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 ÇA un quartier riche ? Laissez-moi rire...

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David Rean
David Rean

Coulrophobie

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ÇA un quartier riche ? Laissez-moi rire... _
MessageSujet: ÇA un quartier riche ? Laissez-moi rire...   ÇA un quartier riche ? Laissez-moi rire... EmptyVen 3 Déc - 0:40

Quel cabinet minable. A la hauteur de son stupide proprio. songea David alors qu'il faisait face à la porte d'entrée du cabinet de Parkinson.

C'était juste un bâtiment miteux dans un quartier vaguement luxueux pour faire croire aux plébéiens qui y vivaient ou qui venaient y faire des achats qu'ils appartenaient eux aussi à l'élite. Qu'ils étaient naïfs... Mais bon, après tout ce genre de choses étaient nécessaires pour qu'ils ne puissent pas réaliser l'écart qu'il y avait entre eux et la véritable "élite". Écart ? Non, en fait c'était bien plus que ça. C'était un véritable monde qu'il y avait entre eux, un univers même ! Jamais une de ces misérables créatures qui hantait les rues ne pourrait le comprendre, ces gens étaient bien trop simples d'esprits. D'ailleurs, David nourrissait la certitude qu'ils avaient une sorte d'atrophie du cerveau qui les empêchait de se rendre compte à quel point ils étaient pitoyables, et qui par conséquent les empêchait de devenir riche.
C'était délicieusement risible, et cette simple pensée fit apparaître un sourire sur les lèvres de David qui aimait à se rappeler constamment à quel point il était supérieur à tout ces gens qu'il voyait dans la rue. Il regrettait d'ailleurs de ne pas avoir pu prendre sa limousine pour venir, mais son père avait refusé de la lui prêter. Et il avait eu raison, car vu l'état délabré de San Francisco il était certains que les voleurs étaient partout. Cachés à chaque coin de rue, sous chaque bouche d'égouts... Tout un réseau criminel était caché dans cette ville, c'était l'évidence même. Et si quelqu'un faisait trop étalage de sa supériorité, ils lui volaient une babiole (par exemple sa limousine) pour essayer de le traîner de force à leur niveau déplorable. C'était bien entendu un effort ridicule, mais ces gens étaient bien trop inférieurs pour s'en rendre compte. Vivement qu'il quitte cette ville, d'autant plus que... Il y avait des McDo' à San Francisco. David en avait repéré cinq sur une carte de la ville, et s'était arrangé pour n'en croiser aucun. Hors de question de tomber face à la bobine de Ronald. Cet espèce de... de... enfin,de clown quoi. A cette simple pensée, David sentait des sueurs froides couler le long de son dos et se raidissait tout en enfonçant un peu plus son chapeau sur sa tête, comme une protection dérisoire.

Voilà que je divague sur la ville des inférieurs et la ridicule idole de la restauration rapide qu'ils vénèrent. Qu'est-ce qui me prends ? dit-il dans sa tête pour se ramener à l'ordre. Pas question de divaguer, il avait une mission capitale.

Découvrir la manière exacte dont Parkinson guérissait ses patients et trouver comment se servir de ça contre lui lors d'un des nombreux procès qui lui avaient été intentés. Ou mieux, créer le scandale... Tout serait bon pour discréditer ce minable qui avait cru pouvoir se hisser au dessus du lot des plébéiens en volant le travail des vrais psychologues.
David ouvrit la porte de sa main gantée tout en réajustant son chapeau de l'autre main et traversa le couloir pour se rendre jusqu'au petit bureau de la secrétaire... David la dévisagea quelques instants, juste le temps de voir à ses fripes pouilleuses qu'elle faisait partie de la plèbe. Il fit cependant l'effort de s'adresser à elle d'un ton qu'il voulait aimable, mais de manière très lente, et donnant l'impression qu'il réfléchissait entre chaque mot :

- Bonjour mademoiselle. J'ai rendez-vous avec le docteur Parkinson pour régler le problème de mon TOC qui me pourrit la vie. J'ai payé pour six séances à l'avance, plus un supplément pour être certain qu'il puisse me prendre dès mon arrivée. Puis-je y aller ?

La secrétaire le regarda d'un air surpris et à l'instant où elle allait lui répondre David se détourna d'elle et se dirigea vers la porte du cabinet du docteur Parkinson. Pas moyen de la manquer, une grosse plaque dorée avec le nom du docteur ornait la porte. David frappa trois coups à la porte puis l'ouvrit et se dirigea aussitôt vers le docteur qui semblait l'attendre.

- Bonjour docteur ! dit-il d'un ton jovial qui cachait à merveille ses envies de meurtre, je suis David, j'avais payé d'avance pour que vous me preniez dès mon arrivée, et je vois que vous n'étiez avec personne. Je vous remercie donc ! J'ai entendu beaucoup de bien de vous, j'espère vraiment que vous parviendrez à me débarrasser de ce TOC affreux qui me fait épeler tout les mots que je vois ou que j'entends ! C'est très compliqué pour avoir une conversation avec quelqu'un, les gens me trouvent trop lent. finit David en souriant.

Et derrière ce sourire se cachait une colère pleine de mépris envers cet homme, que David avait détesté à l'instant ou il était entré dans le cabinet. Parkinson n'avait pas une tête de psychologue : il avait une tête de psychopathe-névrosé-schizophrène. Bref, le genre de type qui va se faire soigner, et surtout pas celui qui soigne les gens.
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