 point. Il est interdit de voter pour sois, pour une question d'équilibre dans les votes. Vous pouvez laisser un petit commentaire à la suite pour dire ce qui vous a plu, ou déplu, les remarques constructives sont toujours la bienvenue. Clôture du vote samedi 30 octobre à 23 h 59 min 59 s. A vos mp ! Texte n°01- Spoiler:
Le docteur attendait patiemment son nouveau patient. Cela faisait son 5eme de la journée. Au moins trois des cas qu’il avait eu aujourd’hui n’était pas de véritable cas. L’un d’eux était contre l’hypnose, et pour le dernier…
L’homme entra. Un jeune homme somme toute normal, portant un bouc, et ayant des yeux bleu gris, presque hypnotiseurs. Il portait des vêtements plutôt sombres. Il semblait déprimé. Il lui expliqua qui l’avait fait venir, pourquoi… Au bout de seulement quelques minutes d’entretien, il compris d’où venait le problème de ce cher monsieur : un état limite, il se sentait rejeté, en manque affectif… Il cherchait à « séduire », pour ne point sombrer dans la dépression…
Il prétexta chercher ses papiers, pour le « diagnostic », et vérifia que le client avait bien payé ses honoraires. Il avait déjà eu de mauvaises surprises. Et Parkinson n’aimait pas ce genre de surprises. Il lui proposa l’hypnose, l’homme accepta. Quelques minutes plus tard, le docteur emmenait le patient dans la salle de repos…
*
Robert, appelé aussi Robby dans sa jeunesse, se baladait au cœur d’Ellipse, comme à son habitude, muni de sa canne au pommeau d’argent. L’époque où on l’appelait Robby le fêtard était bien loin, maintenant. Pour la populace alentour, il n’était plus que Robby l’acariâtre, Robby « l’invité surprise indésirable »… Mais il n’en avait que faire. Il faisait donc sa ballade quotidienne, à la recherche de gosses à réprimander, de jeunes hommes à insulter, et de jeunes femmes à regarder vicieusement, lorsqu’il entendit quelqu’un, sur sa gauche. Contrairement à beaucoup de personnes, il n’avait pas perdu de ses sens… Au grand malheur de tous.
Il s’approcha de la source du bruit... Pour voir un jeune homme, portant des vêtements modestes, noirs, qui se relevait prestement, en grognant. Le vieil homme se rapprocha de lui, partant pour lui dire que fouiller chez les gens, ce n’était pas la solution, lorsqu’il se rendit compte d’une chose…
Cet homme… Son visage… On aurait dis le sien quand il était plus jeune. Son visage, dont il était si fier… Ces traits… L’homme se détendit un peu. Il n’allait tout de même pas faire la mauvaise tête à une personne qui avait un visage similaire au sien !
Le jeune homme semblait stressé. Comme s’il avait peur de quelque chose. Cela rendait son visage moins beau ! Il devait cesser !
- Le gosse, que faites-tu par ici ! T’trouvera rien par terre, c’est la place des mendiants !
Il se rapprocha un peu plus du jeune homme, son haleine de fauve soufflant sur le visage de l’inconnu.
- Et si j’puis te donner un conseil… Y’a tellement plus de choses à prendre chez ces voisins, quand tu te fait aider ! Foi de Robby !
Le jeune homme semblait abasourdi…. Puis le vieil homme se rappela d’une chose… *
Sextus, la ville de luxure par définition. Sa ville à elle. Tout du moins, elle aimait à le penser. Sariala, Maîtresse des Bains Intimes, regardait ses filles s’occuper des hommes et femmes ayant payé leur place. L’établissement était plein. Il ne restait qu’une fille qui n’était pas occupée, et c’était elle-même. Mais elle avait sa manière de faire…
Elle partit donc dans les rues de Sextus, dans sa robe rouge et or, cherchant quelqu’un qui lui plairait. Tout le monde la connaissait, mais peu de gens avaient eu le privilège d’une journée avec elle… Elle reprenait souvent les mêmes, ou des touristes de passages.
Sariala arriva enfin non loin du centre-ville. Plus loin, une vente d’esclaves se déroulait. Apparemment, c’était une vente de voyageurs. Elle était à l’affût d’un de ces touristes. Plusieurs personnes l’interpellaient, mais elle les ignorait. Personne n’osait l’agresser. Elle avait bien trop de contact.
Elle était sur le point d’abandonner, quand enfin elle repéra une personne intéressante… Un jeune homme, possédant des vêtements noirs légèrement usés, regardait de loin la vente. Sariala se rapprocha. Il se retourna dans sa direction. Il semblait se poser des questions. Ses jambes ressemblaient aux siennes… Et quand elle regarda son visage, ses yeux … Il semblait gentil, mignon… Elle l’apprécia directement. Son cœur battait plus vite.
Pourquoi était-ce ainsi ?
Cela la décida. Elle se rapprocha encore.
- Bonjour à vous jeune homme... Vous voulez peut-être prendre un bain ?
Le jeune homme semblait gêner. Et pourtant, aux anges. Il répondit, d’une voix légèrement tremblotante, qu’il ne voulait pas abuser de l’hospitalité de quelqu’un, mais elle le prit par le bras, et l’emmena en direction de son établissement.
La nuit promettait d’être chaude….
*
Kentor contemplait les rues proches de Gloutoniskaïa. Cette ville magique était dangereuse, bien plus que ne semblait le penser la plupart des voyageurs… Certains avaient tenté de faire comme lui et ses comparses… Mais il n’avait découvert le danger que trop tard. L’Assemblée des Destructeurs avait recruté plusieurs voyageurs, qui ne connaissaient rien à leurs pouvoirs, pour leur « apprendre » à les maîtriser… Mais surtout, pour découvrir les dangers de chacune des 7 tours de Dreamland. Et encore aujourd’hui, c’était un test, sans danger pour lui… Mais pour sa comparse… Il rit silencieusement, un rire qui aurait provoqué l’effroi à plus d’une personne. Son regard rouge montrait son désir de pouvoir, sa vilenie… Mais sa comparse n’avait rien vu. Cette jeune demoiselle aux cheveux flamboyants était étonnante… Elle était capable de voir l’avenir dans les portraits de chacun. Mais elle n’en était qu’à un stade de débutant. Cependant, la tour de la Gourmandise aurait, selon ses propres sources, plusieurs tableaux de clowns. Il espérait que cela suffirait pour qu’elle voie chaque piège. Bien sûr, si elle mourrait, il n’aurait perdu qu’un peu de temps. Mais du temps, il en avait à revendre.
Pour l’heure, la jeune fille attendait son signal, devant la tour. Un signal explosif, et fumant, pour lui. Il avait tout prévu pour faire exploser quelques maisons alentour… Sans pouvoir, bien entendu. Quel intérêt de montrer ses points forts, dès le départ ?
Il regarda l’esclave qu’il avait acheter pour cela. Il attendait lui aussi le signe, terrifié, dans la ruelle sombre en face du fou furieux. Il allait le provoquer…
Lorsqu’il se rendit compte que quelque chose clochait, du côté de la tour. Kentor tourna la tête. La fille parlait à un homme, portant des vêtements sombres, une cicatrice au niveau de la joue. Il se demandait ce qu’il se passait… Apparemment, le plan devrait être reporté à plus tard. La fille partait avec l’homme. Elle était littéralement à ses pieds… Elle le suivait, tenait ses vêtements, et l’homme essayait de lui parler, calmement…
Il jeta sa cigarette, et partit.
C’était le signe qu’attendait l’esclave. Une maison non loin de la tour sauta, sans autre conséquence que celle de voir une famille arriver, une heure plus tard, sans maison.
Quelques jours plus tard, Kentor apprit le suicide de la fille. Une balle dans le cœur. Pourquoi ? Il avait fait sa petite enquête… Et le résultat était prometteur.
*
Je savais que je n’aurais jamais du voir ce Docteur… Depuis qu’il m’a hypnotisé, plein de choses sont arrivés !
D’abord, j’ai atterri dans ce monde étrange, ressemblant étrangement au notre… Ensuite, je me suis découvert des pouvoirs : en premier lieu, un vieillard m’a pourchassé, criant que j’étais un « voyageur » ! Cela m’a fais si mal… J’ai ensuite découvert que je pouvais montrer aux gens une partie de leur corps qu’il aimait… Sur moi ! J’ai appris à maîtriser ce pouvoir… Puis, je m’en suis découvert un nouveau, en arrivant à Sextus… Je voyais ces voyageurs, abandonné en pâtures aux riches… C’était une nouveauté, d’il y a quelques mois soit disant… Mais une jeune femme m’a accosté, m’a emmené voir de lointains désirs qui m’avait fait tant souffrir… Puis m’a rejeté, me haïssant tout autant qu’elle m’aimait quelques instants plus tôt ! Elle m’a laissé une cicatrice au visage, pour couronner le tout ! Ce pouvoir s’est amplifié, renforçant les conséquences…
Et maintenant, ce dernier pouvoir, qui me fait souffrir, me fait pleurer sur cette falaise… Ce pouvoir qui fait aimer mon être aux gens, mais qui pour autant leur faire croire que je les rejette… J’ai beau leur dire que je les aime, ils succombent à la dépression ! Cela n’aurait été rien, si cette jeune Sarah n’en était pas morte… Je l’aimais… Et elle s’est suicidée !
Pourquoi ce monde me promet tant de douleur ? C’est insupportable… Je ne peux accepter cela !
Je m’avance au sommet de la falaise. Si cette chute n’arrête pas ce cauchemar… Que se passera-t-il ? Je saute…. La dernière chose que je vois, ce sont ces deux points rouges, ses yeux en bas…
|
| | | Maxim Forester
Trouble obsessionel compulsif
Sexe : Nombre de messages : 550 XP : 106
Feuille de personnage Pouvoirs: Objets: Bourse: 807 rubz
| Sujet: Re: Vote pour le concours dont vous êtes le héros ! Dim 24 Oct - 11:28 | |
| Texte n°02- Spoiler:
Cela faisait bien maintenant dix minutes que j’attendais dans ce bureau. Je commençais vraiment à m’impatienter. Et je n’étais pas le seul d’ailleurs…
Sur mon épaule droite, la belle Eledria attendait patiemment le début du rendez-vous en balançant ses jambes dans le vide en fredonnant une merveilleuse mélodie qui résonnait comme les ruisseaux du printemps : c’était doux à l’oreille et apportait réconfort à tous ceux qui l’entendait, c'est-à-dire moi seulement. Les blanches ailes de l’ange gardienne brillaient d’une lumière pure des plus relaxantes et ses cheveux ébène contrastant avec le reste de son corps étaient très attrayants.
Sur mon épaule gauche, le petit démon Arök faisait les cent pas. Son corps rouge recouvert d’une armure noire aux motifs dorés, son visage caché par un casque ne dévoilant que ses deux petites cornes et ses ailes de chauvesouris lui donnaient un air menaçant. Il ne cessait de proférer des jurons plus offensants les uns que les autres. Son attitude agressive ne faisait qu’accroître mon impatience.
D’ailleurs, moi qui étais pris entre ces deux entités mystiques, je ne savais plus quelle attitude je devais prendre pour moi-même : d’un côté, j’ai un ange m’imposant un calme des plus déstabilisants avec sa voix; de l’autre, j’avais un démon coléreux m’imposant sa propre colère avec ses jurons.
Finalement, le docteur vint me sortir de cette difficile situation en arrivant promptement d’un bon pas.
-Bonjour, Gabriel. Vous allez bien? Vous semblez un peu distrait.
-Insulte-le et fait lui regretter cette attente inutile qu’il nous a fait subir, me chuchota Arök.
-Non, affiche ton plus beau sourire et sois le plus agréable possible avec lui, me proposa Eledria.
Eh oui, c’était bien ça mon problème : j’avais deux entités opposées de par leur race que personne ne semblait pouvoir percevoir et qui ne cessaient de se contredire pour me suggérer la marche à suivre lors de mes questionnement. Ça devenait lassant à la longue et je me frottai les yeux pour reprendre consistance et je décidai que de choisir la voie de l’ange serait celle qui me ferait sortir le plus tôt de la`.
-Je vais très bien. Je ne faisais juste que réfléchir… Et vous, comment allez-vous?
-Oh je vais très bien. Merci de le demander. Et comment vont… ce démon et cet ange?
-Est-ce qu’il veut vraiment savoir comment je me sens? Parce que je pourrais lui en donner un aperçu s’il veut, me dit le démon.
-Du calme, Arök! répondit l’ange. Il ne nous veut aucun mal, alors ne lui en fait pas.
-Faux, il ne nous a pas ENCORE fait de mal, mais je suis sur que cela ne vas pas tarder.
-Mais fermez-là un peu. Docteur Parkinson, vous ne voulez même pas savoir comment ils vont.
-Je suppose que non. Bon, que diriez-vous si nous commencions notre séance? dit-il en fouillant dans son tiroir.
-Quelle séance?
-Ah, mais c’est vrai, vous ne connaissez mon traitement pour contrer les problèmes de mes patients.
-Je n’ai aucun…
Je n’ai même pas le temps de terminer ma phrase que le bon docteur me fait pendre devant les yeux un pendule dont je ne peux dévier mon regard.
-Non, ne regarde pas le pendule! me crièrent en même temps mes deux colocataires, ce qui me surprit agréablement.
Pour une fois qu’ils étaient d’accord, j’avais envi de leur faire plaisir, mais ce maudit pendule ne veut pas me lâcher. Dix secondes plus tard, je tombe dans les vapes.
Je me réveille dans une rue que je ne connais pas. Autour de moi, je vois un paysage de désolation : des bâtiments détruits, des personnes qui pleurent et même… des cadavres?! Non, plutôt des semblant de cadavre : ils sont plus mort que vivant, mais ils n’ont pas encore rendu l’âme.
-Mais où est-ce qu’on est? Qu’est-ce qui s’est passé ici?
Mes deux squatteurs adorés apparurent alors sur mes épaules.
-Ce maudit docteur nous a envoyé à DreamLand. Franchement, mais quel c*n celui-là.
-Arök, sois plus poli s’il-te-plait. Pour ton information, Gabriel, nous sommes dans ce que vous autres humains appelés le monde des rêve. Ici, c’est Ellipse…
-Ou plutôt ce qu’il en reste, coupa le démon en ricanant. Non, mais ils sont vraiment mal chanceux pour avoir reçu une pluie de larme sélénite dans la tronche.
-Une quoi?
-Rien de ce qui te concerne.
-Donc, si c’est un rêve ce qu’il y a autour de nous, cela signifie que je n’ai qu’à me tuer pour me réveiller.
-Ah ah, je te le déconseille fortement. T’es vraiment bête ou quoi? Tu ne te rappelles pas que tu n’es pas venu de façon naturelle ici. Ce bon «cher» docteur t’a hypnotisé.
-Et alors? Cela reste un rêve.
-Sauf que ton esprit va rester ici, mort, et ton corps deviendra qu’un mannequin inanimé sur la Terre.
-Mais alors, comment on sort d’ici?
-Ça, si tu le découvres, j’aimerais bien que tu me le dises, parce que les seules fois que nous sommes venus ici, c’était toi qui nous faisait sortir et entrer.
-Je ne m’en rappelle pas…
-C’est pas grave. Dans tous les cas, je crois que nous devrions ne pas traîner ici : ces gens nous regardent étrangement.
-Et ça t’étonnes? N’oublies pas qu’ici, on peut nous voir et que cela nous rend vraiment moins discret en tant que voyageurs.
-Quoi? Vous êtes visibles?
-Attrapez-les, ce sont sans aucun doute des voyageurs.
-Et merde…
Le petit démon sauta alors de mon épaule et prit à deux mains une poutre vingt fois plus grande que lui? Ce qui me surprit encore plus, ce fut lorsqu’il leur balança cette même poutre pour ralentir les personnes inhospitalières. C’est alors qu’Eledria me tira par l’épaule et me dit :
-Vite, par ici.
Et nous partîmes aussitôt dans cette direction : moi en courant à vive allure et mes deux alliés volant à mes côtés…
|
| | | Maxim Forester
Trouble obsessionel compulsif
Sexe : Nombre de messages : 550 XP : 106
Feuille de personnage Pouvoirs: Objets: Bourse: 807 rubz
| Sujet: Re: Vote pour le concours dont vous êtes le héros ! Dim 24 Oct - 11:29 | |
| Texte n°03
- Spoiler:
Tic. Tac. Tic. Tac. Tic. Tac… Assise dans la salle d’attente, Mylène tourna une nouvelle fois les yeux vers Cyril qui, de nouveau, ne broncha pas. Ça faisait bien dix minutes que sa dernière tentative de conversation avait avorté pitoyablement et depuis il n’avait même pas daigné lever les yeux de son livre. A vrai dire il ne se rendait même pas compte de la frustration grandissante dans le cœur de sa compagne. « Tu fais quoi ? Finit-elle par tenter de dépit. - Je lis. » La jeune fille soupira en levant les yeux au ciel, déjà prête à se lancer dans une diatribe commençant par « tu pourrais au moins faire un effort de conversation bordel » mais son cher et tendre fut sauvé de justesse par le bruit de la porte du cabinet qui s’ouvrait en grinçant. Pas même le temps de penser qu’il serait plus que temps de huiler les gonds qu’ils étaient déjà invité à entrer et à s’installer sur un sofa, raides comme des piquets. Ils étaient visiblement tendus et le sujet de leur consultation n’aidait pas de toute évidence à les mettre à l’aise. Le psy les jaugea un instant, jouant avec son stylo de sa main droite avant de se lancer avec un léger sourire : « Alors qu’est-ce qui vous a poussé à venir me voir pour une thérapie de couple ? » ****** « Je savais bien qu’on aurait pas dû y aller… grommela Cyril entre ses dents, le visage fermé. - T’insinues que c’est de ma faute ou quoi ?! S’insurgea Mylène. - J’insinue rien, je constate, c’est tout. » Ils avaient fait l’erreur de regarder dans ce fichu pendule qui balançait d’une allure régulière et berçante, et ils s’étaient réveillés là. Où, ils auraient bien aimé le savoir, toujours est-il qu’ils déambulaient sans but dans ces rues familières et inconnues à la fois. Cyril marchait à une allure nerveuse, tandis que Mylène peinait à suivre, essoufflée et en manque d’oxygène. Il cessa ses pas pour l’attendre, contenant son énervement. C’était de sa faute à elle après tout, quel besoin d’une thérapie de… « Je suis en train de mourir, marche moins vite. Supplia la demoiselle. - … - ‘Tain on fait quoi maintenant ? Et j’ai faim !- J’sais pas. On va trouver un magasin, trouver l’adresse de ton putain de docteur, essayer de trouver un truc à manger…- Des chouquettes ?- Mmfff- Et squatter un journal ou un magazine.- Ouais, qu’on sache au moins où on est. » Ils reprirent leur marche à une allure plus modérée. Le stress était toujours présent, oppressant la poitrine de la jeune fille, et rendant les nerfs du jeune homme à fleur de peau. Quinze bonnes minutes en suivant les panneaux pour le centre ville, et voici qu’ils tombaient sur un supermarché. La foule plutôt commune ne leur prêtait guère attention. Elle parlait comme eux, semblait avoir le même mode de vie, et avait dans leur chariot des produits similaires. Ils purent espérer ainsi qu’ils n’avaient pas changé au pire de pays. Il y avait même un vigile, baraqué et à la peau noire à l’entrée, tout pareil je vous dis. Ils se dirigèrent au rayon boulangerie où une première surprise les attendait. La boîte de 20 chouquettes à 15 rubs ! « Mais c’est la peau des couilles qu’on s’arrache à la pince ! Se révolta Cyril - … C’est quoi des rubs ? » ******* Tout c’était passé très vite, trop vite même. Il avait suffit qu’ils montrent l’un des billets tirés de leur portefeuille pour demander à un badaud s’ils pouvaient utiliser des euros ou s’il y avait un bureau de change à proximité que déjà tous les regards étaient tournés vers eux. Un silence lourd de suspicion s’était installé et alors qu’une caissière tentait d’alerter plus ou moins discrètement la sécurité Cyril avait tiré Mylène hors du magasin dans la précipitation. Les cris et le mouvement de panique dans leur dos n’avait fait que les motiver à fuir plus vite malgré la respiration sifflante de notre demoiselle. Ils n’arrêtèrent leur course qu’une fois à l’abri dans une ruelle déserte ou un chat de gouttière les fixait d’un œil noir, perché sur une poubelle. Le jeune homme profita de cet instant d’accalmie pour pester généreusement alors que sa compagne reprenait sa respiration non sans difficultés. Une fois assurée de ne pas mourir par manque d’oxygène elle agita mollement un programme télé qu’elle venait de tirer de sous son manteau. « Je me suis dis que vu leurs réactions on était plus à ça près… » Cyril se saisit du magazine qu’il feuilleta brièvement. Ce n’était pas le moyen idéal de se renseigner sur l’endroit où ils avaient atterrit mais c’était suffisant pour comprendre qu’ils étaient très loin de chez eux. Si ça avait été moins tiré par les cheveux il aurait probablement même conclu qu’ils étaient dans un autre monde, après tout ils parlaient d’un « DreamLand » là-dedans. Après avoir vainement tenté de lire par-dessus l’épaule de son homme, Mylène finit par se détourner de lui pour reporter son attention sur le chat. Avec un peu de chance il serait plus facile à apprivoiser que l’ours mal léché qui partageait sa vie ! Mais loin s’en faut malheureusement, car à peine eut-elle tendu la main vers le matou que celui-ci dégainait déjà ses griffes pour lui bondir dessus en crachant. La jeune femme recula avec un cri de surprise en protégeant son visage de ses mains… avant de se mettre à hurler comme une hystérique. Des cafards, des cafards par centaine qui grouillaient sur ses avants bras comme une carapace vivante avant de repartir aussi sec se cacher dans le paysage. Ils l’avaient protégé d’une vilaine griffure, soit, mais pour une phobique des blattes comme elle c’était secondaire. Elle sentait encore la présence de ces sales bestioles grouillant sur elle, et ça la rendait malade. Cyril de son côté ne quittait pas les yeux de la scène, stoïque. Il finit par lâcher comme si cette situation n’avait rien de surnaturelle : « Ah, dégueu… » Un manque de réaction aussi extrême fut suffisant pour faire craquer sa compagne. Celle-ci s’approcha agressivement du pauvre jeune homme qui, soyons réalistes, n’y était pour rien et lui aboya dessus de manière agressive. « Ça t’amuse ?! Tu veux que j’te morde pour qu’on se marre à deux ?? » Il prit notablement mal cette réplique. Il n’y était pour rien dans cette invasion de cafard, il ne lui avait pas tartiné le corps de confiture non plus… enfin, pas cette fois-ci mais… Et puis son commentaire était un bon résumé pour dire : Ah, je n’aurais pas aimé être à ta place quand ces immondes bestioles t’ont recouverte. C’était vrai, c’était dégueu… Alors pourquoi le menaçait-elle ? Surtout par le biais de ce qu’il répugnait par-dessus tout… se faire manger. Vous lui auriez laissé le choix entre mourir noyé / brûlé / étouffé / décapité / éviscéré, il les aurait tous choisi plutôt que de périr dévoré par on ne saurait quoi… un chien, un zombie, une dresseuse de cafard. Comme pour répondre à sa menace, et sa colère grandissante, Cyril émit un grognement et lâcha un incontrôlable rugissement pendant lequel il claqua sa mâchoire. Il sentit cette dernière croitre anormalement tandis que des crocs qui n’avaient pas lieu d’être aussi nombreux et acérés s’entrechoquèrent dans un assaut vertical. Surpris, il plaqua ses mains à sa bouche qui avait repris une forme normale. Avec ça il aurait pu lui arracher la tête en un coup de dent… enfin, elle aurait certainement invoqué ses bestioles, et tout ce que ses dents auraient embrochés, c’aurait été ces putains de cafard… Ils prirent toute l’après midi pour se calmer, jusqu’à ce qu’une vieille dame vint à leur rencontre, les prenant pour des clochards. « La nuit, les rues ne sont plus très sûres vous savez ? Radota la dame âgée pendant qu’elle leur montrait le chemin jusqu’à son appartement. - Euh… oui, j’imagine, répondit Cyril, qui s’efforçait de ne jamais exprimer de jugement. - Alors, vous êtes étudiants ? La vieille dame était décidément curieuse. - Euh oui, improvisa Mylène, on est dans la même classe, en étude supérieure de…- … d’économie géopolitique, compléta-t-il afin de s’exposer le moins possible aux questions embarrassantes. - Oh, ça m’a l’air intéressant tout ça. Et alors vous n’avez pas trouvé de chambre ?- Euh non, se lança Mylène, ces idiots ont loués deux fois la même chambre, et il n’y avait plus de place alors.- Roooh, c’est pas possible d’entendre ça, compatit la vieille. Tenez, c’est là. » Cyril ouvrit galamment la porte au digicode cassé. La dame âgée qui répondait au prénom de Violette appela l’ascenseur pour aller au 4ème étage. Un silence gêné se disputait le règne de l’ambiance avec une légère odeur d’urine. Il fut interrompu dans sa bataille par Violette. Cyril redoutait grandement cette proposition : « Vous savez… contre un peu de compagnie et du ménage, vous n’aurez pas besoin de chercher une chambre. » ******* Cloitrés dans leur petite chambre de bonne dans l’appartement de Violette, Cyril et Mylène attendaient. Ça faisait maintenant une bonne heure que la vieille tambourinait à la porte comme une possédée, leur promettant une mort certaine dans la douleur la plus abominable. Inutile de dire que ce programme n’était pas du tout à leur goût. Et dire qu’ils avaient réussi à vivre caché 1 mois, tout ça pour se faire avoir si bêtement… si seulement ils avaient été plus prudents ! Après tout la tension des elipsiens n’avait fait que grimper ces derniers temps avec l’arrivée d’une vague d’étrangers, tout comme eux. Même s’ils n’avaient rien fait de réellement agressif, le couple n’avait pas eu de mal à apprendre l’origine de la haine des gens de la capitale envers les « voyageurs ». Des vieilles histoires de vengeance comme il y en a tant, d’un pathétique à en pleurer. Plus que l’inconnu, c’était la haine irraisonnée des gens d’ici qu’ils devaient affronter, et pour ça rien de tel que de faire profil bas et d’attendre que la tempête passe. Ça marcha un temps bien sûr, mais avec le climat ambiant de suspicion il ne fallut pas plus de trente petits jours pour que quelqu’un ne remarque l’espace d’un instant l’énorme mâchoire de Cyril ou la carapace grouillante de Mylène. Dès lors quel autre choix que la fuite ? Quoi faire d’autre que de se terrer dans l’espoir hypothétique d’un retour au monde réel ? « Sortez de là, démons ! Et dire que je vous ai offert un toit ! Que je vous ai nourris ! Pourriture de voyageurs !- Elle se fatiguera jamais ou quoi…- Qu’elle nous fasse une crise cardiaque, ça règlera le problème. » Rétorqua le jeune homme, amer. Le duo cessa de fixer la porte vibrant des coups de Violette un instant pour jeter un coup d’œil à la fenêtre. Dans les rues une foule avançait, compacte et hurlante en compagnie d’une sorte de monstre énorme qui ressemblait plus ou moins à un poulpe. Leurs cris de haine ne laissaient pas d’équivoque sur leurs intentions et même si ça avait été le cas les paroles du maire dans leur petit poste de télévision étaient bien assez claires. Un appel au meurtre pur et simple, la chasse à l’homme était lancée. Combien de temps avant que la vieille n’aille alerter quelqu’un au dehors ? Enfin si ses beuglements de veau ne l’avaient pas déjà fait… « Mais ta gueule sale vieille ! On t’as rien fait pendant tout ce temps, alors pourquoi tu veux nous étriper ?! Lança le jeune voyageur. - Vous êtes des voyageurs, des démons, des êtres immondes ! Un jour où l’autre, vous finissez tous par nous poignarder dans le dos, c’est le maire qui l’a dit ! Et puis qu’est-ce qu’on va penser de moi quand on apprendra que j’ai offert mon hospitalité à des crevures comme vous hein ?! Personne ne sera pardonné, c’est le maire qui l’a dit !- Sale mouton, vieille chèvre ! » Exhorté par la colère et la lâcheté, Violette se servit d’un objet un peu plus lourd que ses petits poings pour enfoncer la porte. Les chocs tambourinant se muèrent en coup de tonnerre. Bientôt, la poignée et la serrure se délogèrent et tombèrent. La porte finit par céder. S’ils ne risquaient pas la mort, la vision qui s’offrit au jeune couple les auraient fait mourir de rire. La vieille chouette essoufflée les menaçait avec un pied de biche bien trop lourd pour sa frêle constitution. Au bord de la syncope, elle lança : « Allez, plus… la peine… de résister. » Mylène saisit une lampe de chevet et lui lança à la figure. La vieille se protégea avec son arme et brisa le projectile. Les éclats de faïence lui firent fermer les yeux. Elle détourna la tête pour se protéger des bris suffisamment longtemps pour que Cyril saisisse l’opportunité de lui coller son poing dans la gueule. Violette s’effondra, inconsciente, le visage en sang. « Faut s’en aller… Prévint Mylène. Leur monstre poulpe, il détecte les voyageurs, je l’ai vu par la fenêtre. Faut se barrer !- Oui mais par où ? Par la grande porte on va se faire repérer. Par le toit y’a pas moyen…- Ou…- Par le sous-sol », se résolurent-ils en même temps. Les agresseurs de vieux se munirent de sacs remplis du frigo et des placards qu’ils avaient vidés, puis s’étaient rués dans la cage d’escalier. Heureusement que l’immeuble n’avait quasiment que des résidents de plus de la soixantaine. Ils étaient tous chez eux à regarder les combats par la fenêtre et jasaient sur telle ou telle personne qu’ils voyaient se faire tabasser. Ils purent descendre l’escalier sans problème, et virent avant de s’enfoncer plus en sous sol, la foule surexcitée du dehors. La cave était sombre et lugubre, elle était également fuit des résidents qui n’y descendait que rarement. Il faut dire qu’elle n’était pas rassurante et aurait permis à n’importe quel vieux pervers de commettre ses exactions sans être aucunement gêné. La cave donnait sur une multitude de box qui permettait aux résidents de stocker leur surplus encombrant, et elle donnait également sur la cave de l’immeuble d’en face. Il en allait ainsi, de cave en cave, jusqu’à tomber sur un parking souterrain. La main de Mylène chercha à tâtons l’interrupteur mais celui-ci se contenta de cliqueter sans aucun résultat. Il leur faudrait faire ce chemin dans le noir et si cette idée n’angoissait pas outre mesure Cyril, sa moitié était quant à elle complètement terrorisée. Ils avancèrent un temps ainsi avec difficultés, la jeune fille agrippée au voyageur dans la pénombre, et ce jusqu‘à ce qu‘une énième porte ouvre sur un vaste espace qui se révéla être un parking. C’était l’exemple typique des lieux choisis pour les agressions dans les films de gangsters ou d’horreur. Quelques voitures étaient garées dans la pénombre, éclairées seulement par la lueur des panneaux d’issues de secours. Comme dans les caves il n’y avait pas un chat dans le coin, le couple s’avança donc avec prudence, fouillant des yeux les alentours à la recherche du chemin menant à l’extérieur. Ce n’était peut-être pas bien prudent de sortir mais ce serait toujours mieux que de rester ici où ils n’avaient aucun espoir de fuite en cas de problème. D’ailleurs en parlant de problème… « Hey ! Arrêtez vous ! Je crois que le monstropoulpe vient d’en sentir là-dessous ! » Les voyageurs se figèrent aussitôt, les mâchoires crispées par l’angoisse. La voix venait de l’extérieur sur leur droite, dangereusement proche. La porte métallique du parking souterrain ne mit pas longtemps à s’ouvrir en grinçant, laissant se déverser à l’intérieur la lumière des lampes torches d’une dizaine d’émeutiers. Par réflexe notre duo bondit derrière une voiture, juste avant d’être repérés. Vu le tournant que prenaient les choses ils n’avaient plus d’autre choix que de revenir en arrière, mais cette bande les suivrait probablement sans parler du fait que la vieille avait probablement déjà été trouvée dans son appartement. Ils finiraient en sandwich avant même d’avoir eu le temps de dire « ouf ». « On va mourir, on va mourir… j’veux pas mourir, on va mou…- Tais-toi ! » Cyril secoua énergiquement sa compagne pour lui faire reprendre ses esprits. Ce n’était pas le moment de perdre le contrôle. Il fallait reprendre les choses en main s’ils voulaient avoir une quelconque chance de survie et pour l’heure le jeune homme ne voyait qu’une solution à leur problème. Il murmura quelques mots à l’adresse de Mylène, se redressa brusquement et quitta sa cachette en courant, éclairé par la lueur des torches. Les émeutiers se mirent aussitôt à sa poursuite en hurlant, laissant la voyageuse recroquevillée et complètement déboussolée. Elle se redressa avec lenteur, jetant un regard terrorisé à la scène qui se déroulait sous ses yeux : son petit ami venait d’émerger à l’air libre comme une flèche, entrainant leurs poursuivants derrière lui. Tout ça… pour la sauver ? La bonne blague ! « T’es vraiment trop con ! Je fais quoi moi maintenant ?? » ****** *Je suis vraiment trop con !* S’hurla-t-il mentalement tandis qu’il galopait comme jamais. Il faut dire qu’avoir une douzaine de gars et leurs chiens après vos fesses vous donnait des ailes. Il n’avait qu’un seul avantage : il venait seulement de se mettre à courir, les autres cavalaient déjà depuis un bon moment. La pluie tombait dru pour saluer le carnage dans les rues. Cyril courut, mais pour aller où ? Quand on fuit peu importe la destination, le principal c’est d’y aller sans hésitation. Il sprinta donc hors d’haleine dans les rues inconnues, mais en direction de l’extérieur. Mieux valait sortir de ces murs. « Choppez-le ! » hurlait-on derrière lui. La bande de sauvage ne le laisserait pas filer comme ça. C’était bien dommage d’ailleurs. La proie fit un soudain crochet sur la droite pour quitter une rue surpeuplée pour une ruelle nauséabonde et étroite. Mais avec le bol qu’il avait, cette ruelle était une voie sans issue. Cyril fut acculé contre un mur trop grand pour lui, tandis que les douze types après lui débarquèrent avec un sourire sadique aux lèvres. Ils avaient tous des bâtons, des crosses, des battes, des trucs qui tapent et qui font mal. Résigné, il tomba à genoux et tenta tant bien que mal de reprendre sa respiration. Sa vie s’achevait là, à cause d’une putain de thérapie de couple. « Raaah fais chier pas moyen ! J’veux bien mourir au champs d’honneur, mais pas pour une séance de psy ! » Ronchonna-t-il tout en se relevant. Les bourreaux n’avaient pas l’air de comprendre. Eux, tout ce qui les intéressait pour le moment, c’était de faire sa fête au voyageur. Le plus téméraire de tous s’approcha en levant sa hache de pompier qu’il avait du chopper en cassant une vitre d’urgence. La lame fendit l’air, et les crocs de Cyril, sa gorge. Il avait maintenant le goût du sang dans la bouche… c’était écœurant. Pire encore, il venait de tuer quelqu’un, lui qui de sa vie ne s’était jamais vraiment battu. Son premier combat se soldait par un mort. Sa mâchoire puissante était à la fois un malheur et une bénédiction. Les onze derniers hésitèrent à s’approcher de la bête sauvage qui avait descendu leur pote, mais l’instinct de vengeance reprit le dessus. Les voyant débouler sauvagement, Cyril se retourna et tenta vainement d’escalader les briques saillantes du mur. Son heure était enfin arrivé. On lui attrapait la jambe, on la tirait. Il perdit l’équilibre et heurta douloureusement le sol. Des pieds vinrent s’écraser sur ses côtes, son visage, des battes et des barres vinrent le rosser et les chiens, la mâchoire pleine d’écume s’ouvrirent et se refermèrent sur sa chair. Il allait se faire dévorer ! Il hurla à la mort dans un cri caverneux et surnaturel ! Le cri à gorge déployé tétanisa de peur l’espace de quelques secondes l’assemblé qui, une fois la surprise passée, revint à ses moutons… sauf que. Un des chiens s’était retourné contre son maitre et lui avait dévoré la jambe. Les autres clebs suivirent l’exemple, provoquant la chute ou la fuite de leur maitre. Les chiens défendaient Cyril, celui qui, de son cri, avait réussi à les soumettre. « Enfin je crois ». Le corps douloureux et boitant, il sortit de la ruelle, en compagnie des chiens qui, leur avait-il ordonné, le guideraient vers sa douce et la sortie de ce cauchemar… ****** Lorsque les cris se furent éloignés, il fallut encore 5 bonnes minutes avant que Mylène ne se décide à sortir de sa cachette. Maintenant que le parking avait été déserté le lieu n’en était que plus glauque, et cette constatation suffit à pousser la voyageuse à se mettre en route vers la sortie non sans jeter de nombreux regards inquiets dans son dos. Une fois dehors elle remarqua avec effroi que la rue était encore pleine de désaxés hurlant vengeance. Elle avait espéré naïvement que les seules personnes susceptibles de leur courir après étaient celles qui étaient venue les poursuivre jusque dans les sous-sols, mais il fallait être aveugle pour ne pas voir qu’elle s’était trompée. Encore plus pâle qu’à l’accoutumée la jeune femme pressa le pas, perçant la foule en direction de l’extérieur de la ville. Tout ce que les elipsiens voulaient c’était débarrasser leur belle ville d’eux, alors ils ne les poursuivraient pas aussi loin non ? Elle avança ainsi un moment sans encombre, ombre parmi les ombres, jusqu’à ce qu’au détour d’une rue surgisse une forme énorme et monstrueuse. Le monstropoulpe posa ses yeux énormes et globuleux sur elle avant de faire éclater comme un fruit trop mûr le voyageur qu’il tenait dans l’un de ses tentacules et de le jeter au sol comme un déchet. « Et merde. » Avant même que le cerveau de la voyageuse ne comprenne qu’elle était sur le point de vomir tripes et boyaux le monstre s’était saisit d’elle et la secouait comme un bambin l’aurait fait avec un hochet. Ouvrant la bouche pour hurler elle ne réussit qu’à rendre son dîner sur la bête qui poussa un grognement de colère et de dégoût. Le tentacule se resserra aussitôt autour du corps frêle de Mylène, comprimant ses côtes et écrasant ses poumons. L’impression d’exploser était si grande qu’elle était incapable de réfléchir correctement, la seule idée s’imposant à son esprit étant celle de sa mort prochaine puis… tout s’arrêta. Elle était toujours prisonnière du monstre mais la pression sur son corps avait comme diminué de dix fois, et elle avait l’étrange impression de pouvoir respirer par tout son corps. C’était totalement délirant, comme si… comme si… elle était devenu un cafard elle-même. Elle jeta un regard confus à son corps pour s’assurer qu’elle était encore humaine et soupira de soulagement. De son côté le monstropoulpe, frustré de ne pouvoir détruire l’intruse, la lança sans ménagement contre le mur d’un bâtiment proche. Bien que douloureux le choc n’avait causé aucun réel dégât au corps de Mylène qui se redressa tant bien que mal avant de partir en courant vers la périphérie d‘Elipse sans s‘octroyer une seule seconde de réflexion. Elle n’arriverait peut-être à sprinter que vingt mètres, mais c’était toujours mieux que de rester stupidement sur place à attendre qu’on revienne la cueillir gentiment. ******** Les chiens l’avaient loyalement guidé vers les banlieues clairsemées d’Elipse, en périphérie de la ville. Plus on s’éloignait du centre ville, plus on approchait des taudis, et de la liberté. Les meurtriers se faisaient plus rare, jusqu’à ce qu’au loin, une étrange silhouette au bout de souffle titubait et s’effondrait. Le monstropoulpe, un monstre parmi tant d’autre s’approchait dangereusement d’elle. Elle en était à ramper, tel un cafard, pour éviter de se faire écraser. La hache d’urgence à la main, Cyril, le corps couvert de coups et du sang des autres, se précipita vers la bête, les chiens à l’avant. C’était Mylène ! Le sang de Cyril ne fit qu’un tour. En fait il en fit un second en voyant l’étrange apparence de la demoiselle, dont la peau s’était mué en une sorte de carapace, et des antennes lui avait poussé sur la tête. Le monstre lui saisit la jambe et la suspendit dans les airs, balançant de sérieux coups de tentacules sur le punching-ball. Les chiens sautèrent de toutes parts, se faisant balayés un par un, ce qui laissa le temps au jeune voyageur de balancer un coup de hache bien centré qui sectionna le tentacule qui suspendait la femme cafard. Par vengeance, le monstre envoya Cyril valser d’un puissant coup à l’estomac. Comment en avait-elle supporté autant, lui qui en lâcha son arme et qui gicla contre un mur délabré ? Mylène s’écrasa lourdement au sol, et poussée par l’énergie du désespoir, reprit la hache en main et fendit le monstre par en dessous. Il en faudrait plus pour le mettre à bas mais ils avaient gagné de précieuses secondes qu’ils mirent à profit sans attendre. A peine avait-elle frappée que la jeune femme, désormais couverte d’un sang noir et épais, se carapata comme un cafard en direction de Cyril pour attraper sa main et l’entrainer vers la frontière entre les taudis et la plaine félicité pendant que le monstre remuait en tout sens aveuglé par sa douleur. Leurs blessures les empêchaient de courir comme ils l’auraient dû mais ils n’eurent malgré tout aucun mal à profiter de l’occasion pour distancer le chasseur dont ils étaient les proies et atteindre enfin leur objectif. Dans les derniers mètres de leur course pour rejoindre l’herbe verdoyante la lune se mit à pleurer, faisant définitivement cesser toute poursuite. Le spectacle avait beau être aussi saisissant que magnifique aucun des deux voyageurs ne se retourna pour contempler la scène apocalyptique. Leurs regards et leurs espoirs étaient tendus vers la lueur lointaine d’un feu de camp autour duquel semblaient s’être attroupés les parias de leur espèce. Ils furent accueillis en silence mais avec compassion sans qu’aucune question ne leur soit posée. Tant de paix et de solidarité après ce qu’ils avaient vécu était un véritable ilot de réconfort. Assis en silence dans la lueur rougeoyante du feu, Mylène glissa ses doigts dans la main de Cyril qui les pressa avec tendresse. Même si elle était tout sauf classique cette thérapie de couple avait l’air de marcher… « Tu sais que t’es sensuaïïïl avec des antennes ?- Je sais, répondit la voyageuse avec un sourire en coin qui disparu derechef. Des cris avaient commencé à s’élever de toutes parts alors que le couple fixait d’un œil blasé les fléchettes anesthésiantes fichées dans leur chair avant de s‘écrouler, endormis. Mais ça mes petits amis, c’est une tout autre histoire…
Dernière édition par Maxim Forester le Dim 24 Oct - 11:31, édité 1 fois |
| | | Maxim Forester
Trouble obsessionel compulsif
Sexe : Nombre de messages : 550 XP : 106
Feuille de personnage Pouvoirs: Objets: Bourse: 807 rubz
| Sujet: Re: Vote pour le concours dont vous êtes le héros ! Dim 24 Oct - 11:30 | |
| Texte n°04- Spoiler:
Quand Y. rouvrit les yeux, le bureau était vide. Il n’y avait à vrai dire, ni Parkinson, ni sa meilleure amie de toujours qui l’avait fidèlement accompagné à son rendez-vous. Ou était-ce l’inverse d’ailleurs… ce qui était certain, c’est que tout deux avaient choisi de pousser ensemble la porte du cabinet particulier pour affronter l’hypnose du psychiatre main dans la main. Il était en effet réellement temps de soigner ce qui s’apparentait à un trouble bipolaire de la personnalité… auquel il avait, sans doute pour ne pas se perdre ou seulement pour expliquer son tempérament lunatique exacerbé, donné un nom.
Il se leva pour faire un tour d’horizon, avisant les meubles sur lesquels une fine couche de poussière commençait étrangement à se déposer sans pouvoir se retenir d’y laisser une trainée d’un index soutenu par une moue interrogative, puis s’approcha de la fenêtre pour inspecter l’extérieur. Il faisait nuit… alors qu’ils avaient pris rendez-vous en plein milieu de la journée. Suspicieux, il resta figé devant le spectacle du reflet de la lune sur la rue familière qu’il lui semblait pourtant ne pas reconnaitre, et lâcha pour lui-même :
- Y’a un truc que je comprends pas là…
Un petit bruit attira son attention à quelques pas de lui. A la sonorité discrète et légère, il ne recula pas de surprise en reconnaissant son amie M. Visiblement, elle s’était laissé emporter plus vite dans ce monde. Il faut dire qu’elle était prête à tout pour trouver un monde de substitution à celui qu’elle avait toujours fuit. Peut être que ce monde pourrait enfin révéler quelque chose de bon chez elle.
- Ah ! Tu es là ! Qui aurait cru qu’on se retrouverait là, ensemble.
Pour la première fois depuis une éternité l’amorce d’un sourire se dessina sur le visage de la jeune femme. A la mine perplexe de son ami, il ne partageait pas son sentiment. Plutôt que d’apprécier leur échappatoire, il s’interrogeait certainement déjà quand à l’origine de ce monde parallèle. Car il ne pouvait s’agir que de ça : une ville semblable aux rues de San Francisco qu’ils connaissaient tous deux parfaitement. Mais tout le reste semblait différent. Une éternité semblait s’être écoulée pendant leur sommeil. Le bruit des voitures avait laissé place à un silence de mort, le jour s’était éclipsé au profit d’un ciel nocturne voilé.
Y. observa la jeune femme un instant, s’attendant presque à ce qu’elle lui révèle d’un coup les tenants et aboutissants de ce qui leur arrivait. Il n’y avait pas le moindre bruit dans l’immeuble, l’atmosphère avait presque quelque chose de lourd, voire d’inquiétant, ce qui lui donna un frisson qu’il se força à oublier en répondant à son amie par un sourire forcé.
- Qu’est-ce que tu entends par « là » ? On est venu tous les deux… je suppose que c’est normal qu’on soit toujours ensemble dans ce bureau. Ce qui n’est pas normal, c’est qu’on se réveille la nuit et que tout ait l’air d’être… euh… relativement peu fréquenté ; pour ne pas dire pas du tout, et depuis un moment.
Il la rejoignit en quelques pas pour qu’elle puisse juger de son regard interrogateur d’un peu plus près, puis il lâcha un léger rire sensé masquer le bruit des battements de son cœur qui résonnaient dans sa tête, avant de doucement s’aventurer dans le couloir. Le peu d’espace qui séparait les jeunes gens avait vite été réduit à néant, bien trop vite. La jeune femme eut un mouvement de recul et se rattrapa au mur humide derrière elle. Son cœur tambourinait dans sa cage thoracique alors que le flot de questions dont l’assaillait son ami défilait à une vitesse vertigineuse dans sa tête. Ne comprenait-il pas ce qu’il leur arrivait ? Pourquoi fallait-il toujours qu’il trouve des explications à des faits inexplicables ? Pourquoi lui demander à elle ? Ils étaient venus ensemble et de ce fait ils connaissaient les mêmes choses. Pourquoi ne tout simplement pas croire ? Après tout, il avait vu.
Ses mains vinrent se plaquer contre sa tête alors que sa propre incapacité à lui répondre l’écœurait. Mieux valait se taire plutôt que de dire une idiotie, et c’est donc ce qu’elle fit. Y. n’avait pas tout de suite vu que son amie ne la suivait pas. Lorsqu’il se retourna et l’aperçut encore à la porte du cabinet de Parkinson, il l’appela avec douceur pour lui indiquer qu’il allait continuer et qu’il était sans doute mieux pour tous les deux qu’ils ne se perdent pas. Il n’y avait personne, c’était un fait. A l’extérieur, la lune éclairait une rue trop peu fréquentée à cette heure, balayée par une brise froide de milieu d’automne. Une fois que M. l’eut bien rejoint, il s’aventura avec dans l’idée de regagner sa voiture stationnée un peu plus haut, dans une avenue adjacente. Mais… bien évidement, presque comme si il s’y attendait, elle n’était pas là. Un léger vertige le prit, sous le coup de la surprise grandissante, et il dut s’adosser à un poteau pour éviter de choir ostensiblement.
- Donc… on s’endort chez un psychiatre, on se réveille dans un lieu semblable mais désert, il fait nuit, et ma voiture a disparu… je suis toujours sensé trouvé ça normal ?!
Il poussa un soupir, conscient que manifester son mécontentement en s’en prenant à son amie n’était pas la meilleure des choses à faire.
- Excuse-moi… qu’est-ce que l’on peut faire maintenant d’après toi ?
La jeune femme observa attentivement le changement d’attitude de son ami : l’ironie, l’étonnement, le doute, la crainte et resta silencieuse un moment avant de lui répondre. Cette panoplie de sentiments avait toujours eu le don d’émerveiller M. Jamais elle ne pourrait se risquer à lever ses propres barrières. Cette peur d’elle-même, de se montrer telle qu’elle est vraiment, et de dire des choses qu’elle n’est même pas sûre de penser la paralysait dans tout circonstance. Aux yeux des autres elle était donc cette fille discrète, silencieuse, plus froide que mystérieuse. Non, pire, les autres préféraient éviter son regard de peur d’y trouver ce qu’elle voulait tant refouler : arrogance, cynisme, manipulation, insensibilité.
Pourtant, elle avait toujours eu sa famille, en particulier sa mère, S. Et avec le temps, Y. avait su se greffer à sa vie pour finalement entrer en symbiose avec elle. Comment ? Pourquoi ? Elle s’était faite à l’idée de ne pas en avoir la réponse. Elle l’acceptait, voilà tout.
Cependant, il avait soulevé un problème évident : Que faire ? Une question et une infinité de réponses, mais il fallait faire un choix. Trouver un abri, peut être chercher des habitants, manger, non dormir, ou plutôt se réveiller. S’il ne sait pas quoi faire, comment le saurait-elle ? Sa respiration répondait à son nouvel élan de panique, plus présent cette fois-ci. Que ferait son entourage à sa place ? Sa mère, son père, une de ses sœurs, un inconnu ? Ses pensées délirantes s’interrompirent lorsqu’une lueur sortie de nulle part masqua légèrement sa vue. M. constata aussi que son centre de gravité avait changé tout comme les sensations dans ses membres.
Comme si la situation n’était pas encore assez étrange, voir sa propre réplique se manifester juste en face de soi, à la place de sa meilleure amie, à l’étroit dans les vêtements féminins de cette dernière, était en soi une faute de bon sens à perdre la tête. Complètement figé sur place par ce tour inexplicablement, Y. fit même un pas de recul, s’éloignant alors du poteau qui l’avait amicalement soutenu lors de sa première défaillance.
Qu’est-ce qu’il pouvait faire ? Il n’avait eut aucune réponse, mais tant de choix apparaissaient désormais… s’enfuir en courant, chercher à rassurer la jeune femme qui réalisait avec effarement sa nouvelle apparence, hurler à quelqu’un de venir, tenter de joindre une connaissance, chercher à comprendre raisons de cette farce… mais quelque soit la meilleure des options, il restait pétrifié sur place, bouche bée, incapable du moindre mouvement.
In-sen-sé… Le premier mot qui vint à l’esprit de M. Chaque élément qu’elle observait, c’était au travers des yeux d’un autre, en l’occurrence son ami Y. Mais ce n’était pas seulement son corps qu’elle avait copié. Non loin d’eux, la vitrine d’un magasin reflétait leurs reflets similaires. Ses mimiques, ses expressions, alors que son cerveau lui rappelait ses pensées et ses goûts. Elle se sentit même presque gênée de partager ses souvenirs les plus intimes. Bien sur, ceci elle ne le lui dirait jamais. Néanmoins, une sensation étrange parcouru son corps d’emprunt : elle était quelqu’un, enfin quelqu’un. Il ne fut donc pas difficile pour elle de s’adapter à tout ces changements. M. avait maintenant une personnalité.
Ce fut une tape sèche sur l’arrière du crâne qui le fit revenir un temps soit peu à la réalité, et en pivotant, Y. vit qu’il n’était pas au bout de ses surprises… l’adolescente brune à la peau blafarde qui lui jetait un regard froid avec un sourire plein d’un dédain arrogant lui était familier. Il se souvenait lui avoir donné un nom et un visage, au moment où il cherchait à excuser son comportement bipolaire par l’existence d’une autre personnalité… C., comme il l’avait baptisée.
- Qu’est-ce que… merde… qu’est-ce qu’il se passe…
Etait-ce son instabilité émotionnelle qui avait déclenché sa transformation ? M. n’avait pas eut le temps de se pencher plus longtemps sur la question. Car en réponse à sa métamorphose, l’étrange apparition accentuait le trouble naissant de cette situation. Ce monde était définitivement étrange. Mr. Parkinson leur avait pourtant annoncé qu’ils feraient face à leur maladie. Mais jamais, M. n’aurait cru qu’il fallait le prendre au pied de la lettre. Celle-ci eut un haut-le-cœur lorsque C. s’adressa sans hésiter à Y., le vrai. Malgré tout les efforts qu’elle ferait, elle ne resterait qu’une pâle copie de n’importe qu’elle être humain.
- Tu crois pas que le savoir ne m’intéresse pas… l’important c’est juste d’y être bien et de profiter non ? Pour le reste, ce ne sont que des considérations superflues…
- Moi… je ne sais pas… Quand tu m’as parlé j’ai eu une sorte de… de crise et… Et je suis devenue toi.
Si seulement toutes les mauvaises surprises s’étaient arrêtées là… mais complètement abasourdi par cet enchainement de faits inexplicables, le jeune homme n’avait pas du tout entendu approcher deux hommes en uniforme qui tendaient vers leur trio une sorte de sceptre surmonté d’une pierre bleue. Après ça, il ne fallut pas plus qu’une formule murmurée pour que les trois individus disparaissent de la rue comme si ils n’y avaient jamais mis les pieds. L’un des deux hommes éclata de rire en tapant dans le dos de son collègue pour le féliciter :
- N’empêche, on a beau dire, avoir la possibilité d’expédier les voyageurs là-bas rien qu’avec ça et avec légitimité, c’était la belle époque !... Dommage que ce soit devenu un passe-temps illicite.
***** ***** *****
De leurs cotés, Y., M., et C., reprenaient conscience au beau milieu d’une route poussiéreuse plongée dans la pénombre d’un grand bâtiment vieillot qui n’appelait à aucune hospitalité. Au loin, retentissaient des martèlements d’une foule de pas, des cris, et des bruits inintelligibles qui faisaient froids dans le dos. Il regarda son amie qui lui ressemblait toujours traits pour traits – hormis sa tenue qui la rendait des plus ridicules – puis la jeune fille qui incarnait d’ordinaire son mal être dans l’enceinte de son crâne.
Elles étaient bien là, saines et sauves, mais de voir qu’ils avaient été comme téléportés complètement ailleurs, dans un endroit qui n’avait rien à voir avec San Francisco n’était tout de même pas pour arranger leur compréhension de la situation. Le chemin sinueux sur lequel ils avaient été projetés semblait se mouvoir lentement autour d’eux. Un fumet étrange se mélangeait même au brouillard qui émanait du sol. Les arbres dénués de leurs feuilles refermaient presque leurs branches sur les trois voyageurs. La fuite ne serait pas évidente. Une ambiance glauque qui les empêchait de distinguer quoique ce soit dans un périmètre de dix mètres. Hormis cette bâtisse en piteux état à quelques pas de là. Leur cécité subite rendait les bruits alentours de plus en plus inquiétant. Le moindre bruissement de branche, cri d’animal, faisait sursauter les trois arrivants. Les mains poussiéreuses, M. tata le terrain rêche pour retrouver un semblant de sécurité auprès de son ami. Une fois à ses côtés, la jeune femme avait récupéré son apparence originale. Elle le comprit au travers de son regard. Voilà, elle n’était plus rien.
Soudain, un cri strident parvint jusqu’à leurs oreilles. Non pas ces cris d’animaux ou ces petits bruits anodin Non, un véritable cri de souffrance, celui d’une personne agonisant. M. déglutit difficilement tendit qu’un bourdonnement emplissait ses oreilles. Etait-ce son corps qui la protégeait de cette réalité évidente ou bien de véritables grognements, presque bestiaux qui venaient dans leurs dos ? Pétrifiés, aucun d’eux n’esquissa un mouvement. Puis se fut le silence. Que faire ? Fuir ? Aller découvrir l’origine de cette scène macabre ? Attendre ? Visiblement agacée que ses compagnons ne fassent pas le moindre mouvement, C. bondit sur ses pieds, épousseta rapidement ses vêtements – qu’elle portait à l’identique de Y. – puis lâcha en s’éloigna en direction de l’endroit d’où semblait émaner l’agitation :
- On saura jamais ce qu’il se passe en restant ici ! Autant aller voir, on jugera après ce qu’il faut faire.
Le temps que le jeune homme se décide enfin à se mettre une gifle mentale qui l’inciterait à se mettre debout et courir rattraper C., celle-ci faisait déjà irruption dans une rue plus grande, où s’alignaient plusieurs vieilles bâtisses résidentielles dont les contours fades et abimés étaient découpés par la lueur laiteuse de la lune. Au loin, plusieurs silhouettes se déplaçaient habilement, sautant parfois sur plusieurs mètres pour faire ensuite une brusque bifurcation, suivant une course de diable déchainé qui ne savait où donner de la tête. Y. attrapa le bras de C. au moment où celle-ci lâcha dans un murmure, les yeux écarquillés :
- Des morts-vivants…
Etrangement, à cet instant, elle disparut subitement dans un nuage de fumée noire qui rejoint vite la nuit qui les enveloppait. Il n’y avait plus une minute à perdre devant la progression rapide des zombis, ni aucune question à poser. Il prit vivement la main de M. pour l’entrainer avec lui.
- On court !
La pression qu’exerçait Y. sur l’avant bras de M. était à la limite de supportable, car elle ne lui rappelait que trop bien ce qu’ils fuyaient. Ces silhouettes difformes et courbées se mouvaient de manière inhumaine tout autour d’eux. Le sang affluait de manière violente dans sa tête alors que des images se fixaient dans son esprit : elle comprenait maintenant l’origine de ces bruits distordant. Ses yeux s’embuèrent malgré tout le contrôle qu’elle s’était efforcée de maintenir sur son corps. Il faut croire qu’il s’agissait du mauvais moment puisqu’elle trébucha une première fois, essaya de se rétablir puis perdit de nouveau l’équilibre sur la racine d’un arbre qui semblait s’amuser à les ralentir. La main de son ami l’avait lâchée dans l’élan, et elle s’écroula violemment sur le sol. Si jusqu’à maintenant aucun des humains désarticulés ne les avait repéré, le bruit que la jeune femme avait créé allait surement changer la donne. Et d’ailleurs, il y en avait un non loin qui poussa un grognement des plus terrifiants, un de ceux qui n’annonce rien de bon. M. se redressa sans crier gare, et rattrapa son ami. Mais dans sa tête elle s’avait qu’ils ne s’en sortiraient pas…
- J’ai peur !
- Sans rire ! Moi aussi, articula Y. entre ses dents, le souffle court. Allez, viens !
Le mort-vivant qui les avait pris en chasse avait également pris la liberté de rallier à lui plusieurs de ses congénères, dont certains galopaient même dans une posture animale avec une agilité contre laquelle les deux jeunes gens ne pourraient pas rivaliser. Ils quittèrent l’étroite rue sinueuse dans laquelle ils avaient atterri quelques minutes plus tôt, cherchant en vain à creuser la distance qui les séparait de leurs poursuivants hostiles. Il faisait sombre, seule la lune daignait jeter de sa clarté blafarde sur la place déserte qu’ils traversaient désormais. Ils esquivèrent une fontaine qui ne coulait plus, zigzaguèrent entre deux charrettes abandonnées sur place, pour enchainer sur une rue constituée de petits commerces. Ils eurent à peine le temps de remarquer les fines raies de lumières derrière les rideaux tirés des fenêtres barricadées. Au loin, tel un prince géant surveillant son royaume de mort, la tour de la Paresse dominait le paysage de son ombre imposante.
- Ça craint ! Faut qu’on se cache quelque part !
Les images défilaient trop vite, pourtant M. ne pu oublier cette douce lumière qui s’échappait d’une de ces nombreuses habitations renforcées. Malgré les apparences trompeuses, il y avait de la vie ici. Et qui disait vie, disait espoir de trouver une cachette. En proie au désespoir et à son envie de rester en vie, M. tira un bon coup sur le bras de son ami, l’obligeant à ralentir. Sans plus attendre, elle se mit en tête de frapper aux portes de maisons, comptant sans réel espoir, sur la charité de certains habitants. D’abord une, puis deux, réduisant à chaque fois le temps d’attente par crainte de tomber sur une créature. La tension était à son paroxysme, pourtant le craquement du bois sous ses mains, et les grognements animal étaient ses seules réponses. Leur survie ne dépendrait que d’eux-mêmes. Ils n’avaient pas terminé leur course qu’ils arrivèrent non loin de ce qui avait tout l’air d’une chapelle. M. repensa aux films qu’elle avait vus. Les lieux bénis n’étaient-ils pas réservés aux enfants de Dieu ? Quelques pas lui donnèrent sa réponse. Et le maigre espoir qu’elle s’était créée s’écroula en même temps que ses dernières forces. Une quantité anormale de corps dépourvus de vie jonchait le sol… un tableau d’horreur baigné de sang. Cette scène macabre déclencha un haut-le-cœur chez la jeune femme. Ses genoux cédèrent et elle fut prise de tremblements incontrôlables. M. était donc prise d’une autre crise, mais étrangement, elle ne prit pas l’apparence de son ami, mais d’une autre jeune femme, une brune au teint blafard…
- Qui es-tu ?
L’inconnue l’attrapa par un bras pour la faire se relever alors qu’elle intimait Y. de la suivre également. Ils n’eurent le temps de faire que quelques pas en direction de la vieille chapelle que c’était trop tard. La horde de zombis les avaient rejoints, cherchant alors immédiatement à se jeter sur un festin inestimable. Aussi rapidement qu’elle le pouvait, la jeune femme dégaina une arme à feu et tira dans la tête du premier assaillant avant de pousser M. et son ami en avant, vers l’étalage de cadavres inertes qui avaient l’air de cerner le parvis de la bâtisse. Effaré, Y. ne savait plus s’il courrait ou s’il marchait, pas plus qu’il n’avait conscience de la vitesse à laquelle il se déplaçait. C’était insensé, irréel, et voilà qu’après deux nouveaux coups de feu, la pression d’une main étrangère dans son dos le fit accélérer.
- Vous allez vous bouger ou vous voulez mourir ?!
En cherchant la détentrice de la voix du regard, le jeune homme aperçut sa camarade qui avait encore changé d’apparence. Il aurait presque put perdre quelques précieuses secondes de fuite en question s’il n’avait pas vu la plupart des charognes jusque là paresseusement allongées sur le sol se lever avec empressement pour s’élancer vers eux… et les doubler dans l’intention de retenir les morts-vivants déchainés. Le trio humain finit alors par se jeter à l’intérieur de la chapelle déserte, poussiéreuse et silencieuse, alors qu’à l’extérieur, retentissait les coups et grognements d’une bataille d’outre tombe . Les deux nouveaux voyageurs se laissèrent glisser au sol, le cœur battant à leur en briser les côtes, haletants, alors que leur héroïne salvatrice les jaugeait d’un regard froid accompagné d’un sourire sarcastique où pointait une once de lassitude. Y. balbutia un merci entre deux souffles, mais l’inconnu secouant la tête avec un geste d’impatience.
- Pas la peine. Je ne vous ais pas sauvé par charité, mais juste parce que vous étiez en train de tous les rameuter par ici, et que ce n’est pas vraiment ce que j’avais prévu pour ce soir.
Elle fit quelques pas dans la petite nef, pendant que le jeune homme se penchait sur M. pour s’assurer qu’elle allait bien. La voir sous les trains de la jeune femme – qui devait approcher de la trentaine – avait quelque chose de troublant, mais il fit abstraction de son malaise en réprimant le frisson qui le parcourait pour l’aider à se remettre debout. Ses propres jambes tremblaient encore, mais il s’autorisa à faire quelques pas vers la brunette.
- Et… on peut quand même savoir ce qui se passe ? Parce que… me retrouver dans une merde pareille après avoir consulté un psy c’est pas… enfin…
Sa voix tremblait encore trop, et il préféra s’arrêter là pour se ressaisir. Leur sauveuse laissa échapper un soupir et prit la parole.
- Vous êtes à Dreamland, et plus précisément, à Freedoom. Je ne sais pas exactement pourquoi, mais l’hypnose de Parkinson envoie ses patients dans cette dimension parallèle issue directement des rêves et des cauchemars de tous les habitants du monde réel. Et vous, comme moi, on est ce qu’on appelle des « voyageurs ». Et… donc, comme vous avez l’air de déjà vous en être rendu compte, on dispose de capacités… particulières.
Les mots particuliers et voyageurs cités par la nouvelle arrivante résonnèrent dans leur tête. Un monde parallèle, des vies parallèles, et une alternative à leur maladie. Tout semblait très bien ficelé en fin de compte. Mais qui tirait les rennes, le hasard ? Entre plusieurs grognements déjà lointains de morts vivants, et quelques craquements de planches pourrissantes, la trentenaire repris la parole. S’ils n’en découvrirent pas plus sur l’origine de cette marionnettiste morbide, ils furent soulagés d’apprendre qu’elle serait prête à les sortir de cette île, pour peu qu’ils ne la gênent pas une seconde fois. En silence, les deux novices acquiescèrent. M. tremblait comme une feuille, partagée entre angoisse, horreur, et douleur. Sa jambe la laissait depuis sa chute quelques minutes plus tôt. L’idée d’attendre que ces bruits ignobles s’arrêtent lui était tout simplement insupportable. M. attrapa la main de son ami de toujours, mais même lui ne pouvait calmer ses spasmes nerveux. Sa peur d’elle-même s’était projetée sur cette île, Freedom. Mais qui disait île, disait port. Ainsi, ils n’avaient plus qu’à le trouver et la liberté serait à eux ! La voyageuse expérimentée remarqua la lueur d’espoir dans leurs regards curieux.
- Ne pensez même pas vous échapper en claquant des doigts ! Freedoom est une ile-prison, pas un club de vacances, on ne sort pas d’ici comme ça…
La phrase laissée en suspend laissa Y. perplexe. Devaient-ils la croire ou la fuir ? Fallait-il se battre ou se cacher ? Se livrer ou se réserver ? Toutes ces questions le tiraillaient bien assez pour que se déclenche son pouvoir, et voilà qu’une volute de fumée noire émanant de lui-même se concentra non loin pour faire réapparaitre C., bras croisés, jaugeant leur hôte avec une moue hautaine. Elle racla bruyamment sa gorge pour attirer pleinement l’attention de l’inconnue, alors que son antagoniste masculin cherchait à se faire petit pour tenter de réfléchir à une situation qui les conduirait à rester en vie lui et son amie.
- Si tu nous disais qui tu es plutôt ?! Et ce que tu fais ici armée et protégée par un corps de garde de cadavres ?!
- Oh…
La trentenaire eut un petit rire que l’on aurait put juger non loin de la démence. Ses iris grises pétillantes d’une malice soudaine enveloppa les trois acolytes sans même manifester la moindre surprise de voir une personne de plus apparaitre – elle était habituée aux étranges pouvoirs de Dreamland depuis longtemps.
- La mort et les morts sont mes meilleurs alliés ici… si je suis venue ici, c’est pour faire tomber la tour de la Paresse. Et vous… puisque vous êtes là, vous allez m’aider !
Un étrange sourire s’étira sur son visage pâle. Un sourire qui fit froid dans le dos même à C. Le périple de Y. et de M. dans ce nouveau monde ne faisait malheureusement que – trop mal – commencer…
|
| | | Maxim Forester
Trouble obsessionel compulsif
Sexe : Nombre de messages : 550 XP : 106
Feuille de personnage Pouvoirs: Objets: Bourse: 807 rubz
| Sujet: Re: Vote pour le concours dont vous êtes le héros ! Dim 24 Oct - 14:51 | |
| Texte n°5 - Spoiler:
J'étais seule dans la salle d'attente. Tout était calme et je me demandais pour la énième fois en quelques minutes ce que je faisais là. Mais comment avais-je pu en arriver là ? Une bonne dizaine de minutes plus tard, alors que je continuais de ruminer de noires pensées, le Docteur Parkinson, enfin, je présumais, entra enfin dans la pièce, Il me demanda de bien vouloir le suivre dans son cabinet. De toute façon, je n'avais pas le choix, il était bien drôle ! Il me fit entrer dans son bureau, et je pris immédiatement cet endroit en grippe. Tout était si... Si propre, si net, si bien rangé ! Je détestais les pièces comme cela, l'exact opposé de ma chambre. Il me fit allonger sur un lit inconfortable, et commença à m'expliquer qu'il allait m'hypnotiser, qu'il ne fallait pas s'inquiéter, que tout irait bien. C'est bon, je sais, je ne suis pas une gamine de cinq ans, quand même... La suite alla très vite. Un instant, je le voyais pencher au dessus de moi, l'instant suivant, c'était le noir total.
Quand je m'éveillai enfin, je ne compris pas immédiatement où j'étais. Puis mes souvenirs me revinrent, la brume se dissipa. Où il était, ce fichu Docteur ? Je n'étais pas du genre à sortir comme ça, sans rien demander, aussi passais-je une bonne demi-heure à attendre son retour. Retour qui ne vint pas. Ma patience avait quand même des limites, alors je décidais d'aller faire un tour dans le bâtiment. Après tout, je le trouverais peut-être... J'ai commencé par les environs, passer ensuite l'étage au peigne fin, pour finir par me retrouver devant l’ascenseur. Oui, je crois que je vais descendre, sans même prendre le temps de vérifier les étages inférieurs. Il n'y avait pas un chat à ce niveau, c'est vraiment étrange. J'entre dans l'espace confiné et appuie sur le bouton. Très vite, je me retrouve en bas. A l'accueil, dans la salle d'attente et à l'entrée, il n'y a personne. Encore. C'est là que je me rends compte que la nuit est tombée. Peut-être qu'ils sont tous rentrés chez eux. Mais pourquoi m'aurait-on laissée seule ? Quelle conscience professionnelle ! Je me décide à sortir. Après tout, je n'ai que ça à faire.
Dehors, mon malaise s'accroit. C'est quoi cet endroit ? Ce n'est pas San Fransisco quand même ! Ce n'est pas possible, non. Là où je suis, tout est calme et désert, mais j'ai l'impression d'être au milieu d'une foule déchainée. Au loin, une violente rumeur retentit, et s'amplifie encore. J'ai l'impression qu'on m'épie, qu'on me surveille et qu'on me suit. Des sueurs froides commencent à couler le long de mon dos, me faisant frissonner. La raison me pousse à aller vers le bruit pour trouver quelqu'un pouvait m'aider, mais ma peur m'ordonne ne fuir dans le sens inverse. La Peur est trop forte, je lui obéis. Cinq secondes plus tard, me voilà courant à toutes jambes dans les rues de cette ville inconnue. Je m'arrête cependant à quelques centaines de mètres de là, ma grande endurance et mon asthme m'ayant rattrapés. Mais le bruit s'est un peu atténué. J'ai l'impression que je suis vraiment seule, maintenant. Mais que s'est-il donc passé ? Les vitrines sont cassées, les portes défoncées et il manque trois lampadaires sur quatre. Il fait noir, mais des lueurs rouges luisent derrière moi. Il faut que je m'éloigne encore. Je me remets en marche.
Je ne sais combien de temps j'ai errer telle une âme en peine. J'ai faim, j'ai froid et j'ai sommeil. Il faut que je m'arrête, que je trouve un abris sûr. Ici, tout est aussi désolé qu'un kilomètre avant. On dirait qu'une tornade a ravagé San Fransisco. Et je ne me suis même pas réveillée ? Ils m'ont donc abandonnée là, ne pensant qu'à sauver leur misérable peau ? La rumeur s'est tue mais les rougeoiements persistent. Ce n'est pas bien grave. J'entre dans une boutique à l'air pas trop abîmé et me terre sous une table. Il me faudrait une couverture, et de la nourriture... Je n'ai pas le temps de penser à autre chose, je sombre dans un profond sommeil sans rêve.
Une main énergique me secoue sans ménagement. Maman, c'est toi ? Je suis en retard pour le lycée ? En ouvrant les yeux, je me félicite de ne pas avoir dit ça tout haut. Un inconnu me regarde d'un air peu amical. Il fait toujours nuit, et je me sens encore plus fatiguée. Me redressant, je me cogne violemment la tête contre le dessous d'un table et pousse un juron. Mais qu'est-ce que je fais sous une table ? Enfin, je me souviens. J'ai l'impression que je me retrouve amnésique à chaque réveil. Si ça continue, je vais vraiment finir pas le devenir. L'étranger m'extirpe de ma cachette et me secoue de plus belle. C'est bon, ça va, je suis réveillée ! Mais qui c'est celui-là ? Je m'apprête à lui demander lorsqu'il plaque un doigt sur ma bouche, signe autoritaire m'ordonnant de me taire. D'accord, j'ai compris, je ne l'ouvrirais pas. Il approuve en hochant la tête. C'est là que je me rends compte que dehors, la rumeur a repris. Mais elle est différente. Comme... Plus proche. Prise d'un élan de curiosité apeurée, je me lève et regarde par la vitrine. Je n'ai que le temps de voir des personnes vociférantes, brandissant torches et armes en tout genre, scandant des slogans du genre « A mort les voyageurs ! », l'inconnu m'a fait tombée au sol. Il me fait signe de le suivre, et s'en va en rampant vers l'arrière boutique. J'aimerais bien le suivre, vraiment. Mais les tremblements de mon corps m'en empêche. Non ! Il ne faut pas que j'ai une crise ici, car si on m'entendait... J'ai le pressentiment que les gens dehors ne me veulent pas de bien. Alors je me contrains à avancer, centimètre par centimètre. Après une éternité, je rejoins enfin l'homme. Enfin, le jeune homme. Il parle alors, d'une voix grave et ferme, légèrement ennuyée :
-Surtout ne te presse pas, on ne risque rien ! Mais t'as quoi dans la tête ? C'est pas le moment de trainer, il faut fuir ! Ils nous cherchent !
Je ne réponds pas, tentant de maitriser mes tremblements qui sont de plus en plus violents. Je me roule en boule sur le sol, alors que mon compagnon d'infortune lâche un bruyant soupir. Il vient vers moi, et me jauge de son regard sombre. Puis il me lance :
-Allez, c'est quoi ta phobie ? Pourquoi t'a été voir Parkison, hein ? Si tu me le dis pas, on ne pourra pas s'entraider. Pour ma part, j'ai une peur panique des couteaux. C'est idiot, n'est-ce pas ? Enfin, on ne choisit pas. Au fait, je m'appelle Liam.
Je reste prostrée sur le sol, mais parvient quand même à lâcher, dans un chuchotis des plus bas :
-Peur... de la f... foule. Pré... nom... No... é...
-Parle plus fort j'entends rien ! T'as peur de la foule, c'est ça ? Et j'ai rien compris à ton prénom. Noé ? Bah, peu importe en fin de compte. Là, il faudrait que tu te maitrises, et plus vite que ça ! J'ai pas envie qu'en plus, tu actives ton pouvoir et fasses tout sauter.
J'hausse un sourcil ? Un pouvoir ? Et pourquoi je ferais tout sauté ? Il est vraiment bizarre, ce mec. De force, il me relève. Mais mes jambes en coton ne supporte pas mon poids et je m'étale de tout mon long. Pour ensuite tomber dans un état de léthargie profonde. Oui, c'est mon remède à la peur. Je me coupe du monde, je n'entends plus rien, ne vois plus rien. Je dors. Et peu importe ce qui va m'arriver, je ne le saurais pas. Dans ces cas-là, il est pratiquement impossible de me réveiller. Je crois que Liam n'y est pas parvenu, d'ailleurs. Car lorsque je me réveille, je suis dans un endroit tout autre. M'aurait-il portée ? Hum, c'est courageux. Il s'aperçoit alors de mon réveil.
-Ah c'est pas trop tôt ! Je me demandais si je n'allais pas partir sans toi.
-Tu aurais pu me porter, comme tu l'as fait...
-Fuir et te porter ? Désolé, mais les deux sont incompatibles. Je t'informe qu'on est au sous-sol de la boutique, pas à l'autre bout de la ville. Oh, et tu dois avoir quelques bleus, je t'ai cognée un peu partout...
Voyant mon regard noir, il s'empresse d'ajouter :
-Eh ! J'en ai pas fait exprès !
Je secoue la tête et lance :
-En route ! On doit pas rester là.
Il me montra l'escalier, que nous prîmes, puis la sortie : la porte de derrière. A ce moment, je bénissais l'inventeur de ces portes. Il nous aurait été impossible de sortir par devant, car la foule était toujours là. Pourtant, j'étais sûr d'avoir dormi au moins deux heures. Ils étaient peut-être des milliers... Cette pensée me fit froid dans le dos et je hâtai le pas. Liam me suivait sans un mot, me laissant choisir la direction. On commit un tas de délits : pénétration dans une propriété privée, vol de nourriture et de boissons, vol d'objets en tout genre ayant un quelconque aspect utile... Mais qui s'en souciait, à une heure aussi critique ? Personne ne parlait, ça en devenait gênant. Sans trop savoir comment, nous arrivâmes dans une petite ruelle. A un bout, il y avait un grand mur. A l'autre, une grande rue. Le premier était infranchissable sur le plan physique, le second était tout aussi infranchissable, mais sur le plan psychique. Cette avenue rayonnait des torches enflammées, raisonnait des cris, des combats et des pas sur la route. Une foule armée. Des pistolets, des bâtons, et des couteaux. Ni Liam, ni moi n'étions capable d'y aller. Trop de peur.
-On n'a pas le choix, il va falloir y aller... Je sais que tu ne t'en sens pas capable, mais c'est ça ou mourir. Tu fais comme tu veux, moi j'y vais.
Et il m'abandonna là, au milieu de cette ruelle déserte. Je ne voulais pas rester seule, et je ne voulais pas y aller. Mais je le rattrapai quand même, pour lui poser une question :
-Attends ! Comment compte-tu t'y prendre ? S'ils te voient, ils te tueront. Et en plus, tu auras peur !
-Non, justement. Enfin, oui, mais ma peur me donne un pouvoir : celui de transformer tous les couteaux qui m'approchent en bouts de plastique. Si tu restes près de moi, il ne t'arrivera rien. Et peut-être que ton pouvoir encore caché nous sera utile, si jamais il se revèle.
Liam m'avait expliqué beaucoup de choses sur ce monde, lors d'une pause. Je savais que j'étais une voyageuse et que ces gens voulaient ma mort. Mais il avait omis le passage sur les pouvoirs.
-Comment tu peux faire ça ? Et comment ça se fait qu'on a des pouvoirs ? C'est impossible, normalement !
Il me dit qu'il n'avait pas le temps de m'expliquer, qu'on allait trouver notre comportement louche. Alors il m'attrapa le bras, et m'entraina dans la foule en délire. Les tremblements me prirent aussitôt, mais dans ma folie, je pu constater qu'effectivement, il avait un pouvoir. On parcourut bientôt la moitié de la rue, qui semblait large de plusieurs kilomètres. J'avais de plus en plus de mal à avancer, tant mes tremblements étaient désordonnés. Lui, il transpirait à grosses gouttes mais essayait de se maitriser. Il devait être là depuis longtemps... D'un seul coup, il se retrouva à plus de cinq mètres de moi, alors qu'il tenait mon bras. Effarée, je le regardais, comme à travers une membrane. Les cris s'estompaient, mais je voyais toujours avec autant de netteté. Avec un peu plus d'attention, je vis que j'étais dans une bulle de cinq mètres de rayon, et que personne ne pouvait la franchir. Et je me sentais de plus en plus fatiguée, comme si quelque chose me pompait mon énergie. Je m'affala plus que je ne m'assis, et contempla d'un air endormi le monde autour de moi. Quelle violence, là dehors... Je ne veux plus être là-dedans... Je veux partir... J'étais encore à demi-consciente, je voyais ces brutes tenter de forcer mon havre de paix à coups d'armes en tout genre, mais rien ne pouvait la faire céder. Il y avait aussi Liam, qui tapait dessus comme un dément. Il me criait quelque chose, mais il était trop loin pour que je l'entende, trop loin... Son visage exprimait une terreur sans nom. En regardant mieux, je cru comprendre... Les brutes avaient lâché leurs couteaux devenus inutiles, et frappaient dans leurs poings, d'un air menaçant. Je m'endormis alors que Liam recevait un premier coup.
A voté !
Dernière édition par Maxim Forester le Dim 24 Oct - 17:43, édité 2 fois |
| | | Melena Autumn
Thanathophobie & Nécrophobie
Sexe : Nombre de messages : 570 XP : 211
Feuille de personnage Pouvoirs: Objets: Bourse: 1585 rubz
| Sujet: Re: Vote pour le concours dont vous êtes le héros ! Dim 24 Oct - 14:55 | |
| |
| | | Léorio Vardonis
Démonomanie
Sexe : Nombre de messages : 35 XP : 10
Feuille de personnage Pouvoirs: Objets: Bourse: 0 rubz
| Sujet: Re: Vote pour le concours dont vous êtes le héros ! Dim 24 Oct - 15:17 | |
| A voté depuis longtemps... |
| | | Myia Be
borderline
Sexe : Nombre de messages : 122 XP : 85
Feuille de personnage Pouvoirs: Objets: Bourse: 300 rubz
| Sujet: Re: Vote pour le concours dont vous êtes le héros ! Dim 24 Oct - 16:51 | |
| |
| | | Jonh Matrevis
Trouble bipolaire IV: dépression sur fond de tempérament hyperthymique
Sexe : Nombre de messages : 307 XP : 134
Feuille de personnage Pouvoirs: Objets: Bourse: 300 rubz
| Sujet: Re: Vote pour le concours dont vous êtes le héros ! Dim 24 Oct - 18:28 | |
| |
| | | Céleste de Rozières
Xénegophobe
Sexe : Nombre de messages : 29 XP : 10
Feuille de personnage Pouvoirs: Objets: Bourse: 0 rubz
| Sujet: Re: Vote pour le concours dont vous êtes le héros ! Mar 26 Oct - 21:32 | |
| A voté ! |
| | | Naomie Greenaway
syndrome de Korsakoff
Sexe : Nombre de messages : 25 XP : 6
Feuille de personnage Pouvoirs: Objets: Bourse: 0 rubz
| Sujet: Re: Vote pour le concours dont vous êtes le héros ! Ven 29 Oct - 22:09 | |
| A voté aussi |
| | | Yoru Nakatomi
Hypocondrie
Sexe : Nombre de messages : 374 XP : 192
Feuille de personnage Pouvoirs: Objets: Bourse: 920 rubz
| Sujet: Re: Vote pour le concours dont vous êtes le héros ! Sam 30 Oct - 23:33 | |
| |
| | | Mickael Sabel
Iconoclaste extrémiste
Sexe : Nombre de messages : 34 XP : 19
Feuille de personnage Pouvoirs: Objets: Bourse: 0 rubz
| Sujet: Re: Vote pour le concours dont vous êtes le héros ! Dim 31 Oct - 6:08 | |
| |
| | | Maxim Forester
Trouble obsessionel compulsif
Sexe : Nombre de messages : 550 XP : 106
Feuille de personnage Pouvoirs: Objets: Bourse: 807 rubz
| Sujet: Re: Vote pour le concours dont vous êtes le héros ! Dim 31 Oct - 13:40 | |
| VOILAAAAA !!! C'est fini ! Les votes sont clos, voici maintenant les résultats : | Texte 1 | Texte 2 | Texte 3 | Texte 4 | Texte 5 | Alexander | / | 1 | 3 | 2 | | Alexander + | / | 1,5 | 1,5 | 1,5 | 1,5 | Brooke | | 2 | 1 | 3 | / | Brooke + | 1,5 | 1,5 | 1,5 | 1,5 | -6 | Mickael | | / | 3 | 1 | 2 | Mickael + | 1,5 | / | 1,5 | 1,5 | 1,5 | Myia | | 2 | 3 | / | 1 | Melena | 1 | | 3 | / | 2 | Jade | 2 | | / | 3 | 1 | Maxim | 3 | 1 | / | 2 | | James | 1 | | 3 | 2 | | Naomie | | 1 | 2 | | 3 | Shannon | | | 3 | 1 | 2 | Céleste | 1 | | 3 | 2 | | Yoru | | | 1 | 3 | 2 | | | | | | | Total | 11 | 10 | 29,5 | 23,5 | 10 |
Quelques explications : - Les participants ne peuvent voter pour eux même. Ceci créé un déséquilibre au niveau des points car ceux qui ont participé au concours à 2 donnent un total de 12 points aux autres, et les autres en donnent 6. Pour compenser cela, on applique un doublon de vote fictif en attribuant aux aux autre candidats les 6 points de différences (12-6) de façon équitable. 6/4 = 1,5 points pour les 4 concurrents. Compris ? (De toutes manières, avec ou sans cela, le podium reste le même.) - Brooke a un malus de 6 points (le total de points à donner) pour infraction au règlement. La limite était de 3 pages word (12 - TNR) maximum par participant, sa candidature en fait 4. Le podium est donc celui-ci : Texte 3 - Premier (Jade + Max) Texte 4 - Second (Méléna + Myia) Texte 1 - Troisième (Alexander) Une compétition très serrée pour la tête et la troisième place ! Félicitations à tout les participants ! Les récompenses : - Le lot de consolation, pour le Texte 2 et 5 (Mickael et Brooke) : 2 XP et 200 rubz, et un paquet de mouchoir chacun. - La troisième place (Alexander) : 3 xp, 300 rubz et le Miroir Mimétique. (Description via mp) - La seconde place (Méléna et Myia) : 3 xp, 400 rubz chacun, ainsi qu'une capsule d'isolement et un sifflet de dressage (Description par mp, vous partagez les deux objets comme vous le voulez.) - La première place (Jade et Maxim) : 4 xp et 400 rubz chacun, ainsi que la panoplie de super cafard, le super-héros qui s'est fait mordre par un cafard radio-actif, et un kit de clonage pour les débutants. (Description par mp) Voilà ! Encore félicitations aux participants, un grand merci aux votants, et je vous dis à la revoyure, pour un nouveau concours ! (Coming soon !) |
| | | Myia Be
borderline
Sexe : Nombre de messages : 122 XP : 85
Feuille de personnage Pouvoirs: Objets: Bourse: 300 rubz
| Sujet: Re: Vote pour le concours dont vous êtes le héros ! Dim 31 Oct - 13:57 | |
| |
| | | Melena Autumn
Thanathophobie & Nécrophobie
Sexe : Nombre de messages : 570 XP : 211
Feuille de personnage Pouvoirs: Objets: Bourse: 1585 rubz
| Sujet: Re: Vote pour le concours dont vous êtes le héros ! Dim 31 Oct - 15:22 | |
| Hey ! Merci beaucoup, et bravo à tous ! =) |
| | | Céleste de Rozières
Xénegophobe
Sexe : Nombre de messages : 29 XP : 10
Feuille de personnage Pouvoirs: Objets: Bourse: 0 rubz
| Sujet: Re: Vote pour le concours dont vous êtes le héros ! Dim 31 Oct - 15:47 | |
| |
| | | Robyn Campbell
Chronomentrophobie
Sexe : Nombre de messages : 27 XP : 10
Feuille de personnage Pouvoirs: Objets: Bourse: 0 rubz
| Sujet: Re: Vote pour le concours dont vous êtes le héros ! Dim 31 Oct - 20:38 | |
| Bon ben c'est toujours ça xD Mais c'est quoi les petits + à côté de certains noms ? |
| | | Dr. Parkinson
Nombre de messages : 337 XP : 230
Feuille de personnage Pouvoirs: Objets: Bourse: 0 rubz
| Sujet: Re: Vote pour le concours dont vous êtes le héros ! Lun 1 Nov - 1:07 | |
| Ce sont les fameux votes doublons, comme si vous aviez voté une deuxième fois, pour préserver l'équilibre de la compétition. |
| | | Robyn Campbell
Chronomentrophobie
Sexe : Nombre de messages : 27 XP : 10
Feuille de personnage Pouvoirs: Objets: Bourse: 0 rubz
| Sujet: Re: Vote pour le concours dont vous êtes le héros ! Lun 1 Nov - 15:53 | |
| Hum. ^^" Jamais entendu parler et je comprends pas trop ce que c'est. |
| | | Maxim Forester
Trouble obsessionel compulsif
Sexe : Nombre de messages : 550 XP : 106
Feuille de personnage Pouvoirs: Objets: Bourse: 807 rubz
| Sujet: Re: Vote pour le concours dont vous êtes le héros ! Lun 1 Nov - 15:59 | |
| Il suffit simplement de savoir lire -_- - Maxim Forester a écrit:
Quelques explications :
- Les participants ne peuvent voter pour eux même. Ceci créé un déséquilibre au niveau des points car ceux qui ont participé au concours à 2 donnent un total de 12 points aux autres, et les autres en donnent 6. Pour compenser cela, on applique un doublon de vote fictif en attribuant aux aux autre candidats les 6 points de différences (12-6) de façon équitable. 6/4 = 1,5 points pour les 4 concurrents. Compris ? (De toutes manières, avec ou sans cela, le podium reste le même.)
|
| | | Robyn Campbell
Chronomentrophobie
Sexe : Nombre de messages : 27 XP : 10
Feuille de personnage Pouvoirs: Objets: Bourse: 0 rubz
| Sujet: Re: Vote pour le concours dont vous êtes le héros ! Lun 1 Nov - 16:18 | |
| |
| | | Alexander Blizzhead
Frigophobie
Sexe : Nombre de messages : 312 XP : 84
Feuille de personnage Pouvoirs: Objets: Bourse: 495 rubz
| Sujet: Re: Vote pour le concours dont vous êtes le héros ! Mer 3 Nov - 8:05 | |
| |
| | | Contenu sponsorisé
| Sujet: Re: Vote pour le concours dont vous êtes le héros ! | |
| |
| | | | Vote pour le concours dont vous êtes le héros ! | |
|
Page 1 sur 1 | |
| Permission de ce forum: | Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
| |
| |
| |
|