Elle n'en pouvait plus. Sa cheville lui faisait un mal de chien, elle était complètement déboussolée, avait envie d'un lit et d'une douche... Elle se sentait prête à piquer une nouvelle crise. Sauf qu'elle serait plus contrôlée, plus colérique... Mais bon, elle se retint : ce n'était pas franchement le moment pour cela... Surtout qu'elles étaient toujours au milieu de nulle part. Elle qui avait dirigée Ava vers le groupe inconnu avait changé de chemin... Pour s'enfoncer dans une obscurité la plus complète et ne plus savoir où elle se trouvait. En fait, elle n'avait pas fait exprès de dévier. Mais plus elle s'appuyait sur la jeune fille, plus elle la poussait sur un autre chemin. Cela faisait maintenant... Combien ? Le temps semblait s'être arrêté, bien décidé à durer le plus longtemps possible. C'était un véritable cauchemar éveillé. Mais un miracle survint : les deux jeunes femmes distinguèrent bientôt l'aura bienveillante d'un feu de camps. Là, Brooke se sentit pousser des ailes : oubliant la souffrance, elle avança presque normalement. Arrivée à destination, elle se laissa choir sur le sol, s'allongea et ne bougea plus. Après quelques minutes à profiter de cette action divine, elle se redressa et engagea la conversation avec Ava. Enfin, elles ne parlèrent pas beaucoup avant qu'un asiatique vienne vers elle et lui fasse constater qu'elle avait la cheville cassée. Merci, elle était déjà au courant. Puis il lui demanda quel était son pouvoir. Elle allait lui répliquer, sur un ton on ne peut plus acerbe, qu'il n'avait qu'à se mêler de ses affaires. Elle n'en eut pas le temps : une fléchette se ficha dans son épaule et en moins de temps qu'il ne faut pour le dire, elle se retrouvait une fois de plus à terre, endormie.

Quand elle se réveilla, dotée d'un horrible mal de tête, ce qu'elle vit fut d'abord un plancher en bois, miteux. Puis une odeur la réveilla complètement : ça sentait le renfermé, le poisson... Après quelques minutes, elle se rappela qu'elle s'était endormie au coin du feu, ou plutôt qu'on l'avait sérieusement aidée à s'endormir. Et là, où était-elle ? Ca tanguait, elle entendait des... Des espèces de remous... Elle s'assit péniblement et examina la cale : oui, elle se trouvait dans un bateau. Elle ne savait ni comment, ni pourquoi, ni depuis quand. Elle avait l'impression... En fait, elle n'avait aucune impression. Juste le sentiment qu'elle aurait eu tout à gagner si elle s'était trouvée autre part. Puis une sorte de trappe s'ouvrit, et un homme musclé et à l'air peu aimable vint les apostropher. En résumé, ils étaient réduit à l'état de marchandises, et puis d'esclaves. Pour elle, le choix était vite fait : sa cheville, après avoir vérifié, était toujours en piteux état. Personne n'avait jugé bon de la soigner, à priori. Elle était donc bonne à rester dans le fond de cale. Gé-nial. Peut-être qu'elle aurait dû rester "dans le monde réel", après tout... Tout ces problèmes ne lui seraient pas tombés dessus un à un ! Mais bon, il était inutile et vain de se lamenter. Elle continuait d'examiner les lieux quand, un par un, ses compagnons s'éveillèrent.

Et là... Là, un minuscule et insignifiant détail qui avait échappé à son esprit embrûmé lui revint à la mémoire : ELLE AVAIT LA PHOBIE DES VAGUES !!!!! Ces vagues qui, un jour, avaient failli la noyer, ces mêmes armes meurtrières qui, quelques années plus tard, avaient tué ses parents, ses mêmes horreurs qu'elle ne pouvait ni voir ni entendre sans devenir hystérique... Et évidement, cette fois là n'échappa pas à la règle ! Elle se recroquevilla sur elle-même et... Hurla. Mais ce n'était pas juste un cri aigüe et désagréable, non, c'était bien pire : le genre de chose à faire voler les vitres en morceaux très très petits. Des larmes coulaient sur ses joues, c'était un véritable torrent. Et elle criait toujours, des paroles plus ou moins intelligibles :

-FAITES MOI SORTIR DE LA !!! JE VAIS MOURIR, FAITES MOI SORTIR DE LA !

Qui ne se réveillerait pas après un tel hurlement ? Personne, c'était tout bonnement impossible. Et les autres commençaient à ouvrir les yeux, et elle continuait sa crise légendaire et mémorable... En effet, cette crise là était de loin la plus grosse qu'elle est jamais faites, hurlant et se débattant comme si le diable en personne était dans son corps.

Ouh lala... Elle ne comprenait rien. Le monde était sans doute devenu fou, alors qu'elle dormait tranquillement dans l'espèce de prison-HP pour jeunes où elle était placée... Allez, récapitulons cal-me-ment : un psy qui était censé faire des "merveilles", était venu la voir. Avec une sorte de pendule il l'avait hum... Hypnotisée ? Toujours est-il qu'elle s'était endormie. Mais quand elle avait rouvert les yeux elle se trouvait... Quelque part. Elle ignorait où, et pourquoi. On l'avait transférée pendant son sommeil ? Probable, probable... Elle était dans un... Cabinet médical. Pourtant, le docteur qui était venu la voir ne l'avait pas traitée dans un endroit comme celui-là. Oui, on l'avait certainement transférée. Ils faisaient des choses pas très claires, dans cet endroit... Quel était l'intérêt de l'endormir ? Elle n'allait quand même pas s'enfuir... Non mais ! Elle n'était pas dérangée comme certaines personnes qu'elle avait pû côtoyer... Elle avait appelé, pour voir si il y avait du monde. Mais personne ne lui avait répondu. Alors elle s'était levée, et, étrangement, la porte n'était pas verrouillée. Elle ne se fit pas prier pour sortir. Elle descendit l'immeuble sans croiser personne. C'était vraiment bizarre : ni infirmières aux regards plein de pitié, ni de médecins froids et fermes, ni de patients hurlant à tue-tête qu'ils n'étaient pas fous... Cela faisait longtemps qu'Amalia n'avait pas vu quelque chose d'aussi calme. S'en serait presque terrifiant ! Elle sortit alors du bâtiment et tomba, à peine après avoir fait trois pas, sur un petit groupe qui la regarda méchamment. C'était quoi, des docteurs en civils ? Ils lui avaient tendu un piège pour voir si elle tentait ou non une fuite ? C'était pathétique, quand même. C'est pour cette raison qu'elle ne bougea pas quand ils se précipitèrent sur elle en vociférant comme des sauvages. Elle ignorait bien sûr, qu'ils n'étaient autre que des Elipsiens en quête de voyageurs. Leur plan était de se poster à l'endroit d'où ils sortaient pour les tuer avant qu'ils n'ai le temps de faire quoi que ce soit... Elle comprit qu'ils en voulaient à sa vie quand ils se jetèrent sur elle, le projetant au sol. Ils étaient eux-même surpris pas leur violence, ce qui lui donna quelques précieuses secondes pour se relever et s'enfuir aussi vite que ses jambes le lui permettait. Ils la poursuivirent, bien évidemment. A ce moment, elle souhaita de toutes ses forces qu'ils ne la rattrapent pas, qu'ils oublient qu'elle était là... Les bruits de pas cessèrent bientôt, et elle les entendit hurler : "Mais où est-elle passée, bon sang ?" Elle ne se retourna pas, profitant de leur confusion pour filer. De ce fait, elle ne vit pas que seul un homme sur quatre s'était arrêté, jurant et tapant du pied. Les autres stoppèrent quelques mètres plus tard, se demandant bien quelle mouche le piquait : leur proie était toujours devant eux... Ils abandonnèrent les poursuites, certains de la retrouver plus tard.

Elle ne s'arrêta de courir uniquement lorsque ses jambes refusèrent de la porter plus loin. Elle entra dans une sorte de... de bar abandonné et s'y cacha. Elle avait l'air fine, tient, repliée sur elle-même derrière le comptoir ! Elle avait prit ses genoux dans ses bras et y avait enfouit sa tête. Là, elle s'était laissée aller : elle avait pleuré. Pourtant, elle n'avait pas fini la journée, et ce qui l'attendait dépassait de loin tout ce qu'elle venait de vivre. Et dans sa tête se bousculaient déjà une tonne de questions : Qui étaient-ils ? Que lui voulaient-ils ? Qu'avait-elle fait pour qu'ils lui en veillent à ce point ? Où était-elle ? Pourquoi y était-elle ? Comment était-elle arrivée là ? Tant de questions sans réponse. Elle avait bien compris qu'elle avait quitté la petite ville où elle vivait : les rues d'ici lui étaient complètement inconnues. Amalia resta une bonne heure ainsi dissimulée, puis elle se décida enfin à sortir. Il fallait qu'elle... Qu'elle fasse quoi, au juste ? Elle était perdue dans un endroit où elle n'avait jamais mis les pieds, peuplés de brutes aux desseins flous. Enfin, si elle ne sortait pas, ses questions resteraient à jamais sans réponse. Alors elle prit son courage à deux mains. Elle était très sûre d'elle, en temps normal, mais là, on n'était justement pas en temps normal. Les médecins n'étaient pas du genre à relâcher les pensionnaires dans la nature sans avoir prévenu le concerné, ni sans avoir avant procédé à un long travail d'adaptation. Elle décida de faire le vide dans sa tête, et se marcher l'air de rien : si elle n'avait pas l'air tranquille, on se douterait bien de quelque chose... Elle tourna dans Ellipse deux bonnes heures avant d'arriver au coeur de l'action : des gens hurlaient, comme des chasseurs effrayant leur proie. Des gens ripostaient de façon violente utilisant des armes étonnantes et... Mais que venait de faire cette personne ? Etait-elle devenue folle ? Ou peut-être que sa vue lui jouait des tours... Parce qu'on aurait dit ... De la magie. Oui, oui, c'était complètement absurde. Et pourtant, la personne à côté là, elle venait d'en faire aussi... Et l'autre là-bas... Et ce jeune homme, sur la gauche... Aaaaah ! Mais c'était quoi cette ville ? Impossible ! Impossible ! De nouveau prise de panique, surtout lorsque on lui jetait des regards suspicieux, elle bondit dans le premier bâtiment qu'elle trouva. C'était une librairie, bien fournie. Amalia avait toujours aimé lire. C'était rassurant, de voir tous ces ouvrages autour d'elle. Une fois de plus, elle courut se terrer dans l'arrière boutique. Le stress et la peur firent que, très vite, elle s'endormit. Oui, la jeune fille était comme cela : dormir quand tout allait mal, pour oublier, pour obtenir un peu de répit... En fin de compte, ses problèmes lui retombaient toujours dessus à son réveil.

Amalia ouvrit les yeux plusieurs bonnes heures plus tard. Le calme semblait être revenu, la nuit était tombée. Elle mit un peu de temps à se souvenir, puis fut prise de tremblements incontrôlés. Elle ne se serait jamais crue capable d'une telle faiblesse ! En même temps, tout cela était nouveau pour elle, alors elle avait une bonne raison... Elle sortit de la petite librairie, non sans avoir jeté un coup d'oeil par la fenêtre avant. Les rues étaient... Vides. La nuit devait être sacrément avancée... Elle croisa quelques rares passants qui s'enfuirent devant elle. Ben tient, ce n'était plus à son tour de courir ! Elle ne pouvait s'empêcher de jeter des regards en tout sens, sursautant au moindre cri, au moindre bruit de course. Elle marcha longtemps, sans but. Son regard était vitreux, son cerveau toujours aussi embrouillé. Mais elle avait décidé de ne plus se poser de questions : les réponses viendraient toutes seules. C'était beaucoup plus simple ainsi, même si elle n'était absolument pas sûre que ça allait marcher. Elle finit par arriver à une gare... Dévastée. Comme si une météorite était tombée ! Mais plus loin, alors. Elle suivit les rails, curieuse. Elle finit par tomber sur l'endroit où elle était tombée, mais en repartit aussitôt. Il y avait plein de cadavres étendus sur le sol, un train renversé et... S'en était trop pour la fragile adolescente qu'elle n'était pas en temps normal. Elle rendit son déjeuner dans l'herbe. C'est en relevant la tête qu'elle aperçut une lueur vague, lointaine. Elle n'avait rien à faire, alors elle alla la trouver. Ce fut moins long qu'elle ne l'avait penser, et elle découvrit bientôt quelques personnes autour d'un feu de camp. Ils avaient l'air en sale état. Vraiment, ils n'étaient pas beaux à voir. Elle allait parler mais n'en eut pas le temps. Comme tout les autres, elle se prit une fléchette dans la cuisse.

Elle ouvrit les yeux quelques... Heures, minutes ou jours, cela importait peu, dans une cale de bateau. Elle ignorait ce qu'elle faisait ici, et pourquoi. Tout ceux qu'elle avait aperçu lors de la soirée autour du feu était présents, même si elle n'avait pas eu le temps de voir tout les visages. La plupart dormaient encore. Elle secoua la personne la plus proche d'elle, mais s'arrêta bien vite et comprenant l'inutilité de son geste. Une jeune femme brune avait déjà ouvert les yeux et semblait... Hystérique ? Folle ? Paniquée ? Elle n'aurait su dire. Elle aussi entendit, d'une oreille distraite, le discours de l'inconnu musclé. Il lui fallait donc se rendre aux cuisines... Mais pas maintenant. Elle se reprit à secouer son voisin, voulant plus que jamais des réponses. Et elle sentait que ces inconnus seraient en mesure de les lui donner.

Ca y était, il se levait tous les uns après les autres. Un homme sortit, elle l'avait peut-être déjà vu... En tout cas, jamais elle ne lui avait adressé la parole. Elle hurlait et se débattait toujours, en proie à la panique la plus totale. Mais bientôt, une fille, tout aussi inconnue, vint vers elle et lui bloqua la tête entre ses mains. C'était qui, c'te brune ? Jamais vue. En tout cas, ses paroles la réconfortèrent... Un peu. Elle cessa de s'agiter et de hurler, pour regarder Aldaée avec des yeux pleins de souffrance et de tristesse. Elle continuait tout de même à gémir, ses crises ne passent pas en cinq minutes ! Les larmes, bien qu'elles aient été essuyées, se mirent à couler de plus belle. Il fallait qu'elle pense à autre chose ? Qu'elle parle, par exemple ? C'était bien joli de dire cela, mais c'était vachement difficile ! La dernière crise qu'elle avait faite ne s'était complètement calmée qu'après trois jours dans sa chambre... Et pendant cette période, personne ne lui avait parlé de vagues, de mers, d'eau salée... Mais là, c'était totalement impossible : ils étaient dans un BATEAU ! SUR LES VAGUES ! S'ils coulaient, s'ils chaviraient, s'ils... Un gros sanglot secoua son corps et elle se jeta dans les bras de l'inconnue. Elle pleurait sans retenue maintenant, ne parvenant pas à se sortir de la tête toutes ces horribles images. Le navire tanguait, voguait, passait au dessus des vagues... Elle ressentait chacun de ces mouvements, les vivait... Et sa peur grandissait. Elle était de nouveau au bord de la panique. Elle se serra fort contre Aldaée, ayant depuis bien longtemps oublié le ridicule. Heureusement qu'il ne tuait pas... Elle resta là, sans bouger, essayant de se calmer. C'était à peine si elle entendait les hurlements de l'autre hystérique. Elle avait tellement peur qu'elle était déconnectée de tout. Et pourtant, ce n'était pas l'homme qui lui avait parlé, avant qu'elle ne s'évanouisse ? Hum, si... Bah, il pouvait bien prendre son mal en patience ! *Brooke, un bel exemple d'égoïsme*

Brooke se laissa faire par Aldaée. La jeune fille l'emmena contre le mur, l'assit, la garda contre elle... Il y avait aussi un autre homme, un asiatique, et elle le connaissait. Elle l'avait déjà vu, non ? Ah oui, elle lui avait parlé juste avant de se retrouver dans ce foutu bateau. Hum, c'était un peu flou. Elle ne se rendait même pas compte de ce que faisait Aldaée. Elle sentit juste le mur contre son dos, et Aldaée à sa droite. Elle était blottit contre sa sauveuse. Son regard se perdait entre les lattes du plancher, ne voyant rien d'autre que des vagues l'emportant. Elle avait toujours peur, et gémissait parfois, quand dans sa vision, elle ne noyait. Elle sentait aussi la douleur ravivée de sa cheville : marcher ne lui avait vraiment pas fait de bien. Elle regarda donc Aldaée et lui dit :

-Tu peux t'occuper de ma cheville ? Elle est cassée depuis, depuis... L'autre jour.

Elle ignorait depuis quand ils étaient partis. A ce propos, où était Ava ? Elle appréciait la jeune fille qui l'avait soutenue jusqu'au feu de camp. Elle chercha un moment parmi les corps, mais abandonna bien vite. Ses yeux étaient trop fatigués, elle se sentait sans force. Elle allait basculer dans une sorte de... coma éveillé quand une voix peu connue la fit violemment sursauter. Elle était déjà à bout, et Aldaée ne l'avait pas complètement calmée. Il suffisait d'un tout petit rien pour que la crise reparte de plus belle. Instinctivement, elle tendit les paumes vers l'asiatique, celui à qui appartenait la voix. Aussitôt, une puissante vague jaillit et repoussa l'homme sur trois mètres. Instantanément, la victime et elle se retrouvèrent trempés jusqu'aux os d'une eau salée et froide. De l'eau de mer ! Des vagues ! Des... Son hurlement perçant déchira le silence retrouvé. Elle se roula en boule et se remit à pleurer de plus belle, tremblant de tout ses membres. L'asiatique devrait reposer sa question s'il voulait obtenir une réponse... Et surtout attendre que Brooke se calme, ce qui serait nettement plus difficile que la fois précédente.

Et hop, deux ennemis de plus au compteur ! Comme si elle n'en avait pas déjà assez, comme si elle en avait fait exprès... Tous ces malades, ils ne comprenaient donc pas que sa réaction avait été incontrôlée ? Qu'elle n'avait rien pû faire ? Et surtout... Son pouvoir, il était juste censé immobilisé, et encore, la victime, pas lui apprendre à voler ! C'était totalement incompréhensible, insensé, fou... Ce monde était fou ! Et les habitants aussi ! La réaction de l'asiatique et de la jeune femme qui l'avait aidé la blessa profondément. L'autre là, il pouvait pas régler un problème sans utiliser la brutalité ? Il ne voyait donc pas qu'elle était déjà au bord de.... de la mort ? Il ignorait la définition du mot "compassion" et "compréhension" ? Ca, c'était sûr ! Plus tard, elle riposterait... Quand elle irait mieux, et quand ils seraient sur la terre ferme. Parce que là, il suffisait de la jeter par-dessus bord pour la neutraliser complètement. C'est là aussi qu'elle identifia enfin la voix qui tentait de la rassurer depuis quelques minutes. C'était James ! Il était encore là ? C'était quand même la deuxième fois en une période indéterminée qu'il était là pour elle... Sa première impression sur le jeune homme avait été erronée, il faut croire ! Elle l'appréciait de plus en plus et il deviendrait peut-être bientôt son ami. Elle mit de longues minutes à se calmer enfin. Puis elle s'assit et jeta un coup d'oeil à la pièce : de plus en plus de personnes se tenaient assises, ou même debout. La française et l'asiatique étaient partit un peu plus loin. Brooke prit soudain conscience de sa peau et de ses vêtements trempés. Ses cheveux gouttaient encore, ses habits étaient complètement imprégnés, sa peau était ruisselante. Elle trembla violemment et essora ses cheveux bruns. Elle se tourna vers James et le remercia d'un petit sourire, ne se sentant pas le courage de parler. Elle avait froid. Elle se sentait toujours au bord de la crise d'hystérie, mais se retenait bravement. Elle avait de l'eau salée partout... Le bois sous elle commençait à devenir marron foncé. Et elle n'avait rien dans son sac qui puisse l'aider... Une paire de mitaine... Bah, ça pouvait toujours servir. Et une lampe qui appartenait justement à James. Et vu qu'il faisait jour, ça ne servait pas à grand chose. D'autant plus que les piles étaient mortes.