L'air glacial descendant des montagnes fouettait son large manteau qui lui tombait jusqu'aux bottes. Ses cheveux menait la même vaine bataille contre le souffle qui les faisait s'étirer en biais, couvrant de façon peu esthétique un visage en manquant tout autant. Il frisait le mètre quatre-vingt dix, et n'était pas loin des quatre-vingt quinze kilos de graisse et de muscle. Il avait d'imposant plus que sa stature. Il n'était pas vraiment beau, largement loin du canon. Peut-être était-ce son charme. Ou son charisme. Il fit quelques signes décidés de la main et s'engouffra derrière une porte. La petite fille dont il serrait l'avant bras ne put que le suivre. Des formes fuselées et velues s'empressèrent quant à elles de dévaler la pente.

En bas, le bruit des chutes d'eau était assourdissant. Les neiges fondante des monts infinis débutaient une course mortelle, devenant un courant d'eau noire et glaciale torrentiel pour gagner à l'arrivée l'océan. Pendant tout son chemin, on l'appellerait le fleuve Midgard. A trois cent bon mètres des chutes mortelles, le même vent frigorifique venait battre la toiles des petites tentes vacillantes réunies en cercles, recouvertes d'une neige fraîchement tombée. A l'intérieur de l'une d'elle, une table était le centre d'attention. Des hommes et des femmes habillés des pieds à la tête écoutaient sagement les instructions du commandant des troupes, qui acheva son petit speach par la présentation des nouvelles recrues. On les voulait voyageurs, et voyageurs ils étaient. La grosse écharpe kaki, ses lunettes de ski noires et son bonnet de marin pêcheur masquait entièrement son visage... comme tout les autres d'ailleurs. Si ce n'était à la voix, on ne les aurait jamais distingué les uns des autres. Mais il fallait leur pardonner, il faisait froid, très froid.

« Ok les gars, z'avez tous bien compris. Le mot d'ordre est discrétion, faut s'infiltrer dans les tunnels et les fumer dans le noir. 'Sont beaucoup plus nombreux que nous, et 'sont tous fous, alliénés comme qui dirait. Si on fait rien, ce type va pouvoir monter une armée, si c'est pas d'jà fait ! »

Un hurlement de terreur retentit, suivit par des coups de feu. Un vent de panique pris l'assemblée de la tente qui se rua dehors pour voir ce qui se passait. Ils levèrent leur FA-MAS pour abattre la menace qui était en train d'arracher la gorge d'un malheureux soldat. Le sang jaillissait comme d'une fontaine quand la pluie de plomb réduisit le corps de la bête en charpie.

« C'est quoi ces putains de clebs ! S'écria le troufion juste à côté de son chef. On dirait des espèces de... AarGh !!! »

Une mâchoire puissante surgit de côté pour lui emporter le bras. Le pauvre homme sombra au sol et se vida de son sang dans la neige immaculée. Les balles des fusils vinrent rencontrer le monstre qui mâchonnait son trophée bout de bras. Il y eu de la cervelle partout.

Le chef rassembla ses troupes et leur hurla les ordres :

« On est repéré ! Prenez vos armes et foncez dans le tas !
-Chef ! Trois clebs et une dizaine de fanatique en approche ! »

Le chef rabaissa son écharpe et arracha la goupille de la grenade avec sa bouche. D'un geste ample il lança la bombe qui explosa à vingt mètres...

Bien emmitouflé dans son manteau rembourré, un bonnet vissé sur le crâne, Liam écoutait tout en scrutant ce qui était sensé lui servir de collègues. Le moins qu’on puisse dire était qu’il n’avait pas été gâté : non seulement aucun d’entre eux n’avait encore atteint les 18 ans mais ils avaient tous sans exceptions des silhouettes de mouches atrophiées, à croire qu’ils ignoraient jusqu’à l’existence du mot « muscle ». Et encore si ça n’avait été que ça… mais l’un d’eux avait le facies parfait du gamin niais, de ceux qui lui donnaient envie de les frapper à coup de pelle, l’autre mec parlait tout seul quand à la seule fille du groupe il la connaissait bien. La retrouver le faisait hésiter entre amusement et ennuie, il préféra donc laisser le temps lui donner un avis définitif et reporta son entière attention vers leurs commanditaires. Ils étaient tous si engoncés dans leurs tenues de bibendum chamalow qu’il était impossible de les différencier, ni même de savoir s’il y avait des femmes dans le tas.

*Mais je pourrais prendre le temps d’en effeuiller un ou deux après ça…*

Cette pensée malsaine tira un sourire mauvais au taulard, menaçant grandement de faire craquer ses lèvres gercées par le froid. Pendant ce temps leur patron déblatérait des instructions basiques, comme quoi ils devaient grosso modo tuer un paquet de mabouls dans des tunnels obscurs. Ca allait très bien pour Liam mais il doutait de l’efficacité de ces collègues pour cette tâche, surtout que Melena avait tendance à tomber raide morte dès que quelqu’un avait le malheur d’en vouloir à sa vie. Il s’apprêtait à le faire remarquer lorsqu’un hurlement s’éleva au loin suivit d’une rafale de tir. On se serait cru en pleine guerre de Corée et le taulard sentait déjà avec satisfaction le flot d’adrénaline déferler dans ses veines. Un simple coup d’œil ne fit qu’amplifier le phénomène, la scène qu’il découvrit n’était que chaos et geyser de sang frais. Au moins là, il savait où il mettait les pieds et pour une fois personne ne lui reprochait d’avoir mit les tripes à l’air d’un ou deux mecs. C’était vraiment un job parfait…

Le tueur attrapa un FA-MAS et quelques chargeurs dans la réserve de leurs employeurs, passant la bandoulière par-dessus sa tête avant de lâcher à ses trois collègues avec une mesquinerie désarmante :

- Bah alors ? On regrette d’être là ? Je sais pas si des gosses en couche culotte sauront se servir de ce genre d’armes mais vous pouvez toujours tenter…

Il franchit alors l’entrée de la tente pour se confronter au vent glacé, persiflant une dernière remarque à l’adresse de la nécrophobe :

- Au fait Nancy… enfin Melena, tu es passée de nécrophobe à désireuse de mourir ? Parce que je ne vois pas d’autre raison de ta présence ici. Fais gaffe à ne pas crever en plein milieu du chemin, tu gênerais.

Le taulard partit sans les attendre, s’élançant vers la zone de combat déjà jonchée de cadavres, dont celui d’une sorte d’énorme chien monstrueux avec encore en gueule un bras fraichement arraché. Il s’apprêtait à le dépasser lorsqu’une grenade explosa à une vingtaine ne mettre de là en menaçant d’anéantir ses tympans. Liam n’eut pas le temps de s’en préoccuper car déjà l’une des bêtes s’approchait à vive à allure en bondissant par-dessus les corps sans vie. Malgré le chaos ambiant et le risque pour sa vie le trentenaire resta d’un calme olympien, pointa le monstre de son arme et tira une salve en plein dans sa gueule ouverte. Les projectiles traversèrent la gorge pour jaillir à l’arrière du crâne en une rose écarlate et finirent par aller se ficher dans le flan de montagne.

Liam n’eut pas le temps de s’en réjouir, déjà exhorté d’aller rejoindre les troupes face à la dizaine de fanatique qu’il distinguait à peine dans la nuit. Le vent puissant l’empêchait de courir comme il le souhaitait et le vent glacial menaçait d’engelures son pauvre nez mais il réussit tout de même à retrouver le front. Il tira quelques coups de feu avant d’aller se planquer derrière un rocher, évaluant ce qu’il serait bon de faire pour la suite. De toutes façons leurs ennemis étaient pour l’instant en faible nombre, il pouvait bien laisser à leurs commanditaires le loisir d’en abattre la majeure partie. Son boulot à lui était de les tuer dans les tunnels non ?

Les commanditaires de la mission lui avaient fourni un manteau rembourré qui lui tombait jusqu’à mi-cuisses, effaçant les formes de sa silhouette frêle, une épaisse écharpe enroulée autour de son cou en masquant au passage la moitié de son visage et un bonnet de laine dont ne dépassaient que quelques fines mèches de cheveux noir. Le froid et l’appréhension étaient responsables de la pâleur accrue de sa peau, et ses yeux gris sautaient nerveusement d’un allié à l’autre sans pouvoir discerner concrètement les traits de l’un ou de l’autre. Elle ne connaissait que Liam, qui avait été convoqué avec elle pour ce job qui s’annonçait clairement comme une mission proche du suicide. Qu’est-ce qui l’avait décidé à venir déjà ? L’appât du gain, évidemment. Une bonne paie valait sans doute de prendre quelques risques, même lorsque l’on est nécrophobe… mais peut-être qu’en pensant cela, son esprit d’adolescente était encore incapable d’imaginer le pire.

Quand retentit soudainement une alerte d’attaque, le sang de l’irlandaise ne fit qu’un tour, et alors que tout le monde se levait avec précipitation, elle restait clouée sur place à essayer de calmer sa respiration. Elle en avait vu d’autres à Dreamland pas vrai ? Elle devait se persuader… qu’elle ne mourrait pas. Si elle se battait, elle ne mourrait pas. Ce fut la voix de Liam qui la tira de sa torpeur, et ses répliques froides eurent le don d’échauffer assez ses nerfs pour qu’elle rejette la crainte qui paralysait ses membres.
Sur le modèle du taulard, Melena se rua sur la réserve des commanditaires pour s’emparer d’une arme qui lui parut maniable à son niveau d’expérimentation plus que faible en la matière, ainsi que plusieurs des recharges placées à coté qu’elle glissa dans les poches de son manteau. Une détonation se fit entendre, faisant légèrement vibrer le sol sous ses pieds, et son regard tomba sur un lot de grenades dont elle tira deux exemplaires avec hâte avant de courir rejoindre le trentenaire, ses bombes en poches.

A l’extérieur, le spectacle était des plus désastreux. Au milieu de l’échauffourée d’alliées qui se ruaient en avant, la neige fraiche était déjà gorgée de sang d’hommes et d’une bête horrible qui ressemblait à un chien. Ses membres tremblant et le regard figé sur la viande qui jonchait le périmètre, la salve de balle tirée par Liam la rappela à l’ordre. Elle sentait que son pouvoir pouvait la terrasser d’un moment à l’autre, alors elle devrait tuer avant d’être tuée. Se montrer dominante avant d’être écrasée par sa terreur.

Parmi les formes mouvantes dans la nuit, elle apercevait un chien qui galopait vers elle, encore à bonne distance, mais sa vélocité sauvage lui permettrait de franchir les mètres qui le séparaient de la nécrophobe en une poignée de seconde. Sans réfléchir, elle dressa son arme, ses mains tremblantes, et tira. Une onde de douleur se diffusa dans son index pour se propager jusque dans son épaule, mais son coup mourut dans la neige sans faire rechigner la bestiole. Sa peur croissante, Melena réitéra son essai, ses membres lourds, des sueurs plus froides que la neige alentour coulant dans son cou, et cette fois-ci, la balle du desert eagle atteint le chien au bas d’une patte avant avec assez de force pour faire éclater l’articulation. Le monstre qui n’était plus très loin couina avec rage en s’écrasant dans la neige avec violence, glissant sur plusieurs mètres. Une fois sa course stoppée, l’adolescente s’approcha légèrement, s’efforça de réprimer ses tremblements pour viser correctement la bête étourdie qui s’ébrouait avec fureur avant de tirer une autre balle qui lui transperça le crâne.

Son bras vibrait encore sous les pressions du recul de l’arme, et dans son esprit embrumé, elle comptait les coups qu’elle dilapidait. Déjà trois. Elle ne savait pas exactement combien de munitions pouvait contenir son revolver, mais il y avait fort à parier que ça n’était pas plus d’une dizaine. Pas le temps de contempler son exploit macabre, car déjà, les troupes alliés couraient toutes vers le front, vaguement délimité par un agrégat de rochers derrière lesquels les hommes se planquaient en pivotant pour tirer de temps à autre, et Melena se précipita à son tour pour les rejoindre. Entourée par les bruits de coups de feu, les hurlements, et les détonations, sa peur prenait malgré elle le dessus, et à l’instant où elle atteignait la planque de Liam, prête à lui lâcher une réplique cinglante en réponse à ce qu’il lui avait dit dans la tente, son organisme déclencha son pouvoir et elle mourut ses yeux blancs rivés sur lui.

Son corps lui parut plus froid encore qu’à l’ordinaire, plus inerte, plus inutile, et chaque seconde qui passait nourrissait sa crainte de voir surgir un fanatique prêt à égorger un cadavre. A cette idée d’ailleurs, son cou se fendilla, ses membres se déboitèrent et un flot de sang artificiel coula dans sa neige en simulant parfaitement un cadavre qui se vidait. Regroupés derrière les rochers, les alliés contenaient tant bien que mal les ennemis, mais ceux-ci approchaient inexorablement, aussi certainement menaçant que ne l’avait été le chien, et il y avait de fortes chances que son leurre ne lui épargne pas la mort au final. Au milieu du vacarme, la jeune fille mit sa longue minute à profit pour calmer sa peur, ravalant sa fierté en se disant de prendre exemple sur le taulard qui avait l’air d’être dans un élément familier, et quand enfin elle sentit le contact du métal de son arme sur le bout de ses doigts, elle cligna de ses paupières pour réanimer ses yeux pâles et après un court instant d’inspiration, se décida à risquer un regard vers Liam.

- Je n’ai pas l’intention de mourir.

Sa voix se voulait neutre et assurée, mais elle n’aurait sut réprimer les tremblements qui l’agitaient.

- Qu’est-ce qu’il faut faire d’après toi ? Je… J’te suis.

Et comme pour illustrer sa motivation, elle osa un coup d’œil discret derrière la barricade pour voir où en état le champ de bataille.

Avec un manteau qui devait faire le double de sa taille et son bonnet qui plaquait ses cheveux frisés sur sur son front, James ne devait pas ressembler à grand chose. Pas à un homme qui s'apprêtait à partir en guerre en tout cas. L'adolescent ne devait pas être le seul à se demander ce qu'un gamin comme lui foutait ici mais ça c'était la faute de Jules qui avait réussi à le persuader d'aller s'embaucher pour une mission qui rapporterait gros, et qui dit gros dit périlleux. Là, il avait qu'une envie c'était d'étrangler son meilleur ami mais manquerait plus que ses alliés le prenne pour un fou. D'ailleurs à part Liam le pervers il ne connaissait pas les autres.
Alors que leur chef avait fini de donner les directives un cri horrible se fit entendre et des coups de feu se mirent à retentir. Tout comme une autre personne , James était resté scotcher sur place entre l'envie de se barrer en courant et celui de se cacher les yeux pour ne pas voir tout ça. Il allait mourir c'était certains surtout si il ne bougeait pas son cul.
L'adolescent regarda Liam partir après les avoir traité de couche culotte suivit par l'inconnu qui au bout d'un moment s'empara d'une arme aussi avant de suivre les traces du taulard.
Il était si lamentable que ça...? James inspira et prenant son courage à deux mains il attrapa une arme qui lui semblait bien étant donné qu'il n'y connaissait strictement rien ainsi que deux grandes qu'il mit dans sa poche puis suivit ses compagnons dans la bataille.
La neige était recouverte des taches rouges la vision des de tout à l'heure revenait en mémoire dans la tête de l'adolescent qui la sentait tourner. Manquerait plus qu'il s'évanouisse tiens...
Alors que James avançait dans le froid l'un des affreux chien courait vers lui prêt à le bouffer tout cru et l'adolescent s'arrêta paralysé. Ses mains ne voulait pas lever son arme , il n'y avait sur son cerveau qui fonctionnait en tournait inlassablement des phrases qui annonçait sa mort prochaine.
James ferma les yeux alors que le cleb n'était plus très loin de lui. Il ne voulait pas voir ca, il était vraiment nul , pourquoi il était venu là ? Mais merde quoi ils avaient même pas de boucliers pour se défendre ! Ou même un beau mur bien costaud pour le protéger et arrêter le chien en pleine course ! Ca serait formidable ça...Son esprit se mit alors à imaginer son rêve qui se matérialisa coupant net le chien dans sa course qui ne l'avait pas vu arriver. L'adolescent ouvrit un oeil et puis la bouche. Il avait complètement oublié son pouvoir à cause de la peur...
Reprenant confiance en lui, James arma son arme et s'approcha prudemment du mur. L'animal n'était pas assommé mais secouait la tête pour revoir le monde à l'endroit. C'était une occasion...
L'adolescent retint sa respiration et visa la tête avant de tirer arguant une grimace lorsque le coup partit. La balle alla se figer dans la tête de la bestiole qui s'écroula, son sang inondant la neige.
James ferma les yeux et détourna la tête avant de reprendre son chemin pour ne pas en voir plus. Lorsqu'il arriva enfin en vue de Liam et...un cadavre ? Au vue de la désarticulation et du sang il manqua de rendre son déjeuner de peu. Pourtant il n'avait pas tué qu'un chien mais voir une personne comme ça...Et si il finissait comme ça ? James sentit le stress monter en lui faisant apparaitre Jules à sa place. Ce dernier s'approcha à grandes enjambé de ses alliés constatant par la même occasion que le cadavre n'en était pas un.

- C'est trop méga génial ce boulot...!

Souffla t-il en chuchotant plus pour lui même que pour les autres. Maintenant il fallait arriver jusque dans la petit grotte, les étriper ou autre ! A cette idée un sourire sadique étira les lèvres gercé par le froid du voyageur.

Maintenant que les fanatiques étaient plus près Liam pouvait discerner leur tenue… et leur arsenal. On aurait dit des talibans sortis tout droit d’Afghanistan, avec un peu plus de rembourrage pour tenir la distance face au froid glacial. D’ici il se rendait bien compte qu’ils étaient mieux armés que leur propre camp et le doute commença à poindre en lui. Peut-être qu’il faudrait quand même aider leurs commanditaires, tunnels ou pas. Il avait eu la chance d’hériter d’un FA-MAS mais la plupart de leurs alliés ne disposaient que de petits flingues, des pétoires bonnes à rien d’autre qu’à faire peur. Sortir seul contre dix hommes armés n’était pas pour plaire à Liam mais il fallait mériter salaire…

Melena choisit ce moment pour débouler et squatter son rocher, aussi inutile que d’habitude. Bien sûr elle mourut aussitôt sous les yeux du taulard qui hésitait entre l’abattre réellement pour ne plus l’avoir dans les pattes et profiter de l’occasion pour se donner des forces avant la bataille en la tripotant un peu. Il poussa la réflexion trop loin car en à peine une minute elle reprenait conscience, et il préféra donc se la mettre derrière l’oreille, au moins pour le moment. De toutes façons l’adolescente détourna bien vite les pensées du tueur de ses hormones en affirmant qu’elle n’avait pas l’intention de mourir. Cette remarque tira un ricanement sarcastique à Liam qui jaugea la gamine avec un mépris machiste. Elle mourrait déjà de peur, alors l’espace qui la séparait de la mort réel était vraiment très mince. Elle tenait son arme comme une débutante, ne savait probablement pas s’en servir et sa peau exsudait une odeur de peur. Non, franchement, qu’elle en ait l’intention ou non elle crèverait ici.

Le taulard s’apprêtait à le lui dire, ses lèvres fines déjà étirées en un sourire mesquin lorsque l’irlandaise continua sur une lancée inattendue. Elle lui demandait ce qu’il fallait faire ? Elle miss grosse tête qui se croyait supérieure à tous lui demandait conseil… c’était d’un comique ! Mais la voir ravaler sa fierté n’était pas pour déplaire à Liam qui commençait à s’exciter devant les traits tirés de celle qui n’était face à lui qu’une gamine. Il savait bien quoi faire pour se détendre mais il y avait fort à parier que l’idée ne plaise pas à la demoiselle. La suite du discours de la nécrophobe ne fit qu’étendre le sourire du pervers qui se pencha vers elle, passant avec lenteur sa langue sur ses lèvres.

- Fais comme tu veux mon cœur mais ne va pas te plaindre si ça ne tourne pas comme tu veux, susurra-t-il, une lueur malsaine dans le regard.

Comme pour souligner sa pensée son bras avait grossi mais la transformation était à peine visible sous l’épaisse couche de vêtements. Il caressa de sa main gantée la courbe du menton de l’adolescente, juste au moment ou James déboula avec la discrétion du mammouth , encore debout à la merci de leurs ennemis. Ce fut pour Liam le signal du départ : il se redressa brusquement, bondissant sur la droite pour tirer une salve dans la tête d’un fanatique trop occupé à descendre l’un de leurs employeurs. Il retomba dans la neige et roula sur le côté juste à temps pour ne pas finir troué comme une passoire. Sa petite démonstration n’avait visiblement pas plus aux autres fanatiques qui avaient dès lors reportés leur attention sur lui. Après le combat qui avait eu lieu il n’en restait plus que 5, mais c’est largement suffisant pour abattre un homme seul et Liam le savait bien, il se réfugia donc derrière un arbre rabougri le temps de changer de chargeur. Malgré le blizzard son front était trempé de sueur et il constata non sans surprise que son rythme cardiaque s’était accéléré. Il aimait le danger et l’adrénaline mais il y avait des limites à tout.

Le tueur quitta une nouvelle fois sa cachette pour échanger quelques tirs avec les talibans en toc mais il ne réussit cette fois qu’à blesser l’un d’eux à la jambe alors qu’une balle avait frôlé son visage pour y laisser une trainée écarlate. C’était vraiment pas passé loin…

L’ennemi blessé s’écroula au sol, la neige virant au rouge sous son corps prostré de douleur. Liam profita de l’occasion pour l’abattre avant de s’enfuir une nouvelle fois. A force de courir, tendu sous l’effet du stress et de la concentration il sentait son cœur battre dans sa tête comme un roulement de tambour. Avec le bordel ambiant il ne savait pas ce que faisaient les autres mais il espérait qu’ils ne resteraient pas à se tourner les pouces en attendant qu’il fasse le sale boulot.

[Si vous savez calculer, il reste 4 fanatiques lol]

Quand Liam se pencha vers elle pour lui glisser un sourire pervers caressé par sa langue, un frisson qui n’avait rien à voir avec le froid parcourut la nécrophobe. Les mains crispées sur son arme, elle se demandait si, dans le cas où il choisirait de lui faire du mal, elle saurait l’utiliser assez vite pour lui coller une balle dans la tête qui la débarrasserait du même coup du voyageurs qu’elle exécrait le plus, mais aussi sans doute de son meilleur allié dans ce job meurtrier. La réponse du taulard n’avait pas non plus été une aide, ni une indication, et juste après avoir caressé son menton d’une manière à faire peur, il s’éclipsa pour entrer à nouveau dans l’affrontement, alors qu’un autre de leurs alliés rejoignait la fameuse planque du rocher. Elle n’était pas certaine de le connaitre, mais ce qui était certain, c’est que dans son regard brillait une lueur de fascination amusée qui témoignait que si elle, était pétrifiée à l’idée d’affronter des hommes armés jusqu’aux dents qui sauraient la tuer en moins de temps qu’il n’en faut pour le dire, lui était enthousiasmé par ce job ultra dangereux.

Melena suivit les prouesses du trentenaire avec discrétion, profitant de ce moment de répit pour calmer son rythme cardiaque encore emballé par ses émotions apeurées. Il ne restait alors plus que quatre fanatiques quand Liam avait finit sa démonstration, et l’avantage était qu’il avait captivé toute l’attention sur lui. Les alliées s’étaient tant bien que mal mis à couvert ; saisissant cette occasion, l’irlandaise prit l’une des grenades qu’elle avait en poche, la dégoupilla et se redressa juste pour pouvoir la lancer de toutes ses forces dans le camp ennemi, avant de s’accroupir à nouveau derrière sa barricade. La détonation ne se fit pas attendre très longtemps, et la déflagration qui avait soulevé un épais nuage blanc avait balayé deux autres fanatiques qui s’étaient envolés pour s’écraser mollement comme des poupées de chiffons.

- Je crois que j’en ai touché ! Dit-elle en s’adressant autant à Jules qu’à son propre compte.

Dans la brume de neige rapidement balayée par les bourrasques glaciales de cette nuit, l’adolescente discerna un autre rocher, plus petit lui, mais légèrement plus excentré, ce qui lui permettrait peut-être d’avoir un angle de tir intéressant pour surprendre les fanatiques restant. Inspirant une bonne fois, elle bondit sur ses pieds et se mit à courir, son cœur battant à tout rompre résonnant dans sa tête en rythmant sa ritournelle « ne meurs pas ! Ne meurs pas ! ». Malheureusement pour elle, la distance à parcourir était beaucoup trop longue, et bientôt, elle fut assez à découvert pour que l’un des ennemis la repère et hurle de l’abattre en mettant lui-même en marche la mitrailleuse dont il était muni. Boostée par sa terreur qui lui donnait des ailes, Melena sauta en avant pour rouler dans la neige, et dans un brouhaha de concert de balle et de tissu froissé, elle réussi à rejoindre sa planque improvisée sans autres bobos que quelques bleus. Haletante, les mains tremblantes toujours crispées sur son desert eagle, elle cherchait une nouvelle fois à se reprendre pour ne pas sombrer à cause de son pouvoir. Elle avait vu où avait disparu Liam, mais il allait être impossible dans la situation actuelle de quitter sa cachette sans se faire cribler de balles.

Devait-elle utiliser une autre grenade ? D’après ce qu’avaient hurlé des commanditaires de ses alliés en voulant motiver les troupes à ne pas lâcher le combat, il restait encore deux fanatiques sur les dix, c'est-à-dire qu’ils étaient dès lors, peut-être moins bien armés, mais en supériorité numérique. Pour dissuader du mieux qu’elle pouvait quelqu’un d’approcher, elle dressa son arme vers le ciel et tira dans le vide un coup qui résonna sur le flanc de la montagne. Une nouvelle fois, une vive douleur tétanisa son bras qui se raidit sous le recul, mais au moins, elle avait fait savoir qu’elle était encore assez en forme pour se servir de son arme, et donc qu’elle restait un danger potentiel. D’ailleurs, elle n’eut pas le temps de savoir si sa menace avait fait effet, car les alliés s’étaient remis à échanger des tirs avec l’ennemi, et dans la cohue de détonations, Melena se redressa légèrement, visa du mieux qu’elle pouvait avec ses membres qui tremblotaient, et tira un coup qui atteint l’un des deux hommes restant dans la jambe. Il tomba à genoux, laissant s’échapper sur la neige une coulée de sang foncée, mais de son coté, la nécrophobe ne put retenir un cri de douleur alors qu’elle s’adossait à son rocher pour éviter les représailles.

Elle examina son index droit, celui qui était plaqué à la gâchette lorsqu’elle tirait, et se rendit compte qu’il commençait déjà à prendre une teinte violacée qui n’avait rien d’engageant. Ses forces d’adolescentes n’étaient pas suffisantes pour endurer le contre-coup d’une arme comme celle-ci, et si elle en usait de trop, elle courait le risque de fouler ou casser son doigt.

- Merde ! Grogna-t-elle pour elle-même.

Elle ne voyait plus Jules, ni ne savait où était passé Liam, mais la confiance que lui inspirait le fait que son camp soit désormais en phase de l’emporter la rassurait légèrement, au moins pour l’instant. Elle s’accorda de fermer les yeux un court instant, avant de les rouvrir et de dresser les oreilles avec attention. Son cœur battait encore si fort qu’elle croyait qu’il allait déchirer son manteau, et elle essuya d’une main vive son visage mouillé de sueur et de neige fondue.


[HRP : Plus que 2 fanatiques... enfin, 1 et demi lol.]

Jules suivit Liam du regard partir faire son petit combat et ses démonstrations acrobatiques. le spectacle avait l'air de bien plaire aux fanatiques puisque ces derniers n'avaient d'intention que pour lui. Il faut avouer que le pervers avait la classe quand même, plus que le type qui avait servi de petit ami à James. Même si il avait fait tout ce cirque pour n'en buter qu'un au final mais bon c'était déjà ça. Ce fut au tour de la fille d'aller montrer ce qu'elle savait faire mais apparemment cette dernière préférait les armes qui explosent vu le lancer de grenade qu'elle venait d'effectuer sous ses yeux tout en faisant un petit commentaire. Après cela elle partit elle aussi laissant son collègue tout seul...Sympa.
A cause de la neige, Jules ne voyait plus trop où était passé l'ancienne morte mais bon tant pis, ça lui manquait pas de ne plus la voir. Jules s'élança comme ses compagnons dans l'affrontement armé de son petit flingue mais contre tes peluches à leur vue ca ressemblait à un bazooka non ?
Alors que l'adolescent partait à la recherche des ennemis restant des bruits de tir arrivèrent à ses oreilles. Tiens, la meuf devait être dans le coin ou bien les fanatiques. Il chargea son flingue et essaya de se repérer avec le son , son regard tombant sur l'un des ennemis qui était en train de le viser planqué derrière un rocher.

- Ouh génial

Jules se baissa in extremis sentant la balle passer juste au dessus de sa tête. L'enfoiré . Le jeune brun courut aussi vite que possible se cacher derrière un rocher qui ressemblait à rien si ce n'est à une énorme cailloux. Il attendit quelques secondes et jeta un coup d'œil pour voir où était l'autre zigoto, il fallait qu'il soit assez proche pour qu'il puisse le transformer. Ce n'est qu'à ce moment là qu'il se rendit compte qu'il n'était pas tout seul. Par coïncidence, Melena se trouvait à côté de lui fixant son doigt qui rejoignait la couleur des nains bleus. Génial. Le jeune homme se redressa pour voir ce que fichait les deux fanatiques d'en face. Il fallait qu'il s'approche de leur rocher.

- Change de main et couvre moi

En espérant qu'elle soit pas stupide et qu'il ai pas eu tort de lui confier sa vie. Jules se baissa ventre à neige et profita de la violente rafale de vent qui suivit pour aller rejoindre les deux galopins. Il profita du fait que celui non blessé était occupé avec Melena pour le fixer. Faisant marcher son cerveau il imagina sa peau devenir du tissu, ses yeux des boutons et son sang se faire remplacer par du coton. Devant ses yeux, la chose prit forme pour disparaitre derrière le rocher. Avec un sourire en coin, Jules se dépêcha d'aller s'accroupir contre le rocher ennemi en attendant que celui qui restait se montre par dessus. Ce dernier afficha sa tête et Jules put enfin lui aussi le transformer. Le jeune homme se releva et alla rejoindre le deux peluches qui essayait de courir dans la neige et de prendre leurs armes trop grande pour leur petite main. Face à cette image comique , un sourire étira les lèvres de Jules qui les visa avec son arme avant de tirer dans chacune de leur tête trouant le tissu. Son travail fait il alla rejoindre Melena.

- Il est où l'autre pervers ?

La guerre était loin d'être fini mais mieux valait rester groupé non ?

L’explosion avait été assourdissante. Une chance qu’il ait pu se jeter in extremis derrière un rocher massif, en dépit de quoi il aurait probablement fait un vol enflammé digne des hommes canons. Le criaillement jouissif de Melena ne mit pas longtemps a éclaircir la situation qui venait de se passer : cette peste avait eu la bonne idée de balancer une grenade dénichée je ne sais où pour dégommer quelques ennemis et, pourquoi pas, lui au passage.

**Dommage pour toi, t’as raté ton coup.**

Le sourire qui accompagna cette pensée ne présageait rien de bon pour leur prochaine discussion mais à vrai dire aucune d’entre elle ne s’était bien passée depuis leur rencontre. Alors une de plus, une de moins… on était plus à ça près. En plus de la morsure du froid, celle de la déflagration lui donnait l’impression que son visage avait brûlé mais un tâtonnement précautionneux lui assura qu’il n’en était pas là. Son visage devait probablement avoir une belle teinte rougeaude mais les cloques et la biaphine seraient pour une autre occasion. Un échange de coup de feu assez proche le tira de ses préoccupations égoïstes. Liam tenta un coup d’œil hors de son abri et ne put s’empêcher de ricaner de mépris à la vue de l’irlandaise jouant les Lara Croft de pacotille. C’était probablement les prothèses mammaires qui faisaient la différence.

Et voilà que maintenant James rentrait en jeu ! Enfin… Jules plutôt. Bien plus couillu que celui avec qui il partageait son corps, il ne fallut pas longtemps pour se mâcher le travail en se changeant en fabrique de jouets, avant d’abattre froidement les terroristes en peluche. Une fois leurs fonctions vitales arrêtées ils reprirent forme humaine, leurs crânes arborant des trous béant d’où s’écoulaient des rivières de sang. C’est admirant ce spectacle que Liam s’approcha de ses collègues, non sans regarder aux alentours pour voir où avait bien pu passer leur quatrième membre. Il arriva à la hauteur de Jules alors qu’il posait sa question pour le moins mal placée, mais que le tueur se contenta d’accueillir avec un sourire malsain.

- Derrière toi p’tit con.

Il donna un petit coup inoffensif de FA-MAS entre les omoplates de l’adolescent avant de laisser retomber l’arme contre son corps, se balançant légèrement au bout de sa bandoulière. Maintenant que les éclairs des coups de feu et autres détonations avaient cessé, il était bien plus facile de discerner les environs. Un grand nombre d’alliés étaient morts dans l’attaque et ceux restant erraient à la recherche de blessés, pliés en deux dans le blizzard. Liam prit ça comme une autorisation de mener ce boulot à leur sauce, il s’adressa donc à ses collègues sans chercher à consulter leurs commanditaires au préalable :

- Je crois qu’on a plus qu’à ramasser les armes de ces pseudos talibans et d’aller chercher les tunnels où ils se planquent. Ca risque d’être plus compliqué, les planques seront plus rares.

Le taulard s’approcha ensuite de Melena, passant son bras autour des épaules maigres de l’adolescente. Il lâcha alors comme un conseil, faussement guilleret :

- Et tu sais Nancy… quand tu lances une grenade, tu vérifies avant qu’il n’y ait pas d’alliés dans le périmètre. Parce que si tu recommences ça encore une fois ma puce, je vais finir par croire que t’essayes de m’attaquer, et là… je serais forcé de répliquer. Tu saisis ?

Son ton mielleux fut accompagné d’un petit tapotement amical qui ne trompait personne, pas plus que la lueur vicieuse qui animait le regard du trentenaire. « Fais encore ça et je te mets les tripes à l’air » aurait bien plus convenu à la sensation qui émanait de lui en vérité. Il relâcha ensuite sa prise et se mit à arpenter le champs de bataille, se penchant de ci de là pour se saisir des armes abandonnées par ennemis et alliés, ainsi que toutes les munitions qu’il dénichait sur les cadavres. En quelques minutes il eut dans les bras de quoi charger un sac à dos plein, en passant par les armes de poing, fusils, munitions et grenades, ce qu’il fit aussitôt après en avoir récupéré un dans l’une des tentes. Le taulard y ajouta quelques rations de survie avant de sortir de nouveau affronter le froid, scrutant les montagnes les yeux mi clos afin de trouver l’entrer menant à la souricière où se terrait l’ennemi. Son regard finit par tomber sur un trou sombre à 4 mètres au dessus d’eux, à flanc de paroi. Il faudrait probablement escalader un peu pour le rejoindre et ensuite… ensuite ils aviseraient.

Le tueur réajusta les lanières de son sac, remonta la fermeture éclair de son menton au plus haut puis fit signe aux autres, enfin de retour, de le rejoindre. Il désigna de sa main gantée sa découvert et cria pour couvrir le bruit du vent qui avait redoublé d’intensité :

- C’est là qu’on va, j’espère que vous êtes prêts.

Jules avait brusquement débarqué à coté d’elle avant de lui demander aussi sec de le couvrir avant de déguerpir aussi rapidement qu’il était arrivé. Les sourcils de Melena se soulevèrent. « Change de main » ? Il pensait quoi, qu’elle avait pris des cours de tirs ou qu’elle était ambidextre ? Elle tenait déjà le desert eagle trop lourd avec ses deux mains, pour gagner en stabilité, mais si son index droit subissait un contrecoup aussi conséquent, ce n’est pas le gauche qui allait changer quelque chose. Malgré tout, prise dans l’adrénaline du moment, elle se redressait de derrière sa planque et tira une fois pour dissuader un des fanatiques qui chargeait sa mitrailleuse de réduire le psychotique en passoire. Elle l’avait manqué, mais au moins, le concerné s’était accroupi derrière son rocher, dégageant ainsi la voie à l’adolescent. Sa prise étant moins sûre, le recul de l’arme l’avait jeté au sol alors qu’une autre onde de douleur courait le long de ses bras.

L’irlandaise n’était que légèrement sonnée, mais ses bras fourmillaient assez pour la convaincre de cesser d’utiliser ce desert eagle pour le moment. Lorsqu’elle se remit sur pied, un dernier coup de feu résonna contre les parois couvertes de neige des monts infinis, puis, plus rien. L’accalmie avait été si longue, si bruyante, et si tendue que la jeune fille avait presque l’impression d’être soudainement devenue sourde. Pourtant, la neige gorgée de flasques sombres ruisselant depuis des masses informes inertes était là pour lui rappeler ce qui venait de se passer, et ce spectacle était si terrifiant qu’elle restait figée à le contempler d’un air absent. Quelque part, son cerveau avait raté une connexion et n’arrivait même plus à lui ordonner de s’enfuir.

Ce fut Jules qui la fit revenir à elle, très rapidement suivit par Liam qui lui répondit avec son raffinement habituel. Elle allait machinalement s’exécuter après l’énonciation de ses directions, mais le taulard la pris ensuite en aparté pour lui faire une menace bien sentie dissimulée sous des airs doucereux. Que pouvait-elle répondre ? Elle était encore trop sous le choc de la scène qui s’étalait devant ses yeux pour répliquer quoique ce soit de cinglant au trentenaire qui, de plus, restait son meilleur allié si elle tenait à rester en vie. Seul son orgueil l’empêchait de grommeler quelque chose qui ressemblait à des excuses, puis elle se mit enfin en quête de dépouiller les cadavres. Ou en tout cas, c’est l’intention qu’elle avait eut, mais rien que l’idée de poser ses mains sur ces corps inanimés la terrifiait au point de la pétrifier sur place. Et s’ils s’éveillaient d’un coup pour l’étriper ? Et si la mort jaillissait de leur chair pour la happer avec eux ?

Non, décidément, elle ne pouvait pas. Lentement, elle prit la direction de leur tente et resta un moment seule à observer chacun de ses recoins, comme s'il allait se dessiner une échappatoire quelconque sous l’un des plis du tissus. Mais… elle avait choisit ce job, et devait l’assumer jusqu’à bout ! De toute manière, c’était ça, ou bien s’en aller et mourir de froid et de faim dans les montagnes.

Quand elle entendit des pas approcher, elle se mit aussitôt en quête de quelque chose, pour montrer qu’elle n’était pas inactive. Sa peur faisait trembler ses mains qui dégotaient un sac à dos avec maladresse, et ce fut Liam qui apparut, les bras chargés de munitions et armes en tout genre. Elle ne savait pas si elle devait être fascinée ou effrayée, car s’il se montrait être un collègue efficace et dangereux, il devenait de même un homme qui pourrait la tuer à tout instant avec n’importe lequel des jouets qu’il avait ramassé. Soit, il ne fit pas vraiment attention à elle, mais elle décida de prendre exemple sur lui. Elle prit d’abord des rations de survie, ainsi qu’une grosse boite de bâtons de lumière, puis resta bloquée devant la réserve de leur commanditaire. Qu’elle arme pouvait-elle prendre ? Celle qu’elle avait était trop difficile à manier – son bras le lui rappelait encore.

Après un instant d’hésitation réduit au maximum, parce qu’elle était en plein cœur d’un job ultra dangereux et pas en train de faire ses courses, elle opta pour deux revolvers de calibre beaucoup plus petit ainsi que plusieurs recharges qui leur étaient associées. Dans un coin, elle vit plusieurs étuis qui contenaient différents types d’armes blanches assez basiques, et attrapa rapidement un long poignard qu’elle glissa dans son sac avec de sortir avec précipitation.

En remontant vers Liam, elle réfléchissait à ce dont elle disposait. Il lui restait une grenade en poche, ainsi que le desert eagle qu’elle avait gardé au cas où avec ses munitions, et bien évidement, son pieu personnel qu’elle avait emporté comme partout où elle allait. De se savoir ainsi armée, elle se sentait presque rassurée, mais les images du premier affrontement lui revinrent, et il fallait admettre que leurs ennemis étaient encore mieux équipés, et que son inexpérience d’adolescente jouait fortement en sa défaveur.

Le taulard leur indiqua une première entrée, criant par-dessus le vent glacial qui soufflait avec une force nouvelle, comme s’il cherchait à chasser l’aura des horreurs qui venaient de se dérouler, et la nécrophobe acquiesça brièvement de la tête. Que pouvait-elle faire de plus ?

Avec un dernier regard en arrière sur la gigantesque mare de neige ensanglantée qui lui procura un haut-le-cœur qu’elle retint en plaçant sa main devant sa bouche, elle suivit les deux hommes vers le tunnel. Le plus dur dans l’ascension, ça avait été les rafales violentes qui cherchaient à déloger les voyageurs de leurs prises fragiles, mais ils parvinrent temps bien que mal à se dresser dans le trou béant plongé dans l’obscurité. Un petit spasme de terreur secouant les membres de Melena, qui n’imaginait que trop bien qu’un chien puisse jaillir de l’ombre pour se jeter sur elle.

Peu à peu, ses yeux s'habituaient à l'obscurité et elle ne décelait dans la pénombre qu'une galerie rocheuse qui bifurquait sur la gauche après quelques mètres. Le silence total qui régnait était à la fois rassurant et terrifiant. Pourtant, il fallait bien se rendre à l’évidence qu’il n’y avait personne ici, et qu’ils avaient devoir progresser dans le boyau pour dénicher d’autres fanatiques.

Redevenu lui même, James sursauta lorsque Liam se présenta en lui donnant un petit coup le faisant avancer d'un pas. A vrai dire l'adolescent transpirait à grosse goutte malgré le froid. Il se sentait hyper mal et l'envie de vomir n'était pas loin. Il n'avait même pas fait attention aux paroles qui leur avait dites ni à celle adressé à Melena. Ses oreilles bourdonnaient affreusement et c'est donc tel un robot qu'il suivit ses compagnons sans savoir où ils allaient. Le trio passait devant des cadavres qui fit s'enfuir James derrière un gros rocher avant d'enlever toute obstacle devant sa bouche avant de dégobiller son repas du matin. Il ignorait ce qui lui arrivait mais il fallait qu'il se ressaisissent pour ne pas mourir. Il respira l'air de la montagne et s'essuya la bouche avant d'aller rejoindre les autres qui était chargé comme des bœufs avec des armes fraichement prises sur leurs ennemis morts. Il lui restait les deux grenades prit avant le combat et son flingue. Mais vue comment était équipés les méchants ca allait loin d'être suffisant.
Sans réfléchir à ce qu'il ferait avec l'adolescent s'empara d'un couteau qu'il glissa dans une de ses bottes ainsi qu'un fusil, du moins ca y ressemblait, qu'il mit dans son sac. Ensuite James ressortit affronter le froid pour aller aux côtés de ses deux compagnons de bataille. Liam montra une ouverture en hurlant pour couvrir le vent. Génial.
Non sans avoir le choix, l'adolescent les suivit avant d'arriver devant le trou, non sans avoir plusieurs fois manqué de se tuer en grimpant, qui ne lui inspirait rien de bon. Qui sait si une embuscade ne les attendaient pas ? Mais après avoir escalader , tué des gens , il pouvait bien affronter ça non ? Un tout petit peu rassuré, James pénétra dans le petit tunnel tout en s'attendant à se faire attaquer, essayant de capter du bruit mais seul eux en faisait.
Le trio avançait dans le boyau jusqu'à arriver à une intersection, une descendait faisant office de toboggan et une autre continuait à la même hauteur.
Par peur de se faire entendre par un ennemi invisible James chuchota :

- Par où ?

Liam laissa sans regret derrière lui l’atmosphère saturée par l’odeur du sang qui imbibait la neige, la transformant en soupe rougeâtre. Il se lança dans l’ascension de la paroi, non sans grandement s’en vouloir de ne pas avoir emporter un piolet ou autre objet du même acabit. Escalader n’était déjà pas chose aisée pour des néophytes, mais additionné à leurs gants épais annihilant leurs sensations de prises et au vent violent qui manquait de les arracher de la roche à tout bout de champs l’exercice s’avérait à la limite du suicidaire. Le taulard s’accrochait comme un possédé à tout ce qui lui tombait sous la main, une pierre saillante, une racine, un compagnon proche, et ses efforts acharnés réussirent miraculeusement à lui faire atteindre l’entrée du tunnel. Autant les combats et les coups de feu faisaient pour lui partie du quotidien, autant l’alpinisme était une discipline dont il se serait bien passé. Maintenant qu’il en avait fini avec ça le tueur ne pouvait qu’espérer trouver une sortie plus accessible lorsqu’ils auraient finit de trucider les fanatiques qui peuplaient ces boyaux sombres, mais il aurait tout le loisir d’y penser plus tard. Chaque chose en son temps.

Une fois à l’abri dans le tunnel il lui fallut un bon moment pour que ses yeux s’adaptent à l’obscurité. Pas une seule petite lueur ne venait éclairer le tunnel qui s’enfonçait dans la roche, et n’importe quoi pouvait actuellement s’y tapir, prêt à leur sauter dessus. Sa prudence le poussa à fermer la marche, laissant ses compagnons faire un écran entre les balles d’éventuels ennemis et lui. Au bout de quelques dizaines de mètres dans le noir ils arrivèrent à une intersection qu’ils arrivaient à peine à discerner. Bientôt ils ne pourraient même plus voir où ils posaient les pieds…

- Par là le chemin est trop glissant. On va dévaler ça comme des gosses un toboggan et s’ils sont en bas pour nous cueillir on peut déjà choisir nos épitaphes. Je vais tout droit.

Il avait murmuré ça de manière à peine audible sans lâcher le néant qui le guettait un peu plus avant. Plus que de choisir un chemin, il était tiraillé entre le fait d’allumer la torche fixée à son arme ou la laisser éteinte. Bientôt ils seraient dans le noir complet sans moyen de se repérer, mais s’éclairer dans un endroit aussi sombre signifiait autant voir qu’être vu, et c’était la dernière chose qu’il désirait. L’option la plus raisonnable restait d’avancer dans le noir en se tenant pour ne pas se perdre et se tenir prêts à allumer leur lampes s’ils entendaient le moindre bruit suspect. Bizarrement le trentenaire doutait franchement que ce plan conviendrait à ses compagnons. Ils n’étaient encore que des gamins susceptibles de se faire dessus dans l’obscurité par peur du croque-mitaine.

- Je sais pas si vous avez de quoi faire de la lumière, mais je vous déconseille d’allumer quoi que ce soit. Ce serait comme allumer un néon géant « nous sommes ici ». On doit avancer dans le noir, une main sur la paroi du tunnel et l’autre sur l’épaule de celui qui nous précède. On allumera seulement si l’on est sûr d’être repérés ok. Seulement si on nous voit, pas juste si quelqu’un se pointe. Pigé ?

Tout en parlant à voix basse Liam tendait l’oreille mais aucun bruit ne provenait de la galerie. Vu l’étroitesse du lieu les sons devaient porter loin, il fallait vraiment que ces petits cons se tiennent à carreau.

- Parlez bas, peu ou pas, et évitez de faire du bruit en marchant.

C’était loin d’être évident avec tout le fatras métalliques qu’ils se trimballaient tous dans leurs sacs mais il faudrait faire avec. Le taulard se remit donc en marche, poussa James devant lui pour le forcer à prendre la tête. Il verrouilla sa poigne sur l’épaule de l’adolescent, délaissant de son autre main le contact rassurant de son arme pour celui glacial de la roche. Leurs mouvements étaient grandement ralenti par ce plan, mais ils eurent une paix relative un bon moment, le silence uniquement ponctué par le bruit de gouttes d’eau qui tombaient du plafond, encore et encore. Malgré tout même les bonnes choses ont une fin, un étrange grattement s’élevant au loin pour grandir, encore et encore…

… quelque chose venait vers eux.

Liam se figea, reportant la main à son FA-MAS alors que ses yeux fouillaient inutilement l’obscurité. Si c’était un homme il n’y aurait pas de problème, mais si c’était un chien les choses se compliqueraient. Comme pour se moquer de lui, le hasard choisit ce moment pour leur faire parvenir un grognement étouffé de là d’où provenaient les grattements. La pause était définitivement terminée.

James avait décidé de prendre la tête de fil devant son hésitation, et ça n’était pas pour lui déplaire. L’adolescente marchait derrière lui, anxieuse, ses yeux fouillant nerveusement l’obscurité épaisse face à elle. Elle avait l’impression d’être engloutie par un infini terrifiant, un univers d’où risquaient de jaillir d’un moment à l’autre un individu désirant la réduire en pièce.

Melena aurait bien voulu dégainer l’une de ses armes, juste au cas où, mais l’idée de perdre de vue – si l’on pouvait considérer qu’elle y voyait quelque chose – l’espace face à elle lui donnerait l’impression de tourner le dos à l’ennemi et de s’offrir avec une facilité infantile. Finalement, la voix de James la fit sursauter, car elle n’avait pas encore aperçut l’ouverture sur la droite qui s’enfonçait dans la roche vers un point indistincte. L’irlandaise scruta la voie du mieux qu’elle put, puis quand elle eut réalisé de quoi il s’agissait, une mimique sceptique que personne ne vit se dessina sur son visage. Il pensait vraiment qu’elle allait se laisser glisser là dedans ? Même si il n’y avait personne pour les accueillir, il pouvait très bien s’agir d’un espace sans autre issu, et alors ils auraient bien du mal à savoir remonter le toboggan.

Elle appuya la réplique de Liam avec un « crétin » étouffé à peine audible pour elle-même tant sa gorge était nouée. Décidément, elle avait énormément de mal à voir dans le jeune garçon un allié efficace, et bien qu’elle fasse plus confiance aux capacités du taulard dans l’activité à laquelle elle s’adonnait, la nécrophobe réalisait cruellement que sa survie risquait de ne dépendre que d’elle-même. Bien évidemment que se déplacer dans le noir ne lui plaisait pas, particulièrement quand on savait ce qui pourrait s’y tapir, mais elle avait encore moins envie de faciliter la tâche aux fanatiques en s’affichant chaleureuse. Elle hocha machinalement la tête en signe de compréhension, bien que le trentenaire ne pouvait la voir, puis posa une main fébrile sur son épaule alors que l’autre effleurait les parois glaciales et humides du boyau.

Ils avaient avancé ainsi un long moment. Quand Melena se hasardait de temps à autre à se retourner, elle ne voyait plus rien de l’entrée d’où il venait, pas plus qu’elle ne voyait où elle allait. Enveloppée par ces ténèbres lourdes et froides, elle se rendit compte – à son grand damne – que la sensation de l’épaule de Liam dans sa main était un soulagement sans nom. S’il elle devait voir le bon coté des choses, elle dirait qu’elle était rassurée de ne pas ouvrir la marche ; mais quelque part, la fermer n’était pas plus réjouissant. Son cœur tambourinait si fort qu’elle avait peur que le taulard ne la réprimande en lui demandant de faire moins de bruit, mais il n’en était rien.

Soudainement, la platitude glauque de leur avancée dans la pénombre fut rompue par un grattement étrange. Le trio se figea et les tremblements fébriles des membres de l'adolescente s’intensifièrent légèrement. Quand des grognements commencèrent à se faire entendre, elle décida de faire fi des consignes de délicatesse et ôta nerveusement son sac de ses épaules pour le prendre dans ses mains. Mais Liam fut le plus rapide. Il alluma vivement la torche de son arme, révélant l’un des chiens énormes à quelques mètres, avant de lui décocher une salve de balles au moment où il s’élançait. L’écho des détonations résonnaient sur les parois du boyau. L’irlandaise se boucha ses oreilles en regardant la bête s’effondrer lourdement ; l’épaisseur de son bonnet l’ayant partiellement protégée de la surdité, et bien que son ouïe était perturbée par un sifflement suraigüe, elle entendit des aboiements puissants qui provenait de plus loin dans le conduit.

Cette fois-ci, elle ne pouvait se résoudre à se contenter du rayon de la torche du taulard. Elle plongea sa main dans son sac pour en tira un bâton de lumière, qu’elle craqua nerveusement pour le jeter plus loin dans le tunnel. La lumière verte qu’il dégageait éclaira soudainement le boyau sur plusieurs mètres en avant, dévoilant quatre pupilles qui brillaient dans le noir, se mouvant dans l’obscurité avec une vélocité qui induisait que leurs possesseurs feraient bientôt leur entrée en matière.

Sans attendre, Melena tira l’une de ses armes, index gauche sur la gâchette, et tira trois coups en direction des fauves en approche. Comparé au desert eagle, presser la détente ne lui écrasait pas les doigts, mais il restait le recul qui repoussait chaque fois ses bras en arrière en diffusant dans ses muscles une série de fourmillement désagréable. Motivée par la peur, elle n’avait pas pris la peine de viser correctement, et deux de ses balles se perdirent dans le néant alors qu’un couinement se fit entendre au troisième coup. Malheureusement, cela ne semblait pas avoir arrêté le chien qu’elle avait touché, car les deux monstres firent irruption dans l’espace illuminé, avant de se stopper. L’un d’eux saignait d’un flanc, mais la blessure ne l’empêchait manifestement pas du tout de dégainer ses crocs énormes tout en avançant d’une marche lente qui indiquait qu’il ne tarderait pas à charger.

La nécrophobe fit un pas de recul, son arme tendue tremblante au bout de ses mains, ses yeux écarquillés cherchant difficilement à viser quelque chose, puis elle tira une nouvelle fois. Et encore. Et encore. Ça avait été comme un signal de départ. Les deux bêtes s’étaient élancées vers les voyageurs, et si la première de ses balles s’était écrasée contre une paroi, la seconde s’était fichée dans le haut du crâne de sa cible, et la dernière l’avait achevée en lui traversant la gueule.

La première créature s’écroula, mais son acolyte était toujours en course. Peinant à ignorer les battements douloureux de son sang dans ses bras et ses mains, Melena le visa à son tour, emportée dans sa folie terrifiée, mais cette fois, son arme émit un « clic » significatif. Elle pesta en réprimant un sanglot mêlant frustration, crainte et colère. Il allait falloir compter sur quelqu’un d’autre.

Une balle, seule et unique siffla à l'oreille de Méléna. Elle fondit droite dans le cerveau à moitié découvert du molosse infernal. La balle s'enfonça dans un bruit spongieux avant d'éclater le reste de boite crânienne, repeignant un nouveau fond de teint à la demoiselle. Le chef d'unité éclaira le reste de la scène. Une nouvelle volée de balles jaillirent, abattant les derniers monstres encore en « vie ». Il fit quelques signes de commandement et prit les devants, menant le groupe dans le boyau. Il ne pouvait pas laisser ces gamins mener la marche, la confier à ces gamins les mènerait droit à la mort.
Il les conduisit à travers un dédale, se servant d'une carte enregistré sur un écran numérique venu droit des usines technologiques de Techyo. Au bout d'une bonne vingtaine de minutes, il prit un croisement les amenant dans un cul de sac, un appendice fermé dans lequel il pourrait mettre les choses au point. Il posta deux garde à l'entrée de la salle de réunion improvisé et retira sa cagoule.

« Bien, mine de rien on avance. J'ai pas eu le temps d'me présenter, je suis vot'chef, vot'boss ! Vot'père et vot'mère à la fois ! Sergent Klaus Johnjonhn. »

Il ne s'interrompit que écouter les pas de l'arrière garde qui arrivait. Celle-ci arrivait, et était constitué de six soldats resté en arrière lors de l'attaque, et des retardataires embauchés au dernier moment. C'est ainsi qu'on put voir de nouveaux visages débarquer au milieu de la conspiration.

« On est là pour abattre le Charisman, et ici, c'est le chemin de son repère. Il est le gourou d'une secte extrêmement dangereuse. C'est un mec apparemment très rusé, très habile et convainquant. On lui donne un pouvoir de persuasion complètement dément à c'qu'il parait. Il esquive avec aisance les systèmes de renseignement, c'est un miracle qu'on ai pu trouvé son repaire... et si vous avez au moins un gramme de matière grise dans vot' caboche, vous comprenez qu'on a une taupe. Pour des raisons évidentes, nous ne connaissons pas son identité. Si notre mission est un échec, sa couverture est au moins conservée, alors ne merdez pas et réfléchissez avant de tirer ! »

Des bruits de pas étrangers résonnèrent dans la galerie, suivies par un sifflement à peine audible. Dix secondes plus tard, une dizaine de clébards infernaux surgirent de l'obscurité, inondant de sang et de crocs les deux gardes qui moururent le doigt crispé sur la détente de leur fusils d'assaut. Le ricochet des balles vinrent à bout des malchanceux monstres. Une pluie de balle vint à bout des autres. Aussitôt après, Klaus se précipita dehors, sautant par dessus les corps sanguinolent et lança son couteau de chasse dans l'obscurité. On n'entendit pas le cliquettement métallique de la lame qui rebondit contre la paroi rocheuse auquel on s'attendait, mais le choc sourd d'un corps qui tombe raide mort. Il éclaira le macchabée fraîchement moissonné et l'examina. Il ne respirait plus. Il retira de sa nuque son couteau de chasse planté comme excalibur dans son socle. Le mort était chaudement couvert, et n'avait autour de son cou qu'un pauvre collier de ficelle auquel pendouillait un petit hamelin (Récompense du concours attribué à Méléna, donc pas touche !).

Il fut décidé d'avancer plus avant, ils ne pouvaient pas se permettre de subir encore ce genre d'escarmouche, les effectifs se réduisant à vue d'oeil. KJ mena son équipe à travers les tunnels sombres. Il était trop tard pour faire marche arrière...

Un étrange vent charriait un air chaud et nauséabond à travers les canaux obscurs. C'était le signe que la troupe s'approchait d'un avant poste de la secte. C'était une pièce aussi grande qu'une cours de récréation, éclairés par des torches murales. Il y avait des gardes armés de fusils de chasses assis sur leur chaise, se délectant de la scène macabre qui se jouait.
Des corps nus, encore vivants et couverts de sang étaient pendus par les bras, suspendu à cinquante centimètres du sol. Il y avait des hommes, des femmes et des enfants, trop meurtris ou ayant trop perdus de sang pour s'affoler des gardes qui se rinçaient l'oeil, tandis que ce qui s'apparentait à deux prêtres, car ils tenaient chacun le même bâton et le même collier, entaillaient précautionneusement certaines artères, ou stimulaient les corps, afin de récolter tout le fluide corporel possible.
Des corps écorchés pourrissaient dans un coin, l'un d'eux se redressa. Il renifla avidement l'air avant d'expirer d'une voix grinçante :

« De la... chair fraîche... »

C’était bel et bien ces chiens étranges et féroces sortis tout droit de résident evil qui fonçaient sur eux tous crocs dehors. Liam eut juste le temps de remarquer que quelqu’un aussi discret qu’un éléphant dans un magasin de porcelaine arrivait dans leur dos avant d’allumer la lampe fixée à son arme pour éclairer l’ennemi. Chaque chose en son temps. Il s’occuperait d’abord du danger évident, il y aurait ensuite tout le temps de voir qui était l’intrus dans son dos. Au pire il y avait Melena entre les deux, son corps ayant la parfaite capacité de servir de gilet par balle. La position centrale était vraiment la meilleure dans ce genre de situation…

Sans perdre de temps, le taulard repoussa James contre la paroi du tunnel et pointa le canon de son arme vers l’une des bêtes en se repérant grâce au rayon lumineux dont le point noir central n’était autre que le lieu d’impact des balles. Le FA-MAS cracha une salve au moment où le chien le plus proche bondissait vers eux, lui arrachant littéralement la tête pour transformer le tout en bouillie sanguinolente. Le bruit des armes dans un espace aussi restreint était assourdissant. Une chance que les couches de vêtements qui couvraient leurs oreilles soient si épaisses, préservant leurs tympans. Suivant son exemple Nancy lança un bâton lumineux avant de se mettre à tirer à l’arme de poing. La scène éclairée de cette lumière verdâtre donnait à l’ensemble des allures fantomatiques alors que l’odeur de sang se faisait si présente qu’elle montait à la tête des voyageurs. L’intrus choisit ce moment pour les rejoindre, se jetant dans la mêlée avec négligence. Un vrai miracle qu’aucune balle ne l’ai atteinte malencontreusement, à croire que les idiots étaient nés sous une bonne étoile ! La remarque de l’homme qui s’ensuivit ne fit que confirmer l’idée d’un QI déficient. Les copains ? Et c’était quoi cette présentation en plein milieu du combat ? Parce qu’il était loin d’être fini : en effet d’autres bêtes continuaient de débouler tous crocs dehors, alors que d’autres bruits de pas provenaient de leur dos.

Intérieurement Liam espéra qu’ils s’agissaient d’alliés, car aussi expérimenté fut-il on pouvait déjà le déclarer mort à l’instar de ses compagnons s’ils se retrouvaient pris en sandwich dans ce boyau. Pour limiter les dégâts dans cette situation qui menaçait de tourner au chaos total dans les prochaines secondes, le taulard se baissa, plaqué à la paroi. Il finit son geste juste au moment au Klaus déboulait avec ses hommes, faisant fuser les balles en tous sens. Melena vit d’ailleurs la mort de près à cette occasion, constatation qui tira un ricanement mauvais au tueur. Si ça pouvait calmer un peu cette peste ça ne ferait de mal à personne. Suite à l’ordre silencieux, le trentenaire se redressa pour emboiter le pas à leur patron jusqu’à une sorte de grotte dans laquelle ils s’arrêtèrent un instant.

Alors comme ça c’était lui leur vrai « patron » ? Au moins ce gars avait l’air de savoir ce qu’il faisait et c’était pas un mal vu les cas qui lui servaient de collègues. Moins réjouissant : leur ennemi aussi avait l’air d’être une pointure. Vu les propos que tenaient Klaus ce gars, ce « Charisman » avait l’être d’être un voyageur, et pas un p’tit nouveau fraichement débarqué. Si son pouvoir lui permettait vraiment de convaincre n’importe quel clampin et ainsi grossir son armée à volonté il y avait fort à parier qu’ils risquaient vraiment de laisser leur peau dans l’opération, surtout s’ils continuaient à se montrer aussi négligents et désinvoltes. A l’avertissement de Johnjohn vis-à-vis de la taupe Liam se contenta d’acquiescer. Il n’y avait plus qu’à espérer que ce mec se ferait un minimum remarquer s’ils se retrouvaient face à une troupe ennemie, par un code ou autre… après tout ça serait vraiment ballot de se faire sauter la caboche parce qu’il risquait d’y avoir un ami dans le tas.

Liam n’eut pas le temps de poser une question à ce sujet car des ennemis les avaient déjà repérés. Après la mort de deux des leurs ils eurent droit à une nouvelle démonstration de force de leur chef, vraie réplique dreamlandienne de Rambo. D’ailleurs si ce gars était aussi fort, pourquoi faire appel à des gens comme eux ? Malgré cette question persistante le taulard emboita une nouvelle fois le pas aux autres, toujours silencieux jusqu’à ce qu’ils s’arrêtent d’une salle énorme et très éclairée. L’odeur de charogne qui flottait dans l’air ne dérangeait aucunement le tueur, n’évoquant dans son subconscient que de vagues souvenirs de quelques victimes d’avant son incarcération. Oui, c’était exactement ça. L’odeur des diverses fosses à cadavres dans lesquelles il s’était débarrassé de ses jouets. La scène qu’il découvrit ne fit qu’amplifier cette sensation à la vue des corps torturés, écorchés et perdant des flots de sang. Toute cette nudité glauque lui donna aussitôt des idées, faisant grossir à l’unisson deux de ses membres alors que ses joujous apparaissaient dans sa main libre. Pour l’heure il commençait sérieusement à regretter de ne pas être chez l’ennemi.

- Ca à l’air sympa chez eux, susurra-t-il de manière à n’être entendu que des deux voyageurs les plus proches de lui.

L’odeur de sang qui avait emplit de tunnel devenait insoutenable. Comme au ralenti, Melena s’était évertuée avec un acharnement dément motivé par la peur à essayer de faire fonctionner son revolver déchargé, et quand finalement, son cerveau en ébullition lui débloqua l’ordre de courir, une silhouette noir la poussa lourdement contre la paroi pour s’élancer contre la bête qui la chargeait. Elle était restée appuyée contre la roche glaciale un moment, soudainement habitée par une étrange joie malsaine qui ne lui appartenait certainement pas ; et bien que dans cette effervescence d’émotions, ses méninges commençaient à perdre le fil, elle se souvint d’un voyageur dont la faculté était justement de communiquer des émotions étrangères aux autres. L’irlandaise n’eut pas le temps de formuler son prénom pour elle-même, car elle se redressa tandis qu’il abaissait son écharpe pour se dévoiler.

L’heure n’était malheureusement pas aux présentations, car une autre horde de chiens débarquaient au triple galop, crocs dehors et peau décharnée, poussant de temps à autres des aboiements lourds qui résonnaient dans le tunnel. Au même moment, une balle siffla aux oreilles de la nécrophobe, si proche qu’elle sursauta et s’accroupit maladroitement en poussant un cri étouffé. Un nouveau concert de détonation se fit entendre, cinglant, juste au dessus de la jeune fille qui attendait terrorisée que les salves mordent sa chair, mais il n’en était rien.

Quand le silence fut revenu, sinistre, l’air saturé par une étouffante odeur de sang et de chair mutilée, Melena ouvrit les yeux, pâle comme un linge, pour voir l’ordre silencieux d’un allié de le suivre sans faire d’histoire. Bien heureuse de ne plus simplement être accompagnée de Liam et James, l’adolescente se mit précipitamment sur ses pieds et emboita le pas à ses collègues jusqu’à un cul de sac qui tint lieu de salle réunion secondaire. Le sergent se présenta, et instantanément, l’irlandaise ressentit pour lui un immense respect. Il n’était pas le charisman qu’il décrivait mais soit… si elle voulait survivre, de toute façon, elle devrait s’en remettre aux ordres de toutes les personnes plus expérimentées qu’elle.

Dans l’arrière garde, entre une épaisse écharpe et un bonnet solidement vissé sur son crâne, il y avait deux yeux bridés qui lui rappelaient quelque chose, mais la nécrophobe préféra ne pas encore y penser. Comme si les dangers liés au boulot lui-même ne suffisaient pas, il fallait qu’elle ait pour collègues les trois voyageurs qu’elle supportait le moins… Liam, Jeremiah et Yoru.

Tout en écoutant attentivement les consignes de Klaus, Melena rechargeait silencieusement, avec son habilité de débutante, le barillet à six coups de son arme de poing. Elle abandonna les douilles vides dans le tunnel, et une fois la tâche accomplie, elle se décida à le ranger dans une poche de son manteau épais. Malheureusement, à cet instant, s’enchainèrent furtivement bruits de pas malvenus, sifflement presque indistincts et une invasion de chiens. Le cœur de l’adolescente qui commençait à peine à se calmer sauta un battement, mais avant qu’elle n’ait eut le temps d’avoir la moindre réaction – y compris celle de crier ou de mourir – les alliés avaient écartés la menace et Klaus s’élançait dans le conduit principal pour régler son compte à un fanatique.

Encore secouée, l’irlandaise craqua un autre de ses bâtons de lumière pour progresser dans le tunnel, entourée des alliés, et la vision du mort la saisit. Un frisson la parcourut lorsque la lueur verte qu’elle portait moula ses traits émaciés, projetant des ombrages fantomatiques à en effrayer n’importe qui. Autour du cou, il portait une petite flute qui intrigua la nécrophobe. Dans le nouveau silence qui s’était imposé, et aussi parce que désormais, elle faisait partie d’un groupe bien plus nombreux, son cerveau était plus à même de faire quelques connections astucieuses. Elle se souvint du léger sifflement qu’elle avait entendu avant que les bêtes ne débarquent. Ce mec les avait contrôlé avec… ça ?

Elle ferma les yeux, prit une grande inspiration, et ôta le hamelin du cou de son propriétaire avant de rejoindre les autres avec empressement. Elle avait abandonné son bâton aux cotés du cadavre et après un long moment d’hésitation à serrer sa trouvaille au creux de sa main, elle se résolu à passer le cordon maigre autour de son cou enveloppé dans une écharpe. Autant mettre toutes les chances de son coté.

Plus ils progressaient, plus l’air lourd se chargeait d’une odeur de chair putréfiée et de sang qui donna un haut-le-cœur à Melena. Lorsqu’une large salle éclairée leur apparut en révélant une scène macabre, la jeune fille se figea, yeux écarquillés, avant de plaquer une main sur sa bouche pour s’empêcher de hurler ou de vomir. Maitrisant du mieux qu’elle le pouvait ses tremblements, ses mains se refermèrent sur l’arme qu’elle avait gardé en poche, qu’elle dressa doucement en signe de prévention.

Son regard ne pouvait se détacher de tous les corps suspendus, meurtris, agonisants, reluqués sans la moindre gêne par des hommes armés de fusils de chasse, certains affichant même quelques sourires amusés ou satisfaits. La réplique de Liam ne fit pas le moindre effet à la nécrophobe, tant elle était focalisée sur l’horreur qui se déroulait devant elle. Soudainement, une silhouette nue et décharnée fit irruption dans le tunnel, provenant d’un coin de la pièce. Elle arborait des marques de putréfaction avancée, mais pourtant, elle se mouvait, lentement, avec une maladresse apparente, mais avec suffisamment de force pour tendre un bras vers les intrus en grinçant une ritournelle glaciale :

- Chair… fraîche… chair… fraîche…

Sans savoir comment il avait fait pour être encore en vie, James hallucinant toujours. Il avait manqué d'avoir l'épaule déboité lorsque Liam l'avait propulsé contre la paroi et puis l'attaque des chiens et leur sang qui avait empli l'endroit aurait fait vomir une fois de plus l'adolescent.
Heureusement , le trio eu droit à du renfort et de l'arrivé de leur vrai patron qui leur expliqua qui était ce Charisman. Génial un pouvoir de persuasion...et si il réussissait à les persuader ?
Le troupe reprit leur marche avant d'arriver dans une salle éclairé où était suspendu des corps en très mauvais état. A cette vue , James se retint de partir en courant non sans trouver vraiment glauque les goûts de Liam à la vue de ses jouets et de la taille proéminente qu'avait prit ses membres. Malheureusement l'adolescent n'avait pas tout vu, un corps sortit d'un coin, mort ou bien vivant, il ne savait pas trop. Lorsque le "monstre" tendit sa main en récitant " chair fraiche" , James ne put retenir un gémissement de terreur avant de se cacher derrière Liam.
C'était sans doute pas la protection la plus fidèle mais il avait pas trop réfléchi à qui aller voir. James ferma les yeux en espérant que tout cela ne soit qu'un rêve et que en fait il était chez lui avec Jules, qu'il avait imaginé tout cela à cause d'un film vu à la télé. Lorsque il les rouvrit , ce dernier constata qu'il était toujours au même endroit avec cette créature non loin d'eux.
Il fallait l'éliminer, l'écraser...l'écraser...
Une idée germa dans son esprit et l'adolescent imagina une grosse enclume au dessus de la bête qui fit sa chute sur cette dernière. Le tout était de rester concentré au cas où ca soit immortel pour pas que l'objet s'envole. Le temps de...de faire quoi au juste ?
James espérait que c'était pas Superman.

Yoru était arrivé comme qui dirait en retard pour son nouveau job. A peine arrivé sur les lieux, il fut équipé dans l'urgence, lui et d'autres alliés. On lui fournit des vêtements bien chauds, des provisions et lui donnait une arme de poing, des munitions, un couteau et quelques grenades. Yoru ne savait pas exactement en quoi consistait ce job mais déjà à la vue de tout cet attirail, la pression montait et une boule se forma dans son ventre. Il ne savait rien, juste l'intitulé du job et ne s'attendait surement pas à ce qu'il verra dans quelques minutes. Emmitouflé dans un gros manteau chaud, un bonnet, des gants et une grosse écharpe, des lunettes de ski, Yoru se sentait lourd mais au moins, il n'avait pas froid. L'arrière garde se mit alors en route et parmi eux apparemment se trouvait un autre voyageur que Yoru, ce dernier était curieux de savoir lequel. Après une bonne vingtaine de minutes à marcher silencieusement dans les boyaux d'un tunnel sombre et peu engageant, la troupe rejoignit d'autres alliés, des voyageurs eux aussi? Le sergent s'arrêta donc dans un cul de sac et présenta la mission de manière simple et direct. Maintenant l'asiatique savait ce qu'il avait à faire et se sentait de moins en moins bien même s'il était armé et entouré d'autres gens certainement plus qualifié que lui. Il regretta un instant de s'être présenté à ce job mais se ressaisit car.. D'une, il ne pouvait revenir en arrière. De deux, la récompense en valait la peine et trois.. Euh.. C'était pas une mouflette! Il était tout de même loin de s'imaginer les horreurs qu'il allait vivre.. Yoru observa ses alliés mais ne pouvait en reconnaitre aucun tant ils était couvert de vêtements encombrants. C'est tout en écoutant de sergent Klaus que Yoru chargea pour la première fois son arme.

Le discours a peine finit que déjà les ennuies commencèrent. Un sifflement retentit et des bruits de pas inconnu attirèrent l'attention de toute la troupe. Une dizaine de chien surgirent de nulle part et Yoru n'eut le temps de rien faire, de rien dire que son esprit fut marqué à jamais par l'horreur de la scène. Les alliés vinrent à bout des bêtes féroces (et moche -_-) et Klaus sécha sur place et avec une précision déconcertante un fanatique. Tout s'était passé tellement vite et l'asiatique se rendit compte qu'il n'avait fait que reculer jusqu'au fond du cul de sac sans s'en rendre compte. Lorsqu'il reprit ses esprit, il serra son arme, bien décidé à s'en servir s'il le fallait. La peur s'était déjà emparé de sa raison une fois, il veillerai a ce que ça ne se reproduise pas. Klaus reprit la route et Yoru suivit le pas, il se plaça derrière un homme (une femme?), un soldat dira-t-on qui possédait de la lumière. Cette dernière qu'il n'avait pas reconnu en tant que Melena, fille insupportable qu'il avait rencontré déjà quelques fois dans son parcours, représentait une certaine protection. Peut-être le fait d'avoir de la lumière le rassurait, il ne savait pas toujours est-il qu'il resta a ses côtés observant chaque mouvement possible, chaque recoin du tunnel, et cherchant le moindre bruit suspect pouvant prévenir de l'arrivé d'un ennemi. La peur pouvait se lire sur son visage, l'hypocondriaque tremblait comme une feuille, il ne dit rien, observait juste et priait dans sa tête pour ne pas mourir.

Plus ils avançaient plus une odeur nauséabonde se faisait remarquer. L'asiatique masqua son nez en plaquant son écharpe mais rien n'y faisait, il sentait toujours cette horrible odeur. Il serrai les dents espérant que ça s'arrête. Mais la troupe arrivèrent au niveau d'une salle éclairée, éclairée pourquoi? Pour donner en spectacle un tableau macabre de corps écorchés et ensanglantés, de cadavres en putréfaction... A la vue de cette scène, l'hypocondriaque ne pu se retenir et baissant son écharpe, il se mit à vomir contre la première parois qu'il trouva. Il chuchota de manière inaudible:

-C'est un cauchemar.. Qu'est-ce que j'fou la..

Après avoir rejeté plusieurs fois ses derniers repas et ce jusqu'à trouver que de la bile, l'asiatique se ressaisit et blanc comme un linge, rejoignit les autres quand il vit un zombi venir dans leur direction. Oui un zombi, ça en avait bien l'air, une démarche chaloupé, un corps hum.. décharné.. Comme dans les films! Yoru se croyait dans un film justement tant tout ce qu'il voyait semblait réel, il se mit une claque imaginaire et supplia son esprit de se réveiller mais rien n'y faisait, il ne rêvait pas non. Le regard fixé sur le mort vivant, l'hypocondriaque resserra son poing sur son arme tout stressé qu'il était. Il ne laisserai pas cette bête l'approcher et d'un coup, une enclume apparu au dessus de l'ennemi et vint l'écraser. Ceci était l'œuvre d'un des voyageurs et tellement soulagé de ne plus voir cette chose remuer, l'asiatique souffla un bref:

-Bien joué!

Il resta cependant en retrait et prit grand soin de ne pas se faire remarquer et tenter de garder la tête froide et ne pas agir sans réfléchir, pour cela, il devra faire un lourd travail sur lui même.

Alors que Yoru rendait son déjeuner, l’esprit de Liam carburait avec un sang froid à tout épreuve, et pourtant… il y avait de quoi s’en faire. De là où ils étaient il n’arrivait pas à connaître le nombre exact de soldats mais il étaient conséquent, presque autant que les victimes et les corps qui pourrissaient au sol. D’ailleurs en parlant de ces cadavres, s’ils pouvaient tous se mouvoir et les attaquer comme les zombis assoiffés de sang des mauvais films, ils auraient dans les pattes de quoi s’occuper une bonne heure au moins. Et bien sûr il y avait les prêtres. Vu comme ça ils n’avaient pas l’air bien dangereux, mais dans le monde où ils se trouvaient tout était possible. Ils étaient peut-être magicien, même pas humains allez savoir. Tout dans cette scène lui inspirait méfiance, mais aussi excitation et désir. Ses tripes bouillonnaient en l’exhortant à foncer dans le tas et son cerveau temporisait du mieux qu’il put.

Ce fut James qui mit fin à cette tempête intérieur en annonçant leur venue avec fracas. S’il en avait eut le loisir le taulard aurait plutôt opté pour un égorgement des familles ou autre technique silencieuse au couteau, mais l’adolescent en avait décidé autrement. Il avait transformé le corps en véritable bouillie sanglante à l’aide d’une enclume sortie de nulle part, manœuvre impressionnante, mais tout sauf discrète. Les ennemis étaient déjà debout, armes au poing en direction du tunnel où ils étaient terrés. S’ils se faisaient rejoindre dans la position actuelle ils pouvaient déjà se considérer comme morts. Il fallait sortir de ce boyaux et fissa.

C’était trop tard pour faire dans la dentelle, Liam fonça donc en avant alors que sa main non disproportionnée cherchait à l’aveuglette une grenade dans son fatras. Il n’en aurait jamais lâché dans un tunnel mais ici la pièce était si grande que ça ne poserait probablement pas de problème. De toutes façons vu leur infériorité numérique et leur position dévoilée c’était peut-être leur meilleure chance. Bondissant hors du tunnel il dégoupilla la grenade avec les dents et la jeta droit vers la première flopée d’ennemis qui fonçaient vers eux. A peine l’explosif eut-il entamé sa parabole que le tueur s’éloignait déjà, courant comme un lièvre et ses mains prête à protéger ses tympans du boucan imminent. Lorsqu’il eut parcouru quelques mètres la grenade explosa en envoyant voler quelques hommes, en entier ou en puzzle selon leur bonne étoile. La vague de chaleur provoquée était si forte dans cet espace confiné que Liam était à deux doigts de se débarrasser de toutes ces couches de vêtements malgré la température ambiante plus que frigorifique. Ce n’aurait pas été un mal d’ailleurs tant leurs mouvements étaient ralentis et compliqués par l’épaisseur de tissus qui leur donnait des silhouettes de bonhomme Michelin.

Lorsqu’il se retourna pour regarder il eut le loisir d’admirer le carnage provoqué. Entre les boyaux rependus, les hommes enflammés qui couraient en hurlant, ceux estropiés par l’explosion de leur arme sous la chaleur… un vrai avant goût de l’enfer. Un peu trop d’ailleurs au goût du taulard qui préférait s’occuper personnellement de ses victimes en prenant son temps, mais il n’allait pas faire le difficile. On faisait avec ce qu’on avait. Sans perdre de temps il tira une salve en direction des survivants encore bien trop nombreux à son goût, puis hurla par-dessus son épaule à l’adresse de ses compagnons :

- Bougez vous ! Et que quelqu’un s’occupe des prêtres !

Un frisson d’appréhension parcouru son échine malgré sa confiance en lui bien établie. Ces mecs, ces prêtres… malgré leur armement ridicule il avait le pressentiment que les choses ne seraient pas aussi facile que ce qu’on pouvait imaginer. Et pour le coup… il préférait que ce soit les jeunes qui s’en occupe. On envoi pas les vétérans faire des attentats suicides après tout.

Les mains crispées sur son arme, son cœur battant si fort dans sa poitrine qu’elle avait l’impression de l’entendre résonner dans tout le tunnel, Melena fixait le mort vivant qui s’avançait, incapable de se détacher de son corps décharné. Derrière, la horde d’hommes armés, sans compter les prêtres et les zombis, laissait présager à des hostilités très risquées durant lesquelles la prudence serait de mise, si elle ne voulait pas finir criblée de balles.

Le mouvement de James qui se réfugia derrière Liam fit sursauter la nécrophobe, sur le point d’appuyer sur la détente. Soudainement, une énorme enclume apparut de nulle part pour s’écraser sans pitié sur le cadavre marchant qui déambulait vers eux. Le bruit de la chair et des os broyés retourna l’estomac de l’adolescente, mais elle n’eut pas le temps de vomir, car comme si le jeune garçon avait allumé une pancarte signalant leur position, une série de canons s’étaient déjà dressés vers le tunnel dans l’intention de faire feu très prochainement.

Réagissant au quart de tour, le taulard s’était élancé le premier avant de balancer un objet de manière significative. L’irlandaise n’attendit pas de savoir où le projectile avait atterrit, elle avait fait volte face pour courir en arrière à l’unisson avec le coupable et malgré la distance, l’onde de choc qui s’infiltra dans le conduit la bouscula pour la jeter au sol. La montagne lui avait paru trembler sous le choc, ébranlée par l’explosion qui venait sûrement de réduire à néant leurs espoirs de discrétion. Melena se releva en vitesse pour faire face à un théâtre dont le spectacle allait de mal en pis. Sur toutes les parois éclairées par les torches on voyait des éclaboussures sanguinolentes garnies de morceaux de chaire, des hommes torches gesticulaient, courant de part et d’autre de la salle, enflammant parfois un partenaire n’ayant pas eut la vivacité de les éviter.

Liam hurla de s’occuper des prêtes et la nécrophobe hocha la tête en signe de compréhension invisible, s’élançant plus en avant. Des proies désarmées lui apparaissaient moins dangereuses que les gardes. Malheureusement, un premier obstacle s’était dressé sur sa route, prêt à tirer à l’aveugle dans le gouffre sombre où étaient encore terrés les alliés. Par réflexe, la jeune fille dressa son arme et abattit son ennemi de deux coups dans la poitrine. Il tomba à la renverse, libérant alors le passage à un mort-vivant qui courait la rejoindre avec avidité. Deux nouvelles douilles furent vidées de son barillet avant qu’elle se s’accroupisse, plaquée à une paroi.

Le souffle court, elle respirait bruyamment, mais pas assez pour couvrir le vacarme du concert de détonations qui donnait son récital au milieu de l’avant poste ennemi. Elle sentait que son pouvoir aux doux airs de malédiction commençait à faire effet, et le fait est qu’elle n’avait rien à quoi se raccrocher pour se rassurer. Melena ne pouvait que remarquer que désormais que les hostilités avaient été déclenchées, et le groupe opposants dégrossit par l’initiative explosive de Liam, le centre du combat se déplaçait peu à peu vers l’intérieur de la pièce, délaissant le tunnel sombre où elle restait terrée en spectatrice. Elle n’avait plus que deux balles à son arme, et ça n’était pas au milieu d’une cohue pareille qu’elle aurait le temps de recharger.

Finalement, la nécrophobe se laissa mourir dans son recoin sombre, ses yeux ternes rivés vers la scène mouvementée d’où ne cessaient de jaillir de nouvelles gerbes de sang. Pourtant, si rester à l’écart de l’échauffourée était du goût de l’irlandaise qui n’avait pas envie de quitter ce monde, l’idée d’être sans défense fasse aux attaques, notamment des zombis, avait nettement moins de charme. Par ailleurs, inconsciemment animée par l’envie de rapidement recouvrir son aspect normal, elle eut la surprise de constater une nouvelle fois comme la durée de sa paralysie avait diminué. Il ne s’était passé que trente secondes, mais tente secondes d’un tel échange de gentillesses passaient cruellement vite.

En cherchant à se relever, un vif picotement en haut du bras gauche la fit pousser un léger cri. Sans lâcher son arme, elle y porta sa main et constata que son manteau épais était déchiré à un endroit où sa peau était entaillée d’une belle coupure. Une balle perdue avait du l’atteindre pendant son état de charogne et si elle avait eut la chance qu’elle ne se fiche pas entre ses deux yeux, elle avait quand même assez bien éraflé son épaule.

A ce moment, deux morts-vivants quittèrent la salle illuminée des torches et des éclats des détonations pour humer l’air du tunnel où elle se terrait toujours. L’un d’eux lâcha un « chair fraiche… » faiblard, alors que son acolyte faisait déjà un pas vers l’adolescente isolée. Sans réfléchir plus de temps, elle tira ses deux derniers coups dont seul l’un l’atteint à la tête alors que l’autre s’écrasait contre un mur. Mue par un espoir vain, elle appuya sur la gâchette pour abattre le second, mais son arme de poing ne cracha que ses « clic » à peine audible.

- Merde !

Melena fit un pas de recul, prenant son sac dans ses mains pour trouver son autre revolver, n’ayant pas le temps de recharger, mais ses doigts tâtonnants et tremblants ne se refermèrent que sur le manche du poignard qu’elle avait choisi. A cet instant, le zombi comme possédé par une frénésie démoniaque s’élança vers elle avec maladresse. Surprise, l’irlandaise hurla, incapable de bouger, et n’eut que le réflexe de cueillir lame en avant le monstre qui se jetait sur elle. Elle avait transpercé sa poitrine molle alors que lui avait mordu dans son manteau rembourré. D’un mouvement de mâchoire, il n’arracha pourtant que du tissu, mais sa victime nécrophobe poussa un nouveau cri suraigu à rendre sourd tous les habitants des galeries. Sa raison s’effritant sous les à-coups de la terreur, elle retira son arme du corps de son assaillant, libérant une coulée d’un sang pourpre qui ruissela en s’égouttant sur elle, avant de l’y replanter sauvagement. Sa force décuplée par la rage, Melena martela ainsi la poitrine décharnée du mort-vivant, dissipant toute l’horreur qui lui retournait le cœur dans les hurlements qu’elle poussait, jusqu’à ce qu’elle ne soit plus qu’un fossé béant de chair mutilée. Sa proie s’effondra sur le coté, agitée de spasmes, et la jeune fille roula latéralement pour s’en éloigner.

Elle tata son épaule mordue pour s’assurer qu’elle n’avait rien puis se releva, choquée, la sensation poisseuse du sang croupi sur ses mains lui donnant un envie irrésistible de vomir. Pourtant, peut-être parce que sa conscience était anesthésiée par ce qu’elle avait vécu, elle se retint, rangea son arme blanche pour enfin réussir à mettre la main sur son revolver. Elle avait laissé tomber celui qui était déchargé à cause de ses deux attaquants surprises, donc elle était certaine que celui-ci était plein. Elle s’approchait prudemment de la pièce éclairée aux parois repeinte d’un liquide écarlate puis, froidement, décocha une balle dans le dos d'un des gardes qui restait au moment où elle sortait de l’ombre.

Le regret d'avoir fait apparaitre cette enclume s'imprima sur le visage de James lorsque des ennemis firent leur apparition. Et à mon avis c'était loin d'être pour boire le thé avec eux. S'ensuivit alors une lutte sanglante avec une grenade balancé par Liam qui incendia la salle faisant chuter le nombre de prêtre. Cependant cela devint un vrai four qui ne couvrit pas la voix du taulard qui leur donnait l'ordre d'abattre les types. Si il croyait que c'était aussi facile...
la vision des corps cramés sur le sol et le souvenir des cadavres sur la neige compressait l'estomac de l'adolescent qui menaçait de vomir encore une fois. Si il restait debout à rien faire c'était sur qu'il allait mourir. James resserra sa prise sur son arme et inspira pour se donner de la confiance. C'était lui ou les prêtres et le choix n'était pas difficile.
Du coin de l'œil il vit Melena en abattre puis disparaitre dans un tunnel. C'était bien beau de regarder les autres mais il faudrait qu'il pense à voir devant lui. Heureusement cette pensée atteignit son cerveau avant qu'un mort vivant non loin de lui ne s'en prenne à l'adolescent.
Tellement immonde vu de si près, qu'un petit cri s'échappa des lèvres de ce dernier avant de lui tirer dessus.
Il allait vraiment finir par salir le sol. Et si finalement il en était pas capable de ce boulot et qu'il crèverait ici ? Une boule de stress se forma dans sa gorge et le transforma en Jules.

- Ouais on va s'amuser...!

Susurra t'il avant de se lancer dans la quête de nouveaux meurtres à faire. Bien que leurs ennemis étaient déjà des non vivants et coriace avec ça. Malgré sa vigilance il ne put éviter une balle, peut être perdue ou pas, à l'omoplate lui arrachant un un grognement. Qui était l'enfoiré ?
Un cri strident résonna dans la salle qui semblait venir de l'un des tunnels et seule une fille pouvait hurler comme ça. Soit elle avait vu un truc horrible soit elle s'était fait attaqué. bah...c'était qu'une fille. Jules chassa ses pensées pour Melena et repartit de plus belle dans ses attaques.
Il n'avait pas compté le nombre abattu mais il put constater que l'adolescente n'était pas morte lorsqu'elle refit son apparition, terrassant le dernier survivant. L'adrénaline du combat redescendit faisant ressentir sa blessure lui faisant arracher une grimace.
Pauvre James, il allait souffrir le martyr par sa faute.

Bien joué peut-être le coup de l’enclume, mais à la réflexion ce n’était quand même pas très malin… L’alerte était donnée et c’était comme avoir gueulé « on est laaa ! » à tout les gardes présents dans la pièce, que d’avoir tué un zombi de cette manière. La prochaine fois, l’asiatique tournera 7 fois sa langue dans sa bouche avant de faire des commentaires bien qu’il ait trouvé ça très classe. Les gardes arrivaient en masse dans leur direction accompagnés de zombis et les prêtres au fond commençaient à fuir. Liam jeta une grenade et l’asiatique n’eut que le temps de courir quelques mètres dans le tunnel que déjà le souffle de l’explosion le plaqua violemment au sol. Il porta ses mains sur ses oreilles pour tenter de les épargner du bruit tonitruant. Sonné, l’hypocondriaque se redressa difficilement et saisit de nouveau le flingue qui lui avait échappé des mains dans sa chute. De suite Yoru se retourna et entra dans la pièce sous les ordres de Liam, il irait lui-même s’occuper des prêtres.

Sa résolution prise, le jeune homme s’élança en courant et une fois à découvert, il manqua de se prendre une balle qu’il entendit siffler à toute vitesse tout proche de sa tête. Une chance qu’il soit sonné, sa démarche n’en était que modifiée et c’est ce qui l’avait sauvé. Conscient du danger d’être exposé de cette manière, l’hypocondriaque avança encore quelques mètres et se plaqua au sol protégé par le corps inerte et ensanglanté d’un ennemi. De là, il pouvait voir les prêtres s’affoler et tenter de tirer sur ses compagnons. Il visa la tête de l’un d’eux et le manqua plusieurs fois, une balle enfin s’enfonça dans sa gorge…

-YES !

… éclaboussant son congénère qui repéra l’endroit d’où venait l’attaque.

-Oh merde ! -_-

De suite Yoru se prit une rafale de balles qu’il esquiva avec chance en roulant sur lui-même, sans réellement comprendre ce qu’il se passait, avant de se retrouver tout prêt du second prêtre qu’il sécha d’une balle dans le ventre avant que celui-ci n’ait pu recharger son arme.
Un cri aigu retentit, venant du tunnel, et Yoru reconnu bien la voix de Melena. Il redressa la tête, toujours au sol, cherchant Melena des yeux parmi les corps ensanglantés, encore fumant ou bien vivants et souffla :

-Melena.. ? Oh non merde .. Faut pas mourir ici quoi ! C’est pas le moment les gens.. Faut pas… Non.. faut pas.. FAUT PAAAAHHC'ESTQUOICAAA !

Les derniers mots sortirent en un cri sitôt que l’asiatique aperçu la présence d’un zombi derrière lui et sur le point de l’attaquer. Comme un reflex, d’un coup de pied, Yoru fit une balayette à l’ennemi le faisant tomber à la renverse ce qui lui laissa le temps de se relever et sans attendre, il pointa son flingue en direction du zombi et assez près pour bien viser, lui tira une balle dans la tête, puis une autre puis.. plus rien.. Plus de balles ! >.<
L’asiatique s’acharna sur son arme jusqu'à se rendre compte que plus rien de bien méchant pouvait en sortir. Il se planqua contre un mur, dans un endroit plutôt protégé et rechargea. Avant de repartir, il s’était dit qu’il devrait souffler un peu, sa tête lui tournait et il tremblait de peur..