Nalbus Vladelor se retrouvait encore une fois à faire les cents pas devant l’imposante forêt noire, par une matinée plutôt fraîche pour la saison estivale. Bien qu’il pensait avoir fait un bon choix en confiant la mission a des voyageurs, il n’aurait jamais put prévoir ce qui allait se dérouler : Dexter et verity s’étaient soudainement volatilisés – sans doute s’étaient-ils réveillés – et se retrouvant seule, Janna avait fuit la forêt noire aussi vite que possible. Si elle n’avait pas eut la maladresse de briser son bocal à boursouflet en trébuchant sur une racine, jamais elles n’auraient sut que les bestioles étaient dressées spécialement pour regagner la sortie une fois libres ; et étant donné qu’elles étaient sa seule source de lumière, elle n’avait pas eut le choix que de les suivre. Bref ! L’affaire n’en était plus là, car le mage n’avait malheureusement toujours pas put dénicher de personnel disponible, et avait du donc engager à la hâte un nouveau trio de voyageurs qui serait, espérait-il, plus efficace que l’ancien.

D’ailleurs, les voilà qui arrivaient, accompagnés par deux de ses collègues en robes blanches et lunettes de soleil. Lui-même cessa de faire les cents pas pour lisser sa cape bleue et se gratter la barbe d’un air interrogateur. Un adolescent, un vieil homme et une jeune femme qui ne laissait aucun doute sur son caractère libéral. Voilà un groupe plutôt hétéroclite et inattendu. Notamment par rapport à la présence du révérend... son recruteur devait vraiment être en rupture de postulats pour envoyer ce pauvre homme dans une aventure pareille. Par contre pour la demoiselle...

- Bonjour à vous 3 !

Il se racla la gorge histoire de se ressaisir et choisit de fixer son regard dans celui du doyen de la troupe, pour ne pas trop être attiré par les courbes délicieuses de Venus. Que voulez vous… on peut être magicien et homme ! Mais pour l’instant, boulot, boulot, boulot.

- Nalbus Vladelor, enchanté. Je suis directeur d’un comité de Gloutoniskaia qui subventionne des recherches aux sujets des créatures fantastiques. Je fais vite : un chercheur du nom de Ivan Vitavloff a été contaminé par un loup garou au cours d’une expédition sur le terrain, et ses tentatives pour se soigner n’ont fait qu’aggraver son état. Il s’est réfugié dans cette forêt dans laquelle un groupe d’indigènes a déjà élu domicile depuis longtemps. Ça n’aurait pas été un problème, s’ils ne se faisaient pas régulièrement attaquer mais… désormais, l’heure est grave !

Tour à tour, il scruta les expressions de ses jeunes recrues, avant de poursuivre avec nervosité.

- A priori, les indigènes optaient pour une solution pacifiste, et priaient la nature avec dévotion pour que leurs malheurs cessent. Un premier groupe avait été, comme vous, chargé d’aller stopper Ivan avant que la situation ne dégénère. Mais avant-hier, ils ont tous… jeté l’éponge, et rien ne s’est arrangé. Désormais, les autochtones ont pris les armes et se chargent de traquer eux-mêmes le lycan… votre mission à vous, sera donc de le retrouver avant eux, et de le guérir avec ceci.

D’une de ses poches, il tira une fiole arrondie remplie d’un liquide rosâtre. Il la secoua symboliquement pour attirer l’attention de ses interlocuteurs dessus, puis la remit délicatement au démonomane.

- Cette potion annulera les effets du venin de loup garou, il redeviendra un homme toute à fait normal. Une fois cela fait évidement, il vous faudra revenir ici.

Nalbus leur adressa un sourire las, puis claqua des doigts. Les trois sacs à dos posés sur le sol à quelques mètres derrière lui se mirent à flotter lentement pour venir sagement se distribuer aux pieds des recrues, un pour chacun, pas de jaloux.

- Tout d’abord, sachez qu’il fait nuit noire dans la forêt. C’est pourquoi je vous confie chacun un bocal a boursouflet… ce sont des bestioles phosphorescentes qui vous fourniront la lumière nécessaire. Tapotez gentiment sur le verre, et ils s’allumeront ; répétez l’opération pour qu’ils s’éteignent. Faites attention quand même… certaines émotions peuvent les faire s’éteindre inopinément, et je ne parle pas de la faim ! Pour ça, vous avez chacun une boite « d’herbe à boursouflet » sensée leur faire 2 ou 3 repas.

Le mage agrémentait ses paroles de gestes qui invitaient ses employés à ouvrir le sac pour en vérifier le contenu.

- Vous avez aussi chacun une montre qui indique, en plus de l’heure, si la nuit est tombée ou pas, et surtout une boussole. Chacun de ces dispositifs est visible dans le noir évidemment. Je vous confie également chacun un poignard en argent… faites en tout de même bon usage si vous êtes amenés à l’utiliser contre Ivan… je vous rappelle que le principe est de le ramener vivant et en aussi bonne santé que possible.

Nalbus fit un geste à ses collègues en robes blanches restés immobiles jusque là, et l’un d’eux tira de sa poche une petite boite en bois scellée par un petit loquet. Il le remit au vieux mage à la barbe blanche, qui l’ouvrit avec douceur pour révéler une sphère de la taille d’une balle de ping-pong qui scintillait faiblement d’une lueur blanchâtre.

- L’une de nos récentes invention magique, humblement appelée la « bulle lumière ». Éclatez-la au sol, et elle balayera les environ d’une lumière blanche intense très utile pour aveugler les ennemis. Je ne vous en donne qu’une, faite en bonne usage.


Il remit la petite boite à Léorio et poussa un soupir avant de leur indiquer l’endroit où ils allaient entrer. Il y avait un arbre marqué d’une longue trace de griffure qui ne laissait aucun doute quand à son auteur. Les buissons étaient écrasés, et un sentier plus qu’accidenté s’enfonçait dans les profondeurs sombres de la forêt noire.

- J’avais presque oublié que vous avez également des vivres pour 4 jours. Si vous n’avez aucune question… entrez par là. Suivez la piste du mieux que vous pouvez, et faites attention à éviter les indigènes, ils sont à crans en ce moment. Il y a de fortes chances que Ivan cherche à se réfugier au cœur de la forêt, alors préférez un cap Est.

Nalbus cherchait autre chose à ajouter, mais il n’y avait rien. Il tendit une main pour serrer celles de ses recrues et lâcha un « bonne chance » à mi-voix.


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Quelques précisions HRP :

Comme l'indique l'intitulé du forum, dans la forêt noire, il fait nuit NOIRE. Pensez donc bien que quelque soit ce que vous faites, votre éclairage n'est pas naturel.
Ceci dit, le loup garou ne se transforme que lorsqu'il fait réellement nuit hein

Récapitulatifs du contenu des sacs :

- 3 poignards en argent
- 3 bocaux de 2 bousouflets
- 1 boite d'herbe à bousouflets
-3 montres où l’heure est affichée de manière numérique, en dessous de laquelle une petite icône du soleil s’affiche quand il fait jour, puis s’efface pour une lune quand il fait nuit.
Il y a une aiguille pour la boussole, avec les indications sur le bord du cadran.
- les vivres pour tenir 4 jours (eau, barres de céréales, nourritures asséchées, etc...)

Objets supplémentaies en 1 exemplaire :

- la potion : dans une petite fiole. Il faut la faire boire à Vitavloff (le jour ou la nuit, qu'importe). Elle endort les effets du venin de loup garou.
- la bulle lumière


Aucun des objets ne sera gardé en dehors du job.

Petite photo pour vous donner une idée de l'allure des indigènes et de leur civilisation :

Spoiler:

Avec tout ça, allez-y les enfants ! Marchez, trébuchez, suivez des pistes, courrez, trompez-vous, progressez, etc... n'attendez pas que j'intervienne à chaque tour, soyez créatifs pour créer votre petite traque comme des grands =). mais attention ! Je veille au cas où =p

Le révérend avait lu une annonce, sur une chasse au loup-garous. Les dévots de Dieu classique auraient bien sûr considérer qu'il fallait occire une abomination, un démon pareil!

Mais le révérend Vardonis était loin d'être un dévot classique. Pour lui, chaque démons méritait la vie. Et pour lui, il était de son devoir de sauver ce loup-garou, cet humain emprisonné dans ce corps maudit...

Le recruteur avait été convaincu par son courage, et sa volonté, et l'avait donc mené avec deux autres sauveurs vers la Forêt noire. L'homme d'église connaissait déjà la jeune fille, pour l'avoir vu à l'un de ses sermons, et pour avoir atterri peu avant elle dans ce monde étrange qu'est Dreamland... Quand au jeune homme...

Il ne le connaissait pas encore, mais il espérait qu'ils pourraient faire mieux connaissance, et qu'il puisse l'entraîner dans son cercle peu rempli de croyants...

Ils arrivèrent donc à la Forêt, où on les salua.

- Bonjour à vous, mon fils.

Puis l'homme expliqua ce qu'ils devaient faire. Apparemment, un groupe était passé avant eux. Mais l'homme semblait soucieux quand à leur cas. Étaient-ils morts? Ou avaient-ils fuient?

Quoi qu'il en soit, c'était maintenant à eux d'agir. Les indigènes risquaient fortement de tuer cet Ivan Vitavloff. Le chercheur lui remit d'abord le sérum pour sauver ce lycan. Léorio l'assimila directement à de l'eau bénite, qu'il rangea délicatement dans sa bure.
L'homme lui tendit ensuite une boule lumineuse, en expliquant son utilité. Peut-être cet objet avait été crée à partir de morceaux d'hostie?

Puis il leur indiqua le chemin, en leur souhaitant un bon courage.

Le révérend salua tout d'abord brièvement la jeune fille, puis il tendit la main au jeune adolescent.

- Je crois que nous ne nous connaissons pas. Je suis le révérend Léorio Vardonis, ancien homme d'église, ayant quitté les ordres pour des raisons... Que nous évoquerons plus tard. Que pensez-vous d'aller d'abord trouver des traces des personnes qui nous ont précédés? Pendant ce temps, je pourrais vous chanter l'un de mes sermons...

Le vieil homme repartait dans ses élucubrations religieuses. Il valait mieux l'arrêter au plus vite...

Quand Venus était tombé sur cette annonce, elle avait sauté sur l'occasion. Certes, ce job était dangereux pour une jeune femme, mais dans un certain sens, elle aimait ce genre d'aventures. Le recruteur avait été perplexe face à cette dame mais avec un peu de persuasion, on arrivait toujours à ses fins. Toujours est-il qu'elle se retrouvait là, avec le vieux révérend qu'elle connaissait déja et un jeune garçon ...

* Tiens, un puceau ?*

Escorté par deux anciens en robe blanche, la trio s'approcha de l'inquiètante Forêt Noire. Un certain Monsieur Vladelor les attendaient déja afin de leur expliquer en quoi consistait leur mission. Alors comme ça le Loup allait récuperer son apparence normale avec cette potion. Très bien, mais comment lui faire ingerer ce truc sans y perdre une main ? Le doyen claqua des doigts et son sac à dos vint se poser devant elle pendant que le vieux détaillait son contenu. Quelques recommandations plus tard, Nalbus leur indiquait déja l'endroit où devait commencer leur Chasse et serra la main à ses deux compagnons. Lorsque le Sage se tourna vers la Nymphomane, elle lui fit son plus beau sourire et lui tendit sa main.

* Aller Papy ! Approches ton Bras ... *
- Au revoir, très cher Monsieur.

Nalbus répondit à son geste et Venus se recula, l'air malicieux. Elle n'eût pas à attendre longtemps. Une splendide vieille dame se trouvait désormais devant ses yeux, le vieux sage avait perdu toutes virilité. Ce dernier ( ou dernière ) fût tout d'abord surpris, puis vexé. Quelle idée de donner une mission pareille à des voyageurs ! La jeune femme éclata d'un rire sonore et se détourna pour saluer le prêtre. Ce dernier se présenter déja à l'adolescent, la Nympho jugea bon d'en faire de même.

- Je m'appelle Venus. Je ne te saluerai pas sinon tu risques de finir comme ...

Un petit regard vers Nalbus et la jeune femme eût de nouveau un fou rire. Décidemment, Dreamland lui plaisait tout particulierement. Seulement, il était dommage qu'elle ne puisse avoir de relations intimes avec un homme, sans la transformer en femme. Mais bon, c'était tellement drôles de voir ces mâles se rabaisser au niveau de fillettes ...

En écoutant d’une oreille suffisamment attentive pour tout saisir les instructions données par le mage Vladelor, Mickael analysait l’étrange groupe que formait ses deux compagnons d’aventure et lui-même. Ils étaient pour ainsi dire tous très différents les uns des autres.

Le premier allié lui déplaisait particulièrement : un vieux prêtre tout habillé de noir aux cheveux blancs. Mickael sentit un léger frisson de dégoût lui parcourir l’échine de bas en haut. Pourquoi devait-il être accompagné d’un religieux? En tant que tel, il était un symbole de la religion chrétienne et Mickael sentait une pulsion remonter en lui et tenter de prendre le contrôle. Il voulait lui faire du mal; il voulait le massacrer, le détruire, l’annihiler. Ce fut avec difficulté que l’adolescent cacha ce sentiment de son visage et détourna le regard en tentant de l’oublier.

Une femme dans la vingtaine se trouvait à être le deuxième membre du groupe. Il fallait dire qu’elle était tout à fait délicieuse et était très attirante pour l’adolescent. En regardant, monsieur Vladelor, Mickael remarqua qu’il faisait tout pour éviter de la regarder. Tentait-il de résister à ses envies de la séduire? Peu importait. Cette femme n’en demeurait pas moins fort belle et séduisante.

Finalement, il ne restait plus que lui pour combler leur groupe, seulement âgé de 17 ans. Ils devaient se dire qu’il était bien jeune, mais Mickael était bien assez vieux pour pouvoir à cette aventure. C’était une chance unique de voir un véritable loup-garou, cette créature de légende qui l’avait toujours charmé par sa force et son agilité.

Finalement, le mage finit ses explications. Devant eux étaient apparus des sacs contenant divers objets qui s’avéreraient surement utile pour la chasse. L’être doué de magie donna au prêtre tous les objets à usage unique : non, mais franchement, même les recruteurs pensaient qu’il était trop jeune! Cependant, l’adolescent n’en fit pas toute une histoire, bien sur. À quoi bon?

Après que la direction de l’Est leur fut indiquée par le mage, la belle femme tendit la main en invitant le mage Vladelor à s’en saisir. Mickael remarqua une charmante malice dans ce regard qui se voulait des plus séduisants. Qu’est-ce qu’elle mijotait? Il ne tardât pas à le découvrir lorsque les mains entrèrent en contact puisqu’aussitôt l’homme n’en était plus un : eh oui, tout dans son corps était devenu des membres de femme. En voyant cela, l’adolescent ne put se retenir de rire. C’était d’un ridicule… Confus(e), puis offusqué(e), il/elle s’en allât d’un pas rapide, accompagné(e) des recruteurs.

Après cet incident, le groupe se rassembla pour se présenter à lui. Ses deux compagnons semblaient s’être déjà rencontrés.

-Je crois que nous ne nous connaissons pas. Je suis le révérend Léorio Vardonis, ancien homme d'église, ayant quitté les ordres pour des raisons... Que nous évoquerons plus tard.

C’était donc un «ancien homme d’église». C’était déjà un bon début! Le problème était qu’il avait été révérend! C’était difficile de décider comment réagir dans sa situation et il décida de prendre une attitude normale envers lui. Il déciderait plus tard s’il serait un bon compagnon.

-Bonjour. Je m’appelle Mickael.

- Je m'appelle Venus. Je ne te saluerai pas sinon tu risques de finir comme ...

Elle fit un signe vers la direction dans laquelle était partie Vladelor femelle.

-C’était bien drôle de le voir se transformer en femme. C’est donc ça ton pouvoir?

-Que pensez-vous d'aller d'abord trouver des traces des personnes qui nous ont précédés? Pendant ce temps, je pourrais vous chanter l'un de mes sermons...

-Je suis d’accord avec votre première proposition. Cependant, si vous vous mettez à chanter un sermon, je vous préviens, je risque de péter un plomb.

Mickael prit son sac et fit passer qu’une seule ganse sur son épaule droite.

-Bon, on se met en route?

La réaction de l’adolescent plut fortement à Venus. Après tout, faire rire quelque un, c’est l’avoir à moitié dans son lit. La jeune femme fit un clin d’œil à l’attention de Mickael et lui répondit.

- Toi aussi, tu trouves ça drôle ? Pour répondre à ta question, ce phénomène est effectivement mon pouvoir. Si je te touche, tu deviens une adolescente ! Amusant n’est-ce pas ? Et toi ? Quel est ton pouvoir ?

Le prêtre proposa de commencer l’aventure tout en chantant un de ses sermons. La voyageuse ne refusa pas, au fond, cela mettrait l’ambiance. En revanche, l’allusion du jeune garçon sur un éventuel pétage de plomb l’inquiéta fortement.

* Qu’a-t-il contre le Révérend ? *

Elle n’eût pas le temps de réfléchir à la question, déjà Mickael empoignait son sac à dos. La Nymphomane l’imita et avec un petit sourire au lèvre, invita l’adolescent à ouvrir la marche. Puis, elle se tourna vers le Révérend.

- Léorio, si je peux vous nommez ainsi… Pouvez-vous surveiller mes arrières je vous prie ?

Fière de son allusion, elle suivit Mickael et entra dans la Forêt. Il faisait terriblement sombre et la voyageuse ne put distinguer quoi que ce soit aux premiers abords. Puis, ses yeux s’habituant peu à peu à l’obscurité, Venus put discerner ce qui l’entourait. Les arbres étaient immenses, et leur feuillage tellement dense, qu’elle camouflait la moindre particule de lumière. Au pied des troncs centenaires se trouvait une végétation particulière. Les plantes, privées de lumières, n’auraient pas du pousser ici, mais ils étaient à Dreamland. Et dans ce monde, tout pouvait arriver. Il y avait donc des fleurs immenses, devant facilement atteindre deux mètres au minimum et des buissons. Beaucoup de buissons. Ce décor était inquiétant mais le chant des oiseaux qui peuplaient les cimes eurent un effet rassurant sur Venus. Elle avançait doucement, mais sûrement. Guettant chaque mouvement et vérifiant qu’aucune racine gêne ses pas. Ils avancèrent ainsi durant quelques heures, trébuchant parfois sur des pierres ou sur des obstacles végétaux. Finalement, le sentier s’arrêta net. Un énorme mur de lianes barrait le chemin. Il fallait contourner par les broussailles, dans l'obscurité totale.

- Bon, maintenant on fait quoi ? On cherche un endroit sûr pour la nuit ? Je sais que nous sommes le matin mais je crains de ne pouvoir trouver aucun endroit sûr avant la nuit. A moins que nous cherchions la trace du Loup…

Elle attendit quelques secondes et ajouta :

- Pour ma part, je veux sortir de cette aventure vivante. Je pense qu’il en est de même pour vous. Prenez donc une décision en conséquence.

Le jeune homme s'appelait Mickael Mais il avait l'air de ne point l'apprécier, vu sa remarque... Péter un plomb contre un homme d'église?

- La colère est un péché, mon fils...

Ces mots, il les avait dit pour lui-même. Le jeune adolescent partit en premier. La jeune fille l'interpella, sous son prénom, puis lui demanda de faire attention à ses arrières... Cette jeune fille, il la trouvait étrange. Mais il s'exécuta, en ajoutant tout de même:

- Je préfère que vous m'appeliez Révérend Vardonis, mademoiselle!

Ils marchèrent un moment, mais plus ils s'enfonçaient dans la forêt, plus il faisait sombre... Au point que Venus voulait déjà s'arrêter. Mais ce n'était sans doute pas une bonne idée. Le temps d'Ivan Vitavloff était compté

- Nous devrions continuer encore un moment. Il fait déjà noir, de toute façon. Mais Ivan Vitavloff n'apprécierait sans doute pas qu'on l'oublie...

Il sortir de son sac qui lui faisait atrocement mal au dos un bocal à boursouflets, qui illumina la forêt. Cependant, le vieillard devait avouer qu'il était fatigué de cette courte marche...

- Ainsi nous y verrons plus clair. Mais je ne suis pas contre une petite pause... Mes os me font mal...

Il commença à s'asseoir, et regarda au sol. Des traces de jeunes gens... Mais aussi, celle d'un enfant... Étaient-ce les traces du précédent groupes? Et dans ce cas, pourquoi.. Pourquoi une petite fille était passé par ici? Il commençait à s'inquiéter, et il commença à chantonner un air latin...

Le groupe commença donc à s’enfoncer dans la forêt, aux aguets pour éviter le moindre ennui. Le groupe s’était, inconsciemment, donné un ordre avec Mickael en tête de file, le révérend à l’arrière et avec la toujours magnifique Venus. Autour d’eux, aucune lumière ne venait éclairer les alentours et il leur était impossible de voir plus loin que le bout de leur nez dans cette noirceur inquiétante, mais tout aussi relaxante. En effet, les ténèbres avait sur le jeune adolescent un étrange pouvoir le permettant de relaxer en cas de situation de crise, ce qui lui donnait un calme démesuré alors que d’autres auraient eu la frousse de leur vie. Les ténèbres étaient en quelque sorte ses alliées, étant elles aussi ennemies de la religion.

Tout en continuant son avancée, le jeune homme se mit à fouiller dans son sac et en ressortit deux objets : le poignard en argent dans un fourreau de cuir noir et la montre numérique. Mickael lia le fourreau à sa ceinture grâce aux liens prévus à cet effet et attacha sa montre à son poignet. Une fois cette tâche accomplie, il se mit à observer les environs à nouveau, peu éclairés par la luminosité de son équipement. Comme on devait s’y attendre, tout ce qui l’entourait était impensable dans une réalité dans laquelle les hommes ne peuvent volés et le Soleil est le centre de l’univers : toute la végétation peuplant cette forêt était énorme malgré le manque de rayon solaire évident et on pouvait même observer des fruits aux formes étranges pendre au bout de leur branche. Des fleurs énormes semblaient pousser de nulle part et des buissons touffus ne laissaient aucun espace vide à toute autre plante. C’était magnifique!

Finalement, le groupe rencontra leur véritable premier obstacle après quelques uns aucunement gênant : un mur de lianes leur barrait la route. Bien sur, ce n’était pas inévitable en pensant par la végétation de la forêt. Mais en se retournant, il comprit que cette idée ne lui plaisait pas trop. Elle demanda alors quelle solution serait préférable : soit ils cherchaient un endroit sur pour la nuit, soit ils continuaient à chercher des traces du loup-garou. Pour Mickael, la question ne se posait pas : il fallait encore chercher les traces du loup-garou. Mais le révérend décida qu’il était fatigué et s’assit sur le sol. L’adolescent plia donc à la volonté du vieil homme et alla s’asseoir proche de l’homme d’église et invita à s’asseoir elle aussi pour qu’ils forment un cercle autour de la lumière de Vardonis.

-Bon, puisqu’on va se reposer, je crois que ce serait le bon moment de se connaître les uns des autres. Je connais ton pouvoir Venus, mais je ne connais pas le vôtre, Rév… Rév… Monsieur Vardonis. Et vous ne connaissez pas encore le mien. D’ailleurs désolé Venus, je n’ai pas répondu à cette question tout à l’heure. Bon, pour votre information, je suis capable de repousser un ennemi en brandissant la croix chrétienne dans sa direction.

L'homme de croyance arrêta son chant lorsqu'il vit le jeune adolescent s'asseoir auprès de lui. Puis il demanda à ses compagnons leurs "pouvoirs", en bêchant sur le titre de Révérend. Pourquoi donc? Léorio décida de répondre à une question à la fois.
Il faut savoir cependant que notre cher ex-chrétien ne considérait pas son pouvoir comme un... Pouvoir, justement, mais plutôt comme un " Don de Dieu de lui avoir montré qu'il avait raison". Dieu ou le Diable, d'ailleurs.

Cet homme se disait capable de repousser les adversaires... Etait-il croyant? Léorio avait du mal à réfléchir à la réponse qu'il allait donné, car toutes les questions tournaient autour de lui. Il devait savoir.

- Mon enfant, serait tu un croyant? As tu fait ta communion? Tu m'as en tout cas l'air d'être un enfant de Dieu... Je n'ai pas de réels pouvoirs, mais parfois, une créature charmante m'apparait. Elle pourrait m'être agréable si...

Un craquement se fit entendre non loin d'eux. Léorio voulut se lever, mais son dos fit un bruit ignoble, et une douleur mordante se réveilla en lui.

Il cria, et jura. Puis il fit signe à ses compagnons de voir aux alentours ce qui avait provoqué cette catastrophe... Même si en lui, il savait déjà que c'était un démon malin qui avait voulu lui jouer un mauvais tour...

La réponse du bon vieux Révérend Léorio Vardonis fut assez unique. Il commença par poser des questions sur sa propre croyance, au grand déplaisir de Mickael qui détestait énormément le sujet. Mais ce qui le fâcha le plus fut la comparaison de son être à un… croyant. Un frisson de dégoût parcourût son échine de haut en bas en entendant ces mots. Il était hors de question que l’on pense qu’il était chrétien! C’était la pire insulte qu’on pouvait lui faire!

Avant qu’il ne puisse répondre à la question des plus stupides, l’homme d’église avait décidé de répondre à la question de l’adolescent. Il avait peut-être compris qu’il ne voulait pas aborder le sujet, ce qui était d’ailleurs à son avantage. Ainsi donc, il pouvait invoquer une «charmante créature». De quel type de créature parlait-il? Venant d’un homme d’église, cela ne serait guère étonnant que cette créature soit un ange. Si Léorio l’invoquait, cela risquerait de devenir pas beau. Il fallait à tout prix empêcher Léorio d’invoquer cet ange.

En pleine réflexion, Mickael sursauta en entendant le craquement mystérieux provenant de la forêt autour d’eux. Cependant, il eut envie de rire méchamment en entendant le dos du croyant craquer affreusement. Il étouffa un petit rire cruel. Malgré sa bonne volonté, il avait un certain plaisir à voir un homme d’église souffrir sous ses yeux. C’était une sorte de vengeance en quelque sorte.

Néanmoins, le craquement précédent n’en demeurait pas moins inquiétant et Mickael prit la décision d’aller directement en direction de celui-ci. Après tout, à quoi bon faire semblant de ne pas avoir remarqué. Le révérend venait de le révéler à l’«ennemi ». Dans le pire des cas, c’était un indigène très agressif ou une bête sauvage. Au mieux, ce serait le loup-garou et ils n’auraient pas à le chercher plus longtemps.

À sa grande surprise, ce ne fut ni l’un ou l’autre. Il n’y avait rien… absolument rien à part une végétation abondante. Ah mais attendez…

-Je crois que notre cher ami le chercheur Ivan est passé par ici. Venez voir.

Sur le tronc de l’un des arbres, il y avait une griffure assez profonde. L’adolescent regarda sa montre : il faisait encore jour. Cela signifiait que cette marque n’était pas très récente, mais c’était déjà un bon début. Malheureusement, cela créait une nouvelle : qu’est-ce qui avait fait ce bruit. Il ne fallut pas plus longtemps pour que le craquement ne se passe une deuxième au-dessus de sa tête. Aussitôt, une branche s’écroula sur le crâne du jeune garçon.

Curieux par nature, les Scruteurs étaient pratiquement incapables de se détacher d’une scène inhabituelle. On pouvait les assimiler aux écureuils, si ce n’était qu’ils atteignaient facilement la taille d’un gros chats, qu’ils avaient de longues griffes qui leur permettaient à la fois de grimper, de se défendre, de creuser et de taillader leur nourriture et des yeux immenses au moins aussi rond que ceux des hiboux. Ils pouvaient voir dans les ombres épaisses de la forêt noire et cela faisait bien plusieurs minutes que l’un d’eux était captivé par les voyageurs. Il les suivait jovialement presque depuis qu’ils avaient pénétré les lieux, mais à l’issu d’un bond, l’animal atterrit sur une branche fragilisée par un assaut lycanthropique d'il y avait plusieurs jours.

Le Scruteur se figea un instant, suivant son instinct de discrétion, ses grandes pupilles dilatées ne quittant désormais plus l’iconoclaste qui se rapprochait à pas lent. Mais la curiosité pouvant être un vilain défaut, la bête se pencha un peu trop et son perchoir céda sous son poids.

Mickael reçut la branche sur sa tête alors que l’animal était accueilli par un buisson épais. Cherchant à se raccrocher à ce qu’elles avaient put, les pattes de la petite créature avaient agrippée un morceau de tissu mauve restée dans l’arbre qui appartenait à Ivan. En se redressant, elle se retrouva au milieu du petit groupe, et après un couinement aigu que l’on aurait volontiers prêté à un chat, elle détala en galopant, le bout de toile accroché à l’une de ses griffes. Ou du moins, c’est ce qu’elle aurait voulu, mais dans sa précipitation, elle se heurta au mur de lianes. Abasourdi, le Scruteur resta un moment à fixer l’obstacle, s’agita nerveusement pour débarrasser ses pattes du bout de tissu qui le gênait, puis se faufila agilement jusqu’à l’arbre le plus proche pour y grimper avec rapidité.

A la lueur des boursouflets, l’entrelacs de lianes ressemblait à un cocon géant à l’intérieur duquel pouvait se cacher une sorte d’insectes hors de toutes proportions humaines. Mais dans un coin, on pouvait finir par trouver une issue qui avait été taillée à force de puissants coups de griffes. D’ailleurs, un autre pan de tissu mauve y était accroché, et de l’autre coté sévissait une végétation haute et épaisse qui recelait certainement toute sorte de surprises. Cependant, l’allure brisée de certaines petites branches ou piétinée de certains arbustes témoignait qu’une créature massive était passée sûrement par ici récemment.