*C’est ça on sera les meilleurs amis du monde et on se tiendra par la main en chantant des chansons.*

Pensa William sans trop savoir si il devait rire de cette pensée ou non. L’image en tout les cas était ridicule… Lissant les feuilles que le tolars lui avait passées plus tôt, et qu’il avait nerveusement froissé sans s’en rendre compte jusqu’à maintenant, il se contenta de répondre avec un peu plus de mesure.

- J’en doute pas une seule seconde, on va forcément trouver un terrain d’entente.

Oui il avait lu Voltaire, avait suivis les aventures de l’absurde maître Pangloss dans Candide qui malgré des péripéties inimaginable, croira toujours qu’il « vis dans le meilleur des mondes », aveugle, incapable de se rendre compte de la misère qui l’entoure, ne se concentrant que sur sa personne. Et c’était bien malheureux, dans ce triste monde l’espèce des gens ne se souciant que de leurs intérêts personnels était finalement celle que l’on croisait le plus. Il ne fallait pas se leurrer, lui-même en faisait partis.

Et c’est la que James proposa l’idée que Liam aille faire ses affaires avec un ‘Dreamlandien’… il déconnait la ? Il était définitivement inconscient de l’horreur qu’il venait de balancer ?

L’horreur continua quand Liam avoua avec un détachement déconcertant que cela avait déjà été fait. Pas étonnant, certes, mais qu’il l’avoue de cette manière, avec le plus grand des naturels, rendait le personnage encore plus diabolique. Il l’aperçu cependant, ce regard qu’il jeta à Ella, et qui l’arrêta dans son discours. C’était sa limite, révélant la fragilité derrière le masque du monstre. Cette gamine avait un véritable pouvoir sur ce type, il notait mentalement qu’elle pourrait lui être utile. En tout les cas cela le rendait encore plus passionnant… Cette fillette adoucissait un monstre qui n’en était plus vraiment un quand il posait ses yeux sur elle. A explorer et exploiter.

Un égoïste, un salaud, un prédateur, un tueur… Selon la complexité du langage de la personne qui vous parlera de moi, de son lien, aussi, plus ou moins désiré avec ma personne, les descriptions seront varié, mais toute s’ouvriront sur une même conclusion : Je suis une homme dangereux. Cela me fait doucement sourire. Voulez vous que je vous fasse l’honneur d’une confidence, à vous qui me regardez ce matin avec cette terreur caché au fond des vos regards qui se voudraient juste, droit, sans faille, et qui n'en devienne alors que plus jouissif pour moi ? Nous sommes tous pourri jusqu’à la moelle, enduit de glaise putride, matière nauséabonde, mais certains sont seulement plus hypocrites que moi.

Sa plume glissait sur le papier, suivant le cours de ses pensées, l’appelle de l’écriture, appelez ça comme vous le voudrez. Etape de la création, personne ne semblait alors pouvoir le déconcentré, même pas la jeune fille qui venait de s’approcher du groupe, qu’il ne remarqua que, marquant une pose pour replacer ses lunettes qui allaient glisser, il vit la petite blonde prendre place à leur côtés.

- Quelque chose à boire ?

Répéta t’il, lunaire, cette phrase étant la seule chose qu’il avait entendu avec discernement. Il désigna alors James de son style à plume.

- Lui, James, il peut maternaliser se dont il a envie. Tu peux essayer.

Voilà, c’était la « pause publicité » avant que son regard d’encre ne se reconcentre sur sa feuille. Manque de manière ? Un comble pour un prétendu gentleman anglais… Il aurait le temps de s’excuser par la suite…

Pourquoi est ce qu'il parlait de Voltaire ? Sans doute un truc que James ne comprendrait jamais. Bien sur il avait lu le bouquin mais pourquoi le citer là ?
Liam était bien étrange entre ses phrases, ses regards sur Ella et surtout comment il racontait ses méfaits sans aucun remord. L'adolescent ne voulait même pas savoir que le violeur avait fait à cette pauvre femme. Lorsque ce dernier regarda Dean et lui fit un clin d'œil tout en revenant sur un point que les deux enfants avaient abordés.
Instinctivement , James recula Dean.

- C'est moi son père pas toi

Hors de question de le laisser seul avec Liam, dieu sait ce qu'il pourrait lui faire , même si il semblait avoir passé un "accord" avec Jules.
Une jeune femme blonde arriva alors, sans doute une nouvelle voyageuse. Cette dernière demandait à boire alors que Will griffonnait sur son papier avant de dire que c'était James qui se chargeait de ça. Non, mais il était pas un réservoir...
L'adolescent , quand même gentil, sortit sa gourde et la tendit à la jeune femme.

- Tiens, désolé mais ça doit plus être très frais mais je n'ai que ça

Il se tourna ensuite vers Will, les sourcils froncés.

- Et j'aimerai que tu me traites pas comme une machine

Bim, descendu d'un rang encore dans l'estimation que James avait pour l'écrivain. Plus le temps passait plus l'adolescent se rendait compte que Mr Starkey était loin d'être celui qu'il imaginait. Comme pour le venger , Jules s'empara de la feuille odnt le stylo écrivait dessus et se mit à le lire :

- "Un égoïste, un salaud, un prédateur, un tueur… "

Il jeta un coup d'œil à Liam.

- Que de compliments dis donc...

L'adolescent retourna son regard vers la feuille et reprit, Laim avait sans doute compris tout seul de qui il s'agissait dans ce texte :

- "Selon la complexité du langage , etc...je suis un homme dangereux " Oh quelle belle conclusion !

Jules regarda Will un sourire en coin. Oh qu'est ce qu'il aimait se foutre de lui. C'était encore mieux que de lancer des fléchettes sur le poster en visant bien les yeux.

- T'es perspicace dis moi !

En ayant marre de lire et surtout un truc aussi débile écrit par quelqu'un du même prénom. Jules placarda la feuille sur Will.

- Je suis sur que y'en un qui serait ravie de t'aider à écrire ton nouveau roman ! Avec des détails plus précis.

L'adolescent laissa tomber sa main avant de revenir vers James qui n'avait pas bougé ne sachant plus où se mettre, resserrant sa prise sur Dean pour ne pas qu'il s'envole. Il sentait la tension qui montait dans le groupe et toujours à cause de la même personne. Pourquoi son meilleur ami n'était il pas resté à san francisco ? Ou plutôt pourquoi avait il écouté sa mère...

Dean ? Dean observait les adultes qui se parlaient entre eux et posait de temps à autre son regard sur Ella qui n'avait toujours pas changée de place. Alors là, il lui faisait un grand sourire amical puis ne désirant pas la fixer trop longtemps, détournait le regard pour se reconcentrer sur les autres conversations. En premier lieu celle de William et Liam dont il ne comprennait pas les trois quarts des mots. D'après ce qu'il avait crut comprendre, ces deux là se connaissaient. Mais pourquoi ? Comment ? Et pourquoi Liam n'arrêtait-il pas de parler avec ce grand sourire mauvais et ces phrases bizarres qui ne voulaient rien dire ? Il avait beau faire surchauffer ses neurones à essayer de comprendre, il n'arrivait pas à assembler les pièces de ce puzzle.

Et Christofer était apparu. Avec son cul qui brillait toujours en plus...Sûr, que lui, on ne pouvait pas le louper avec cette lumière qui irradiait de son derrière pour éclairer les environs. Il souriait, il souriait toujours celui là. A croire qu'il ne comprenait pas la situation. Quoique Dean ne s'inquiétait plus. James était là, avec James, il ne craignait rien. La présence de sa main sur son épaule le rassurait. Jules, lui semblait parler avec Liam. M'enfin, Dean n'était pas sur, c'était toujours un peu difficile de savoir si c'était Jules ou James qui s'exprimait. Mais vu le ton hargneux employé, ce devait être Jules. De quoi parlait il ? Il utilisait un vocabulaire complétement inconnu du gamin qui essayait de comprendre. Il finit par s'avouer vaincu en haussant les épaules. Bah, ce ne devait pas être trop important.

Christofer, qui comme tout bon écossais qui se respecte, demanda quelque chose à boire. D'abord, Dean ne comprit pas tout de suite ce que désirait l'écossais mais tout ce fit plus clair lorsqu'il vit une canette de bière lui tomber sur la tête. De la bière...Mais comment pouvait il penser à boire dans un moment pareil ? Au moins eut il la présence d'esprit de demander de l'eau pour Ella et lui. Ils étaient trop jeunes paraissaient ils. Dean se souvint de sa seul expérience avec une bouteille similaire. C'était âcre et dégoutant. James le prévint qu'il n'avait que cinq minutes avant qu'elle ne disparaisse. Ah...Parce que ça ne durait pas pour toujours en plus ?

" Faire quoi ? " demanda le petit avec un air des plus innocent alors que James parlait à Liam de faire "ça" avec un autre dreamlandien. Ah ! Tous ces adultes qui parlaient en langage codé ! Mais qu'est-ce qu'ils étaient énervants !

Quand Liam se baissa pour lui adresser un clin d'oeuil et lui dire que si Ella devenait sa soeur, il devrait être son père, Dean sursauta. Et presque aussitôt, James le fit murmurer en grondant qu'il était son fils à lui. Dean lui adressa un sourire plein de gratitude avant de répondre à Liam.

" Ah ouais...zut ! Mais moi j'ai déjà un Papa ? C'est pas grave, Ella elle peut être comme ma demi-soeur alors ! " et il ajouta " Si elle veux, bien sûr."

Une autre fille fit son apparition, elle était blonde et semblait un peu perdu. Dean lui sourit. Elle lui faisait penser à sa mère, en plus jeune, sur les photos. Elles avaient le même regard. La fille s'appelait Lilith et James lui servit à boire, il semblait un peu énervé. Dean leva le bras et prit sa main qu'il gardait sur son épaule et la posa sur sa joue. Rassuré de sentir la paume de James contre sa joue et de regarder la figure joyeuse d'Ella. Maintenant, là, tout de suite, il en avait marre. Il avait faim et il avait sommeil aussi. Il avait vu trop de chose horrible cette nuit, il ne demandait qu'une chose, dormir. Il bailla ouvertement et attendit la suite.

Pauvre Dakota… Shannon compatissait vraiment. D’ailleurs, avait-elle des amis ? Tout à coup, elle se mit à en douter. Ses petits copains la prenaient ouvertement pour une conne, ses copines racontaient derrière elle des saloperies…
Pour certains de ses anciens petits amis, c’était un privilège de l’avoir à leur côté, car c’était un vrai canon. Pour d’autres, il y avait cet aspect avantageux, mais elle était plus un faire-valoir, une sorte de voiture dans laquelle on se ramène pour en mettre plein la vue, ou une montre qu’on arbore avec fierté et qu’on met en avant à la moindre occasion qui se présente.
Au final, les seules personnes sincères que Shannon avait côtoyées étaient ceux à qui elle s’interdisait de parler pour conserver sa réputation.

C’est pas jouasse… Tu sais, je te conseille une série télé, mais je me rappelle plus du nom. C’est un truc un peu bizarre sur une fille qui sauve le monde en tuant des monstres et tout et tout… Je regardais ça quand j’étais clouée au lit, et quand j’avais rien à faire aussi. Je sais plus si ça passe.

Ca pouvait paraitre terriblement ridicule mais sur le moment, c’était la première chose qui était venue à l’esprit de la grande blonde. Après tout, cette série avait un côté amusant et donc distrayant, parfait pour occuper les journées d’une adolescente de… TREIZE ANS ?!

C’est pire que ce que je croyais… se dit-elle, exaspérée.

Mais Dakota avait au moins le mérite d’être honnête, et de ne pas se vanter. La suite la surprenait, car elle commençait à éprouver de la sympathie pour la jeune fille. Apparemment, elle, elle ne le voyait pas. Il fallait dire que Shannon n’aimait pas montrer qu’elle aimait les gens. Elle ne sait pas pourquoi, mais elle trouvait que son air arrogant la rendait jolie.

L’adolescente disait à Shannon que cette-dernière ne l’aimait sûrement pas. Première surprise. Mais la suite était d’autant plus déstabilisante.

Moi et lui ?! Qui ?

Elle se tourna vers Liam et en fut dégoutée. Jusqu’où serait-elle franchement prête à aller pour se placer sous sa protection ? Elle en eut des frissons…

Elle ne connaissait pas le pouvoir de la pouilleuse, mais ça commençait vraiment à l’inquiéter… Elle devait être télépathe ou un truc comme ça… Apparemment, Dakota voyait clair dans son jeu. Shannon n’avait aucune mauvaise intention envers l’adolescente, heureusement pour elle car celle-ci aurait sûrement eu vite fait de percer à jour son petit manège.
La jeune femme savait désormais qu’il fallait qu’elle arrête de penser.

Shopping… Voitures… Rose… Chaussures…

Si elle s’avisait encore de s’aventurer dans ses pensées, Dakota y verrait le vide intergalactique et cesserait de s’y introduire.

Je suis vraiment trop forte des fois… Soleil…

Non mais ça va pas ? demanda-t-elle, indignée. Il est… moche. Il est vieux, il a une tête de pervers. Et regarde moi : j’ai pas du tout ce qui faut pour lui plaire. J’ai quand même vingt ans, imagine. Et même si j’ai un penchant pour les mecs un peu machos et bad boy, j’aime pas trop les quarantenaires tout droit sortis de taule…

La colère la démangeait à nouveau, mais elle ne laissa rien paraitre. Son interlocutrice était assez clairvoyante pour percevoir la moindre émotion, il fallait rester impassible.

Elle se pencha vers la jeune fille et lui dit à voix basse :

En fait, et ne le répète pas car je déteste admettre quelque chose comme ça mais… il me fait peur. Et je sais pas toi, mais moi, ça me rassure pas de savoir les enfants avec lui. Ca va qu’il y a du monde, pour l’instant, mais après…

Elle n’avait rien laissé passer ! Elle n’avait rien laissé passer ! Elle eut envie de sourire, satisfaite, mais il ne fallait pas.

Lingerie… Mojito… Super Pop… Vogue… Marc Jacobs… s’appliquait-elle à penser.

Mais en fait, je pense qu’il représente un gros avantage, et je vois que toi aussi. Après, je sais pas ce que tu t’imagines, mais j’ai juste pas très envie de me le mettre à dos…

Il fallait quand même continuer à mentir, car Dakota avait aussi remarqué qu’elle tentait de maintenir une distance entre elle et Liam.

Je pense qu’il est déjà assez stimulé comme ça avec Ella… Je pense aussi que t’es dans sa tranche d’âge et que c’est pas la peine d’en rajouter, non ?

Shannon tenait tout de même à revenir sur un point qu’avait abordé la jeune fille : elle pensait qu’elle n’était pas le genre de personne qu’elle appréciait.

Et tu sais… Oui, j’ai des copines qui couinent dès qu’elles voient Leonardo DiCaprio – enfin plus maintenant vu qu’il est has-been – mais oui je fréquente ce genre de personnes. Ca n’empêche pas que… bah tu sais j’aime bien les intellos. Enfin, c’est comme tout le monde, ça dépend.

Il fallait faire preuve de rhétorique, un peu comme Martin Luther King. Fallait lui en mettre plein la vue. C’était quoi déjà, dans ses cours de littérature, les procédés de la rhétorique ?

On dirait pas mais je bossais pas mal pendant mes études. Mais quand j’avais pas le temps, il y avait toujours un sympathique intello pour me dépanner… Et je sais pas ce qui t’est arrivé mais ça peut justifier ton look. T’as un certain style, c’est vrai, on dirait euh… Tu sais à la télé.

La culture de Shannon était bien plus variée que cela, précisons-le, avec tous les voyages à travers le monde qu’elle avait fait. Elle aimait le Louvre. Mais elle voulait parler de ces genres d’ados constamment en train de déprécier à la télé, avec des manches super longues et des converses.

C’est sûr que ça m’irait pas, mais c’est… sympa ! Ah lala, dommage qu’on ne puisse pas faire les magasins… Regarde-moi, je suis pas mieux : on dirait une clocharde, avec ma jupe cramée. Si tu veux mon avis, dans le monde réel, plus personne n’oserait porter ça !

Shannon s’étonna à s’être laissée aller si facilement. C’était comme parler à une amie, et il fallait dire que c’était très agréable. Mais sa nature matérialiste avait repris le dessus, elle s’était trop laissée aller et avait oublié qu’elle devait jouer le rôle d’une fille simple pour faire amie-amie avec Dakota.

Mais bon, elle devrait faire avec… ou sans.

Il fallait tout de même finir sur quelque chose qui relevait d'un minimum de réflexion philosophique.

Et je pense qu'on devrait pas faire gaffe au look, aussi naze soit-il, parce qu'après tout faut se serrer les coudes, même si c'est avec... des... bah lui quoi dit-elle en désignant Liam.

Yoru était perdu, mais alors complètement perdu. Il y avait vraiment trop de monde. Aldaée allait seule réfugier près d’un arbre. Son visage était fermé et en croisant le regard de la française, l’asiatique sentit son cœur se serrer. Elle ne dit rien et lui non plus, il l’a regarda s’éloigner puis détourna le regard contraint et frustré. Tandis que certain commençait à se chamailler et d’autre former des groupes et discuter, le jeune homme resta un instant sur place sans rien dire, il observait et écoutait. Pendant quelques minutes il resta ainsi immobile, il dévisagea chaque personnes présentes les unes après les autres, tous étaient des voyageurs, tous pouvaient s’allier, mais au lieu de ça, ils se divisaient. Comment faire, comment faire pour les mettre d’accord ? Lui, tout seul ne pourrait pas le faire de toute façon. C’était difficile de voir la nature humaine prendre ses droits. L’idée du chacun pour soi, de la loi du plus fort, du « j’m’en tirerai bien mieux tout seul ! ». Yoru avait peur à ce moment précis et cette peur lui permettait de prendre du recul. Du recul sur le monde qui l’entour et sur lui-même, un peu comme si les événements extérieurs, tout ce qui lui arrivait depuis son arrivée ici le rendait un peu plus mature tout les jours. Lui qui avait l’habitude d’être fermé, de vivre sa p’tite vie seul et bien organisée. Lui qui avait toujours été rentre dedans et impulsif, enfin, il prenait le temps de se poser. Ce moment de répit pouvait s’avérer être bénéfique pour l’asiatique. A voir cette scène si minable de gens tous dans la même galère mais en plus perdant leur dignité en agissant ainsi. Yoru sentit presque un début de culpabilité de faire partie de cette race humaine si conne parfois. Et oui, Yoru pouvait se montrer philosophe de temps en temps ! Il n’était pas que buté, colérique, maniaque, impulsif et maladroit, non non ! xD Ou aller maintenant ? Vers qui ? A qui pouvait-il faire confiance ? Son regard parcouru une enieme fois la foule pour fixer ensuite deux filles qui discutaient autour d’un feu. Il s’approcha timidement et vit une des jeunes filles grimacer de douleur comme si sa cheville lui faisait mal. Instinctivement Yoru lui tint le bras un peu comme avec Aldaée la première fois qu’il l’a vit chanceler du haut de ses 20 centimètre dans le vide. Un regard anxieux accompagna ce geste. Il dit simplement :

-Tu t’es fracturé la cheville. Ca n'a pas l'air trop méchant, mais il faut l’immobiliser le plus vite possible !

Ok mais personne n’avait le matériel pour ! Impuissant face a cette situation mais pourtant, il en était sûr. Il ne avait pas trop comment réagir, cette sensation, c’est un peu comme s‘il l’a partageait, il la prenait pour lui et bien que cela n’ait aucune conséquences sur son corps, il n’en avait pas l’habitude. D’un coup, tout s’éclaira dans son esprit, la femme dan le train, Aldaée, et maintenant cette fille… Il arrivait à sentir de quelconques anomalie de santé en eux, en les touchant. D’un coup, l’hypocondriaque regarda sa main anxieux au contact du bras de la demoiselle. Il balbutia :

-Quel est ton pouvoir ?

Observant le petit Dean gentiment, Ella l’écouta lui dire qu’il aimait bien les cœurs, lui aussi, même si c’était pas pour les garçons, qu’il trouvait ça mignon. La rouquine lui sourit timidement, lorsqu’il ajouta que cela resterait entre eux. Oh oui, un secret ! Leur secret à tous les deux !

D’après lui, il n’y avait pas grand-chose à dire sur lui non plus, si c’n’est qu’il était grand frère. Il avait une petite sœur ! Est-ce qu’il jouait avec elle ? Ils s’entendaient bien ? Ella était fille unique, aussi, lorsqu’il lui proposa d’être comme sa sœur, la fillette hocha la tête, enthousiaste, un grand sourire sur les lèvres. Ça voulait dire quelqu’un avec qui jouer.

La petite releva la tête vers celui que Dean venait de présenter comme son père lorsqu’il s’adressa à Liam, parlant d’écrivain, de balles et de sauter.. ? Le sauter ?! Mais de quoi il parlait ? La fillette regarda son père adoptif, les yeux écarquillés, l’imaginant sautiller sur William, se servant de lui comme d’un trampoline… Intéressante idée, soit dit au passage, mais peu probable.. Alors pourquoi il avait dit ça…

La fillette sourit gentiment à Liam lorsque celui-ci la regarda. Il venait de prévenir Jules qu’il ne devait pas dire ça parce qu’elle était là. Mais pourquoi il avait pas le droit ? C’était un truc pas bien… ? Bizarre.. Fronçant les sourcils, la rouquine essayait de voir en quoi dire qu’il sautait sur des gens était pas bien… Peut être qu’il avait peur que du coup, elle aussi se serve de ses voisins comme d’un trampoline, en suivant un mauvais exemple ?

James ajouta quelque chose, parlant d’elipsien, et de faire ça avec eux. Dean souleva un point important, qui turlupinait également la petite pyrophobe. Penchant la tête sur le côté, elle fixa les deux hommes avant de demander, perplexe.

- c’est vrai ça, faire quoi ?

En tout cas, quoi que ce soit, il l’avait déjà fait avec une elipsienne, nommée July. Sauter dessus, encore ? Mais de quoi ils parlaient, à la fin ?! En tout cas, Liam avait raison, l’amour, c’était beaucoup mieux que la haine ! La fillette était totalement d’accord avec ça, et hocha la tête doucement, regardant le sol.

Ella vit Liam se pencher vers Dean et lui murmurer quelque chose, dont elle ne perçut que la fin. À savoir, le fait qu’il devienne son père. Comment ça ?! Non, non, hors de question, c’était son papa à elle, pas à lui, il avait déjà James, et un vrai, Liam était pour elle ! La petite attrapa la main du tueur, crispant légèrement ses doigts autour d’elle. D’ailleurs, James non plus ne semblait pas d’accord, ayant ramené le petit garçon à lui. Voila qui était mieux. La fillette eut un petit sourire, sa prise se faisant plus douce sur la main de Liam.

Regardant Dean lui proposer d’être donc sa demi-sœur, elle hocha la tête. De toute façon c’était juste ‘‘comme’’. C’était pas pour de vrai, juste.. Faire semblant, être proches comme un frère et une sœur sans l’être vraiment. Elle vit James tendre sa gourde à une jeune femme - depuis quand était-elle là ? Perdue dans ses pensées, la rouquine ne l’avait pas vue arriver. En tout cas, James n’avait pas l’air content, et s’avança vers William avant de prononcer quelques mots.

Un égoïste ? Un salaud ? Un prédateur ? La rouquine ne savait pas vraiment ce que tout cela signifiait. Mais ‘tueur’, ça, elle comprenait. Très bien, même. Et elle se doutait que le reste n’était pas très sympathique non plus. De plus, le regard de James.. Ou Jules ? Peu importe. Son regard envers Liam l’éclaira distinctement sur la personne impliquée. Pardon ? Un homme dangereux ? Son Liam ? N’importe quoi ! Il était adorable, protecteur, affectueux. Pas dangereux.

Outrée, la fillette fit quelques pas en avant, se plaçant instinctivement devant Liam, entre Jules et lui. La rouquine fixa le jeune garçon de son plus beau regard noir, la main légèrement devant elle. Au bout de son pouce vacillait une lumière orangée, petite flamme de quelques centimètres à peine. Trop occupée à détester le pelucheux, la rouquine ne se rendit même pas compte que sa main brûlait. En tout cas, le message était clair. On n’attaquait pas son Liam comme ça.

La petite suivit Jules des yeux jusqu’à ce qu’il revienne vers Dean et le serre contre lui. La flamme disparut lentement, sa propriétaire rassurée. La fillette se rapprocha de Liam, enfouissant sa tête contre lui. Elle attendit quelques secondes puis releva les yeux vers lui, retint un bâillement avec peine, et demanda d’une toute petite voix.

- Papa.. On va dormir.. ? Sitoplaît..

Entourant sa taille de ses petits bras, la rouquine se laissa aller une fois de plus contre lui, fermant les yeux. La journée avait été éprouvante pour elle, et elle avait dépassé de beaucoup l’heure habituelle de son coucher. La petite fille n’aspirait plus qu’à une chose, se blottir confortablement contre lui et laisser Morphée la récupérer.

Finit ! La suite de la quête principale se poursuit ici : Dix rames et l'addition siouplait !