Silence…

Un silence pesant avant envahi la pièce.
Le silence n’avait jamais dérangé Jeremiah, mais celui-ci avait quelque chose d’incongru.

Pourquoi est-ce que ce Parkinson ne disait plus rien, lui tellement bavard tout a l’heure.

Etrange.

Jeremiah se décida à ouvrir les yeux.
La pièce était vide.

Vide?

De plus en plus étrange.

Ce médecin était il un charlatan? Ou pouvait-il bien être?

Jeremiah s’extirpa du divan, le bruit du cuir grinçant sous lui brisant le calme ambiant de façon obscène.
Après un rapide tour de la pièce il du bien se rendre a l’évidence, le docteur était parti.

Alors qu’il s’apprêtait a en faire de même, des bruits venant de l’extérieur captèrent son attention.
Des pas. Des bruit de course même, et la rumeur d’une foule en fond.

Aucune manifestation n’était prévu aujourd’hui à sa connaissance pourtant.

Jeremiah s’approcha des fenêtres et attendis patiemment que la cacophonie se rapproche.
Cette dernière était plus loin qu’il ne l’avait cru a la base, aussi décida-t-il de rester en retrait, observant sans se montrer.

Il n’eu pas a attendre longtemps.

Une foule énorme fit bientôt son apparition dans la rue.
Une foule énorme, et en colère…

Des cris rageurs fusaient de toute part, des armes étaient dressées au dessus des têtes, comme un champ d’épis de maïs mortels au milieux de banderoles aux slogans énigmatiques tels que, mort aux voyageurs et laissez notre monde en paix…

Devant cette foule, un homme courait, l’air affolé, les yeux exorbités par l’effort.

Jeremiah senti son pouls s’accélérer.

Un objet jailli de la foule, un bâton ou une batte il n’aurais su le dire a cette distance. L’objet décrivis une courbe gracieuse et frappa le fuyard derrière la tête.

Jeremiah se recula encore un peu dans la pénombre de la pièce.

L’homme était maintenant a terre et tentais de se relever, la tête ensanglanté.
Trop tard, la foule l’avait rejoint.

Un homme a l’air hargneux le rejeta violement au sol d’un coup de talon, la foule semblait comme hypnotisé.

Le pouls de Jeremiah semblait sur le point d’exploser.

Le tortionnaire avait dégainé une arme de poing de taille impressionnante et la braquai sur le blessé qui tentais vainement de supplier.

Le coup partit.
Violent et sans pitié.

La moitié supérieure de la tête du pauvre homme se retrouva pulvérisé en un millier de petits morceaux qui giclèrent dans tous les sens.

Jeremiah repris bruyamment sa respiration pendant que la foule exultait.
Il ne s’était pas rendu compte qu’il avait retenu son souffle durant l’exécution, jusqu’au grand final sanglant, la libération.
L’adrénaline courant dans ses veines l’électrisait, il se sentait bien.

Il souris.

La foule en délire dehors semblant a ses oreilles hurler en écho de son âme.
Il ne savait pas ce qui se passait mais trouvait l’instant des plus intéressant.

Jeremiah n’eu pas le temps de s’attarder plus.

Sortie de la foule, une vision de cauchemar venait d’apparaitre.
Une sorte de poulpe couleur ambré avançait, pointant ses tentacules a droite a gauche.

Ebahi devant l’incohérence de ce qu’il voyait, il se rapprocha de la fenêtre, cherchant a vérifier si cette illusion perdurerait.

Mauvaise idée.

A peine avait il fais un pas que la créature pointais un de ses tentacule dans sa direction.
La foule leva son œil unique de bête haineuse vers Jeremiah.

L’estomac de ce dernier se serra.
Une fine pellicule de sueur recouvrit son front.
Son cœur s’emballa.
Rien d’agréable cette fois ci, Jeremiah ne connaissait pas ce sentiment mais savais reconnaitre les signes.

La peur.

En tout autre situation il se serais arrêté pour en profiter, mais aussi intéressante que l’expérience puisse lui paraitre, l’imminence du danger pris le pas.

Instinct animal.

Il s’empressa de verrouiller la porte du bureau et se félicita de sa réactivité en attendant quelques secondes plus tard les violents coups qui y étaient porté.
Les vitres ne tardèrent pas a exploser, des pavés traversant la pièce au milieu d’une avalanche de bris de verre.

Jeremiah devais réfléchir vite. Mais avec cette peur qui lui taraudais l’estomac…

Un soudaine explosion se fit entendre, et des flammes commencèrent a s’élever.

Un cocktail Molotov.

Cette fois Jeremiah était acculé.
Jetant des regard affolé un peu partout, il fini par y trouver sa sortie, une fenêtre de l’autre coté de la pièce, les « émeutiers » n’avait sans doute pas encore fais le tour de la bâtisse.

Il s’élança.

A peine avait-il passé le chambranle qu’il entendis la porte céder.

Trop tard, il courait déjà pour sauver sa vie, mettant de la distance entre lui et ses poursuivants.

Il se rendit vite compte que certains étaient plus tenace que d’autres.

Une dizaines d’hommes ne lâchaient pas prise, cela faisait pourtant bien dix bonnes minutes qu’il courait a perdre halène.
C’est du moins l’impression qu’il avait.

Il devait accélérer encore.

Il débouchas à un carrefour proche d’une superette, les yeux tournés vers l’arrière, surveillant l’avancé de ses traqueurs.
Il sourit en se rendant compte qu’il commençait a gagner du terrain.

Euphorie de courte durée.

A cette instant, deux voitures se percutèrent a ce même carrefour, engendrant un accident dans lequel Jeremiah fut pris.

Quand on a la poisse…

Le choc fut violent.

Jeremiah eu tout de même un peu de chance dans son malheur.
Percuté sur la fin de la catastrophe, il ne perdit pas conscience.
Il se releva, une douleur déchirante a la tête et dans le thorax.

Il devrait s’en occuper plus tard, il avait perdu trop de temps, ses poursuivants arrivait.

Jeremiah se trainât dans une ruelle mais fini par s’écrouler derrière un container a ordures.
Essayant de calmer son souffle pour ne pas faire de bruit, il entendit les premiers hommes arriver.

-Où est passer ce fils de pute? Beugla une voie toute proche.

Trop proche.

Jeremiah sentait le peur revenir.

Un amer gout de fer, un arrière gout de sang, il avait envie de cracher le sang qui lui emplissait la bouche.
Non.
Pas de la peur, c’était plus fort que tout a l’heure.

De la terreur.

Quand il eu saisi de quoi il s’agissait il se mit a paniquer, c’était une première pour lui.

Cela devait cesser, il devait fuir, mais la douleur…

-Putain mais il y a quoi dans cette rue!!!

La voie n’était plus hargneuse, mais suintais belle et bien de peur.
Ca y était, la commotion devait être plus forte que ce qu’il avait cru.

Il délirais…

-Viens on se tire de là!

Bruits de course.

Les hommes fuyaient???
C’était totalement délirant.

Jeremiah éclatât de rire. Un rire libérateur. Un rire dément.
Tout cela était très intéressant.

Il perdit conscience alors qu’il riait encore.


…
…
Des jours plus tard



Jeremiah était heureux, Elipse était un endroit merveilleux au final, un nouveau terrain de jeu.

Il avait repris connaissance dans une maison agréable, avec une famille aimable qui s’était occupé de lui.

Ils lui avait expliqué la situation.
Les voyageurs, les Elipsiens, les pouvoirs.
Eux même faisaient partis de ce qu’ils appelaient la SPV.

Il n’était pas sur de croire vraiment a tout ça, mais peu importe, ici il se sentait bien.
Les sentiments avaient une réalité ici, et ça, c’était très intéressant.

Pleins de nouvelles expériences en perspective.

La famille était d’origine hispanique, la femme, Esmé, était gentille mais réservé tandis que son mari, Carlos, était un homme jovial.
Ils avaient perdus leur fille unique dans un échauffourée entre voyageurs et Elipsiens, et depuis ils faisaient partis de la SPV.

Ils l’avait caché chez eux, un amis de la famille avaient ils dis aux voisins.
Des gens simple et gentil, ils étaient réellement devenus bons amis.

Carlos avait été le plus simple a pousser au suicide.

Jeremiah avait pleuré avec Esmé la mort de son ami, il ressentait cette peine comme jamais et en jouissait pleinement.
Il était resté un peu, avait même fini par coucher avec Esmé, pour la faire culpabiliser ensuite.

Elle était morte en douceur, les femmes se suicident très souvent en douceur.
Une sorte de poésie.

Elle avait choisi l’overdose médicamenteuse.
Jeremiah lui avait tenu la main et l’avait regarder mourir en pleurant.

Il se sentait bien.
Vivant.

C’est le sourire aux lèvres qu’il se fit tomber dessus.
Il n’avait rien vu venir et n’eu pas le temps de réagir, il sentit juste une piqure dans son cou puis on lui jeta un sac sur la tête alors qu’il s’écroulais dans un coma artificiel.
Il eu a peine le temps d’avoir peur et de s’émerveiller.

Qu’est-ce qui l’attendait encore dans ce nouveau monde de sensation.