Triste lune et Nuit sanglante

Bon, visiblement il avait eu raison sur un point. Le fait de les avoir retrouvé ne convenait pas à tout le monde. Sans doute ce qui c'était passé dans l'appartement était encore frais dans leur esprit. Et on peut dire que Jules ne faisait pas grand chose pour améliorer la situation en se moquant de Dakota. D'ailleurs Dean prit la défense de cette dernière. mais pourquoi disait il ça à James ? C'est pas lui qui avait parlé...Normalement quand les gens parlent leur bouche s'ouvre...enfin c'était pas grave comme d'habitude c'était sur l'adolescent que retombait les bêtises de Jules.

- C'est bon c'est pas comme si il l'avait traité de conasse ou ce genre de chose...Merci j'étais au courant et vous n'êtes pas les seuls à avoir failli mourir. Je ne suis pas fou ! Moi je vous aime bien et tant pis si c'est pas réciproque !

James croisa les bras et écouta Dean expliquer toute la situation au nouveau voyageur avant de demander ce qu'on faisait par la suite et plus particulièrement à Dakota que l'enfant jugeait comme la plus responsable. Ça c'est sur il n'y avait pas photos. Malgré son jeune âge , Dakota était une fille forte qui savait prendre des décisions. Cette dernière d'ailleurs venait juste de calculer que de la lumière sortait de son derrière et elle se mit à reculer en comptant...qu'est ce qu'elle faisait ? Ah oui donc sa théorie comme quoi elle copiait les pouvoirs était pas fausse...Il aurait peut être dû exprimer son hypothèse avant.
Chose faite , la blondinette se mit à proposer des plans. C'est vrai que se faire écraser c'était pas son truc, encore moins les égouts...

- Non, les égouts c'est une mauvaise idée il y a des créatures énorme et moche qui veulent se servir de toi comme petit déjeuner ! Alors non merci j'en ai déjà soupé...

En y pensant , James se demanda où en était la jeune fille qui l'avait rencontrer là bas...Etait elle encore en vie ?

- A pied...pourquoi pas mais il faudra être prudent et ne pas se faire remarquer...Mais si Dean a un pouvoir permettant de faire l'éclaireur autant prendre cette possibilité...

Enfin , Dakota n'était pas non plus d'obliger ce dernier à le faire. Après tout si son pouvoir été lié à sa peur c'était pas pour rien. Mais James ne dit rien sinon il allait encore se faire rembarrer. Depuis que Edwin s'était enfui, enfin l'avait lâché , l'adolescent avait l'impression que tout allait de travers et qu'il faisait n'importe quoi. C'est vrai , il avait bien poignarder un paysan pour sauver son ex et l'avait fait tomber du chariot avec lui pour le protéger des épines du cactus alors pourquoi n'avait il pas fait de même avec Dakota ? C'était étrange.

[ Désolée Brooke, mais c'est pas drôle sinon ! x) ]

Lys n'avait cessé de regarder par la fenêtre durant tout le trajet, mais elle se rendait à peine compte de la route qui défilait. Tout d'abord elle s'occupait de résister au pouvoir attractif du garçon devant elle -exercice peu aisé dans un endroit aussi confiné. Ensuite, elle réfléchissait. Le regard de cet homme, de John, l'avait troublée. Pendant des années, elle avait cru être la seule à vivre rejetée, malheureuse. Depuis des mois, elle était persuadée que personne ne pouvait comprendre la douleur qu'elle subissait, nuit et jour, jour et nuit, sans fin... Et voilà qu'elle se retrouvait dans cette étrange ville et qu'elle trouvait son alter-égo masculin ! Etait-ce le destin ? Non. La rousse ne croyait pas au destin. Elle n'y croyait plus. Alors, qu'était-ce ?
Mais la jeune fille n'eut pas le loisir de divaguer plus longtemps car la voiture pilla, le mouvement la projetant contre le siège avant, contre Kayliss. Elle effleura ses cheveux, senti l'odeur suave de son cou, caressa presque son épaule... Mais avant que l'effet dévastateur de l'Aphrodisiaque n'ai pu faire effet elle était de nouveau plaquée contre son siège. Bien que douloureux, cela eu au moins l'avantage de dissiper ses accès libidineux. Elle regarda avec de grands yeux la brune qui se préparait à fuir la ville... en sautant dans un train ? Ses yeux papillonnèrent quelques instants puis, suivant le mouvement, elle sorti de la voiture et se dirigea vers la gare. Elle hésita.
Devait-ils risquer d'entrer dans le hall - sans doute bondé - de la gare afin d'observer le tableau des départs et ce, au risque d'être repérés par des autorités sanguinaires, ou devaient-ils se diriger vers les rails et sauter dans le premier train, sans en connaitre la destination ?
Elle était sans nul doute la plus jeune arrivée ici, elle ne se sentait pas capable de prendre cette décision. Elle regarda ses acolytes - évitant toujours soigneusement Kayliss, espérant une réponse de leur part. Son regard resta plus longtemps sur John. Il avait l'air d'être le plus âgé. Il devait sans doute savoir la marche à suivre... C'est sans doute pourquoi elle s'adressa à lui en priorité.

- Que devons nous faire ? On rentre voir le tableau des trains dans la gare ou on saute dans le premier qui arrive ? Ou on continue simplement le chemin en voiture jusqu'à ce qu'on ai plus d'essence et que l'autre, elle désigna Kayliss sans le regarder, nous en trouve une ?

Elle se retourna vers la brune. Elle avait l'air d'être ici depuis longtemps. Elle saurait peut être...

Jonh fit une petite grimace lorsque Brooke se mit à crier. Étant juste derrière on peut dire que les décibels reçu était assez haute. Manquerait plus qu'il devienne sourd tiens...La jeune femme se mit à donner des ordres et Jonh se demanda si elle était comme cela d'habitude ou bien était ce juste la situation actuel qui le rendait antipathique. Le jeune homme n'avait jamais dit que ils étaient obligé de venir avec lui , au contraire c'était loin d'être son idée. A plusieurs le risque était plus grand de ne pas passer inaperçue et de plus Jonh ne voulait pas mettre en danger d'autres personnes.
Si quelqu'un devait mourir c'était lui seul. Lorsque la voiture commença à être conduit n'importe comment et freine brusquement les entrainant en avant , le jeune homme crut bien que sa vie était fini, le corps lancé à travers le pare-brise. Mais non , la ceinture l'avait sauvé...
Un accident de voiture, comme ça aurait été drôle de quitter ce monde dans les mêmes conditions que sa femme et son enfant.
Brooke descendit de la voiture , apparemment elle avait décidé de prendre le train. C'était un risque de faire ça. Ne connaissant pas le mode de vie des Elipsiens, par exemple peut être que comme lors de la sortie d'une frontière il y avait des douanes. Auquel cas ils seraient un peu tous dans l'embarras.
Jonh descendit donc de la voiture et sentit comme un poids s'envoler de ses épaules. Etait ce bon signe ? Lys s'adressa à lui et lui posa beaucoup de questions. Que répondre ? Le jeune homme n'était pas devin et ne savait pas quelle solution serait la meilleure. Le plan de la voiture ne semblait pas une bonne idée. Qui sait si la panne d'essence n'arriverait pas en plein désert et prendre un train l'était tout autant.

- Et bien...je pense que prendre le train serait une idée, en prenant en compte le fait que peut être des policiers nous demanderont notre carte d'Elipsiens ou quelque chose pour montrer que nous sommes de ce monde. Bien sur ce n'est que mon avis et les vôtres sont aussi bon à prendre et on n'y va.

Des policiers venait d'entrer dans le parking alors il valait mieux s'éloigner du véhicule avant de se faire repérer. Le groupe entra alors dans la gare où les habitants s'affairait à acheter des billets ou bien à courir pour ne pas louper leur transport. Jonh attrapa doucement Lys par le poignet, étant la plus jeun et la plus nouvelle il fallait surement la rassurer un temps soit peu sur ce qui allait venir. Lui donner du courage en quelque sorte. En échange , une vague de désespoir déferla sur le jeune homme ce qui créa un magnifique nuage gris au plafond. Cette nouveauté n'échappa pas à une petite fille qui s'ennuyait en attendant que ses parents faisait la queue. Regardant le petit groupe assez bizarre et surtout le petit nuage, l'enfant se dirigea vers eux avec un air malicieux et lança :

- J'sais qui vous êtes, le nuage me l'a dit ! Je m'ennuie là et si vous m'amusez pas je vous annonce à la police !

Dure épreuve.

Suivant les indications de leur aîné, la petite troupe pénétra dans le hall de la gare. Celui-ci n'était ni bondé, ni vide. Ce n'était pas leur de pointe, mais presque. Lys ne pu échapper à a contemplation de ce lieu, étonnée par sa banalité et... son étrangeté.
En effet, elle avait l'air au premier abord d'une gare normale. La structure était toute en arches et voûtes métalliques, comme la plupart des gares issue de la tendance Art Déco des années 1900. Le hall était surplombé d'une immense verrière, rappelant à la jeune fille un musée parisien qu'elle avait visité lors d'un voyage scolaire. C'était... c'était... Orsay. C'est ça. Musée d'Orsay. Mais cette vague ressemblance était tout ce qui pouvait être qualifié de "normal" dans cette gare. Car la fameuse verrière n'était pas d'un un verre conventionnel, il semblait solide - assez pour protéger es voyageurs - mais était aussi vaporeux, comme de la fumée. Quant aux habituels escalators et ascenseurs, ils étaient dépourvus de socles : les personnes les empruntant semblaient flotter. La jeune fille ne observer plus longtemps puisqu'elle perçu une chaleur inhabituelle s'approcher de son poignet. Aussitôt elle se sentit envahie par le même calme, la même sérénité, que ceux qui s'étaient emparés d'elle lorsque la jeune brune lui avait pris la main. Par contre John, qui lui avait pris le poignet, semblait encore plus triste qu'à l'accoutumée.
L'esprit enfin clair, la jeune rousse commençait à comprendre, un mince sourire aux lèvres...

C'est peut être ça, mon pouvoir ! Si tout le monde en a un, le mien ne peut être que celui-là. Oui, ce doit être ça. Je dois transmettre ma dépression à celui qui me touche. Mais il la ressent à ma place.C'est extrêmement cruel ! Mais si agréable...

Avec ses yeux débarrassés de leur brouillard habituel Lys pu voir le nuage cotonneux qui s'était formé au-dessus d'eux. Pas d'une grande discrétion. Mais pas trop flagrant. Assez cependant pour qu'une enfant le remarque. Elle les menaça.

Et bien ! Bonjour les petits ellipsiens ! Ils n'ont plus...

Machinalement, la jeune fille arracha sa main à celle de John, retrouvant sa déprime qui emprisonna son esprit : elle n'était plus capable de penser. Plus capable d'être elle-même. Se retour si soudain de sa douleur fit monter les larmes aux yeux de la rouquine. C'était trop ! Ce pouvoir était vraiment cruel ! Elle se croyait sauvée, et voilà qu'en quelques secondes elle souffrait de nouveau ! Elle cru qu'elle allait éclater en sanglots. Mais elle n'en eut pas le temps. Comme à chaque fois qu'elle était sur le point de flancher, son cerveau la bloqua. Au lieu des larmes, un sourire fendit son visage. Mais pas son vrai sourire, pas celui qu'elle avait eu quelques instants auparavant. Celui était artificiel, exagéré. La voilà en mode Eden.
Lys éclata de rire. Fort. Un peu trop. Et elle se pencha vers l'enfant, qui était étonnée. Lys lui sourit de plus belle. La petite avait l'air de s'amuser...

-Alors ma chérie ! Tu veux t'amuser ? Super, moi aussi j'aime ça ! Que veux-tu que je fasse ? Tout ce que tu veux, vas-y !

La petite hésita quelques secondes, puis elle lui tendit un paquet de ballons de baudruches. Des animaux en ballons ? Elle n'en avait jamais fait. Tant pis ! Qui ne tente rien n'a rien ! Avec ce sourire faux et un éclat malsain dans les yeux, la rouquine commença son travail de clown avec les mimiques que cela exigeait, sans pour autant qu'elle se force.

Ils gagneraient peut être du temps...

Ca faisait quelques jours déjà que Liam errait dans cette ville étrange, miroir déformé de la vraie San Francisco qu’il n’avait pas vu depuis de longues années déjà, années passées derrière les barreaux. Cinq jours pour être plus précis, qu’il avait passé en « compagnie » de la jolie July et de son fils de 13 ans, Mark. Il avait croisé la jeune maman à son boulot, elle travaillait dans un kiosque à journaux. Il lui avait suffit d’un tour de charme pour s’attirer les faveurs de la demoiselle, lui soutirant un journal avant d’arriver à se faire inviter chez elle pour un café à la fin de son service.

Les choses avaient ensuite été tellement faciles…

Ca avait été un jeu d’enfant de séquestrer mère et enfant une fois les pieds mis dans l’appartement. Il avait ensuite passé les jours d’après à s’informer et à abuser d’eux en maudissant l’étrange transformation que subissait son doigt à chaque fois qu’une envie lui prenait. Dès que ses hormones se mettaient à bouillonner, c’est-à-dire bien trop souvent, son index droit s’allongeait et s’épaississait tout comme sa troisième jambe. C’était ridicule, inutile et voyant, malgré tout une fois l’envie partie il se sentait plus en paix qu’il ne l’avait jamais été… un mal pour un bien en somme.

Il avait fini par se lasser de ses otages et les avaient jeté à la cave bâillonnés et saucissonnés. Rien que pour l’utilité dont-ils avaient fait preuve il s’abstiendrait de les tuer. Il les abandonna donc à leur triste sort avant de partir en ville pour tenter de faire quelque chose de constructif.

Après tout il était dans un autre monde, il était libre de ses mouvements… la vie lui tendait les bras ! Mais c’était le mauvais soir pour faire une balade car ce soir les Elipsiens étaient déchainés. Liam avait donc fait profil bas et avait finit par trouver refuge dans la gare relativement emplie aux vues de l’heure tardive. Ces imbéciles tentaient probablement de fuir l’enfer qui brulait en ville, alors qu’ils en étaient la cause.

C’était dans la nature humaine d’être lâche, il ne comprenait ça que trop bien, comment leur en vouloir ?

Assit sur un banc, le prisonnier regardait passer les gens tandis que sa cigarette se consumait entre ses lèvres. La main droit dans la poche avant de son pantalon il sentait son doigt grossir et rapetisser en fonction de son rythme biologique. Quelle plaie.

Alors que les dernières cendres tombaient de son tube de nicotine, son attention fut accaparée par un groupe qui venait de faire son entrée dans la gare. Ils étaient tous indéniablement désirables… Les yeux de Liam se mirent à briller d’envie alors qu’un sourire étrange naissait sur ses lèvres fines. La suite de la scène ne fit que l’intriguer d’avantage : à peine ce grand échalas à tête de dépressif eut-il attrapé la main de la rouquine qu’un nuage apparut au dessus de sa tête, à environ deux mètres de haut. Des voyageurs, et pas des discrets visiblement.

Ce qui devait arriver arriva : une gamine fondit vers eux avec la ferme intention d’en faire ses esclaves et ça ne manqua pas ! En moins de temps qu’il n’en fallait pour le dire crinière-de-lion se retrouva à faire des animaux en ballon de baudruche pendant que ses parents étaient visiblement trop occupés à faire la queue pour acheter des billets pour reporter leur attention sur leur marmaille. En voilà une bien belle occasion pour ce cher Baldwin…

Il sauta de son siège et s’avança avec assurance de la petite troupe jusqu’à se trouver dans le dos de la gamine ne se doutant de rien. Il mit alors un genoux à terre à la surprise du groupe et susurra quelque chose d’inaudible à l’oreille de la gamine qui devint aussitôt d’une pâleur de craie. Les yeux exorbités de l’enfant avaient quitté les ballons que tenait Lys pour tenter de regarder une chose dans son dos.

Un couteau plus précisément, dont la pointe était très légèrement enfoncée dans son dos.

Liam profita du mutisme de la mioche pour lever un visage souriant vers les 5 jeunes gens qui le fixaient, peu rassurés.

- Bonsoir ! Vous avez des problèmes j’ai l’impression… je peux régler ça facilement si vous voulez…

Il accompagna ses paroles d’un léger mouvement de son arme, tirant un couinement à la pauvre gosse qui se tortillait sous l’effet de la peur. Le prisonnier sortit de sa poche sa main dont l’index était étrangement grand et tapota la tête de la gosse comme n’importe qui voulant montrer de l’affection. L’éclat dans ses yeux était bien plus pervers quant à lui.

- Dans tous les cas je pense qu’il vaudrait mieux sortir, le temps est à l’orage ce soir après tout… et vous avez l’air d’aimer ça, la pluie.

Il leva alors les yeux vers le nuage gris surplombant Jonh. Ils n’avaient pas vraiment le choix, vu comme ça.

Cette gare lui fouttait froid dans le dos, pas qu’elle soit effrayante, lugubre, non c’était par sa banalité dans une tel situation qui clochait. Les gens se précipitaient pour prendre leurs trains, faisaient la queue pour s’acheter un billet, les enfants criaient et pleuraient car il trouver que le temps était trop long, dans le coin un adolescent était en train de livrer bataille a un pauvre distributeur de confiserie hors service, et le jingle d’annonce des trains était AUSSI désagréable que dans la réalité.

Kalyss fut cependant très vite sorti de son analyse lorsqu’il vit le nuage se former au dessus de la tête de Jonh, pas très discret, mais au moins il connaissait le pouvoir de chacun, hormis peut-être Lou qui se faisait discrète depuis l’épisode de la voiture. Ainsi, la météo s’adapter a l’humeur du garçon ? C’était presque aussi inutile que de transformer le plus pure des anges en un démon vicieux. Décidément il n’y avait que Brooke pour les défendre dans l’assemblé…et ça l’agaçait.

En tous cas, comme il l’avait prévu, le nuage avait fini par attirer quelqu’un. Une petite fille qui a tous de suite compris que sa découverte lui permettrait d’avoir cinq beaux jouets en attendant papa et maman trop occupé avec la vendeuse de billet ! Elle menaça le groupe de les dénoncer, s’il ne l’amusait pas maintenant ! Tout de suite !

C’était quoi ce chantage à deux balles ?

Kaly’ haïssait les enfants presque autant que le sexe, il ne savait pas particulièrement pourquoi, peut être justement, parce qu’il était l’aboutissement d’une nuit torride entre papa et maman ? En tous cas la rouquine c’était pris au jeux et s’attelait déjà à la confection d’animaux en baudruche coloré. Ridicule…

*pin ! pinpin ! OUUUH ! Vive le cirque * ne put-il pas s’empêcher de chantonner pour lui-même

Mais il n’eu pas le temps de sortir une de ces cinglantes réplique qu’une nouvelle personne s’approcher d’eux. Il n’avait pas loin des quarante ans, était plutôt grand, et quelque rides marquaient déjà son visage. Son regard libidineux terrorisa Kalyss encore plus que la banalité de la gare…Mais le « Must », c’était quand même le couteau sous le t-shirt de la fillette.

« Mais il est tarré ! »

Et voyageur aussi…à en juger ce doigt qui s’agrandissait…Qui s’agrandissait ? Et pas que ! Il lui sembler aussi qu’il était devenu un peu plus large et dur au fur et a mesures des secondes…Kalyss avait peut être peur du sexe, mais il connaissait assez son anatomie pour faire le lien entre le doigt du nouveau venu et…un pénis T_T
Une expression de dégout se dessina instinctivement sur le visage de l’adolescent…C’était quoi sa tare au juste ? C’était aussi un pornophobe ? ou un détraqué sexuelle ? A en jugé le regard de l’homme, la deuxième solution semblait meilleur…au grand damne de Loveless.

« Merci de t… »

Il ne continua pas sa phrase ! Mais bon dieu pourquoi avait il fallu qu’il lui parle ? C’était vraiment pas le moment ! Ni la personne s’il s’agissait vraiment d’un détraqué de l’entrejambe. Il avait envie de crier sa rage et sa peur, mais sa fierté l’en empêcha…et le canon du revolver sur sa tempe aussi…apparemment, papa était pas content qu’on terrorise sa progéniture…

Aux vues du début de phrase du grand mat il avait eut la présence d’esprit d’accepter sa proposition mais n’eut pas le temps de finir sa phrase. Un canon était braqué sur la tempe de l’adolescent ce qui tira un petit rire à Liam. Il avait pourtant bien caché le couteau mais « papa » avait dû remarquer le visage de son angelot… Les choses devenaient vraiment, mais vraiment intéressantes. Si seulement « papa » avait été moins bête !

Le pervers attrapa avec fermeté le petit menton de l’enfant, son doigt démesurément grand posé le long de son visage blafard. Il remonta alors avec une lenteur calculée sa main gauche tenant le couteau, la lame glissant sur la peau de la gosse en y laissant une longue et fine griffure rouge, jusqu’à ce que l’éclat de l’acier se trouve tout contre sa gorge palpitante. Durant tout ce moment il n’avait pas arrêté de fixer le père qui semblait à la limite de la crise d’apoplexie.

- Non non non… ce n’est pas un jeu papa, tu vas perdre à ce rythme.

Le prisonnier accentua la pression sur sa main, entaillant plus profondément la peau fragile de la gamine qui ne put retenir un cri. Il n’en fallut pas plus pour que son père prenne la même couleur d’albâtre et se mette à trembler comme un vieux gâteux. Cette peur, cette vision de douleur… il n’en fallait pas plus pour mettre Liam de très bonne humeur.

- Je pense vraiment que tu devrais baisser cette arme si tu tiens à ta gosse. A moins que tu veuilles t’en débarrasser ? Les cris les pleurs c’est barbant je te comprend. Un coup de couteau et je l’ouvre comme un goret, prestation en solde, y’a qu’à demander !

- STOP ! Arrêtes je t’en supplie ! Je… je pose mon arme… regarde…, l’homme se pencha et déposa l’arme sur le sol de la gare avant de se redresser les mains levées, j’ai plus d’arme ! Alors lâche ma fille je t’en supplie !

Le sourire de Liam s’élargit et il fit un signe de la tête à Kalyss pour qu’il ramasse l’arme au sol. C’était le moment de partir et de tirer leur révérence…

Toute la foule emplissant la gare était maintenant tournée vers eux dans un silence de mort mais cela ne déstabilisait pas du tout le pervers qui se contenta de lâcher le menton de l’enfant pour l’attraper par la taille et la soulever. Il se dirigea alors vers les quais sous les regards médusés, suivit de près par la petite troupe qui n’en menait pas large non plus. Le tableau d’affichage annonçait le départ imminent d’un train, ils n’eurent donc qu’à sauter sur le balcon arrière, comme dans les vieilles locomotives, pour se sentir en relative sécurité.

Le père qui les avaient suivit courrait présentement le long du quai en hurlant et en l’insultant. Franchement… c’était pas des manières ça, il avait encore rien fait à sa mioche…

- Papa, je vais devoir t’apprendre la politesse j’ai l’impression…

Aussitôt dit aussi tôt fait, il trancha sec la gorge de l’enfant avant de bazarder le corps sur la voie et de faire un signe d’adieu au père horrifié qui venait de tomber à genoux, les yeux exorbités. Liam fit alors volte face pendant que le train prenait de la vitesse, ignorant le sang qui couvrait ses vêtements comme si c’était quelque chose de naturel.

Il se contenta juste de quelque mots adressés à ses nouveaux « compagnons » lorsqu’il quitta le balcon pour pénétrer dans le wagon de queue :

- Dommage, elle était mignonne.

Dean avait observé sans mot dire Dakota regler ses problèmes de pouvoir avec Christopher. D'après ce qu'il avait vu, la blondinette semblait être capable de pouvoir copier les pouvoirs des autres. Ce qui n'était pas forcémement une bonne chose. En tout cas elle semblait excédé, et sur ce point, le gamin était d'accord avec elle. Ca n'était pas particulièrement marrant de se retrouver avec le cul brillant comme ça quand on venait d'échapper à une pieuvre géante qui s'apprêtait à vous dévorer. Elle finit néanmonins par "arrêter" de briller à force de se reculer. Cinq mètres, c'était la distance qui empêchait son pouvoir copieur. Le gamin en prit note, bien que lui même ne vois pas ce qu'il pourrait faire de cette information étant donné son pouvoir pathétiquement inutile.

A sa proposition, Dakota lui répondit qu'il y avait peut être encore des rames dans le métro. Dean haussa les épaules, c'était qu'une idée, hein ! Au moins avait il un temps soit peu réfléchit à quelque chose. Elle parla aussi des égouts mais ce fut James qui la reprit en annoncant que non, les égouts c'était pas une bonne idée. Dean considéra le Voyageur qui poirautait dans ce monde depuis bien plus longtemps que lui et approuva sa décision d'un léger signe de tête. Qui sait s'ils ne trouveraient pas un espèce de rat géant au find fond des égouts ou un truc de ce genre. Un poulpr détecteur de pouvoir était à son avis humblement suffisant.

Ce qui faisait que la solution restante était d'utiliser le pouvoir de... Le sien ?! Le gamin la regarda avec un estomaqué puis se rassura progressivement en se disant qu'il avait du mal entendre.

- Pardon ? -

Mais non, Dakota continuait sur sa théorie. Il pouvait parfaitement leur servir d'éclaireur en leur disant si la voix était libre ou non. Et même James la soutenait ! Dean commenca à reculer progressivement. Bien, il était piégé, n'avait rien d'autre à faire que de rester avec cette bande de fou furieux...Mais ce n'était pas juste ! Le gamin lanca un regard tristement larmoyant à Christopher avant de se dire que cela ne servait à rien de toute façon, ce type ne devait pas comprendre un traitre mot de ce qui se passait. Alors il se décida à reprendre la parole.

- QUOI ? Nan mais...mais...mais ça marchera jamais ton plan ! * Argument pathétique, va falloir trouver mieux....Mais...le pire c'est que putain qu'elle à raison ! * Moi j'veux pas ! - finit par couiner le gamin bien qu'il sente à travers les prunelles glaciales de la blondinette qu'il n'avait pas son mot à dire.

Il lui fallut une minute. Une toute petite minute pour inspirer un grand coup, ce dire que c'était comme ça qu'on devenait un homme, qu'il n'était plus un gamin, bref pour se persuader que c'était comme un vaccin : sur le coup ça fait mal mais après on est toujours mieux.

-......Et pis va falloir me porter parce que mon corps va tomber dans les pommes. Et faudra attendre toutes les trois minutes que j'me réveille avant d'se remettre en marche. - Silence - Tu prononce le mot Dak' ? murmura-t-il avec la tête du bétail qu'on envoie à l'abattoir, le front bas, les yeux rivés vers le sol.

Lys était redevenue normale. Enfin, déprimée tout du moins. Eden était partie. Alors qu'elle était toute euphorique, s'occupant d'amuser l'enfant, déstabilisant sans doute ses compagnons par son brusque changement de comportement, quelque chose l'avait changée. C'était le couteau. Le couteau sous la gorge de l'enfant. Et le sang. Rien qu'un filet de sang avait suffit à faire s'envoler l'euphorie. Son cerveau semblait avoir compris qu'il devait se reprendre. Lys ne pouvait se permettre de voir quelqu'un mourir. Pas encore. Puis, tout alla très vite : Kayliss avait un révolver sur la tempe, le couteau s'enfonçait toujours plus, le révolver tomba par terre, puis entre les mains du fou, qu'étrangement, ils suivirent avant de sauter dans le train. Tout semblait aller mieux. Mais il y avait un détail qui clochait. La petite était encore avec la petite, le couteau était toujours sous sa gorge. Lys entendit le père crier, sans comprendre. Par contre l'autre semblait avoir tout compris. Il trancha la gorge de l'enfant, la jeta du train, et se tourna vers eux, comme s'il faisait ça tous les jours ! La jeune rousse croisa son regard, elle en trembla. L'homme avait pris plaisir à faire cela, ses yeux le prouvaient, ils pétillaient comme ceux d'un enfant sous l'arbre de Noël.

Un rire s'échappa des lèvres de la rousse. Encore une fois, rien à voir avec un vrai rire, ou son rire euphorique. C'était un rire lugubre, nerveux, triste. Elle ne se rendait même plus compte que le train prenait de la vitesse, son corps tremblant de toute part. Une secousse du train la fit tomber contre la barrière et elle en profita pour s'y adosser, ramenant ses genoux à elle, se rendant à peine compte des larmes qui coulaient sur ses joues. Elle ne percevait pas l'animation qui régnait autour d'elle...

Tous fixaient l'homme, le tueur. Kayliss semblait bouillonner. John était impénétrable. Les filles choquées. Mais avant que quelqu'un ne pu répondre, s'énerver, étrangler cette raclure, la porte du wagon s'ouvrit. Un uniforme. Un contrôleur. Enfin, une contrôleuse, plus précisément...

- Quel est ce tapage ? s'énerva-t-elle, est-ce que vous avez au moins vos billets ?!

La femme était petite, rondouillette et engoncée dans son uniforme bleu. Ses cheveux blonds presque gris étaient tirés dans un chignon strict, renforçant son visage sévère. Elle les fixa un à un, commençant par la rouquine, puis John, qui était le plus proche d'elle, suivit de Lou, Brooke, le fou, et enfin... Kayliss. Il leur restait peut être un chance. Celui-ci pourrait-il utiliser son pouvoir pour les sortir d'affaire ? Ou le sang sur le t-shirt du monstre l'en empêcherait ?

Elle n'en revenait toujours pas. C'était... Un assassinat venait de se produire sous ses yeux ! Une innocente petite fille égorgée par un vil personnage ! Ok, elle avait tué quelques Ellipsiens plus tôt dans la soirée mais... Ce n'était pas pareil ! Elle défendait sa vie ! Que là... Elle devait avoir, quoi, huit ans ? Elle ne méritait pas cela ! Elle aurait dû avoir une longue vie... Et ce père éploré qu'ils avaient laissé derrière eux... Et ces nombreux témoins qui ne manquerait pas de les décrire à qui voudrait l'entendre, de sorte qu'ils soient immédiatement repéré où qu'ils aillent... Et Kalyss qui avait maintenant une arme à la main... C'était dangereux, ces trucs ! Un coup pouvait partir si vite, sans prévenir... Surtout qu'elle était juste à côté de lui et risquait fort de s'en prendre une sur le pied ! Et alors, elle n'imaginait même pas la douleur, et le sourire excité du détraqué... Ah, mais pourquoi avait-il fallu qu'ils se retrouvent avec un pareil personnage ?

Elle aurait voulu hurler... Mais surtout balancer l'indésirable par dessus la rambarde. Oh oui, elle en avait terriblement envie... Et elle se doutait bien que les autres avaient la même idée derrière la tête. Elle serait bien passée immédiatement à l'acte si un nouveau malheur ne s'était pas abattu sur eux : une contrôleuse, jeune et bien faite, venait d'arriver et les regardait d'un air suspicieux. Absolument génial... Et maintenant, l'autre détraqué allait sûrement lui sauter dessus. Il fallait faire quelque chose, et vite... Une idée lumineuse qui ne plairait peut-être pas à tout le monde lui vint. D'une voix basse, elle murmura à Kalyss :

-Kalyss... T'aurais pas quelque chose à faire, là ?

Il était le seul à pouvoir préserver leur discrétion. Si elle s'en chargeait, elles finiraient toutes deux trempées et ils seraient démasqué. Il fallait à tout prix qu'il use de ses charmes pour que la jolie jeune fille s'en aille et ne dise à personne qu'une poignée de clandestin voyageait à l'arrière... Le train était loin de la gare, maintenant, et commençait à prendre de la vitesse. Si on balançait le Fou par dessus bord, il ne pourrait pas les rattraper... Ce serait vraiment une bonne idée ! Mais tandis que la femme les regardait d'un air de plus en plus effrayé, une annonce retentit dans le train :

"En raison de quelques problèmes techniques, le train fera un arrêt de quelques minutes."

Il ne manquait plus que ça ! Brooke était de plus en plus nerveuse et elle tapota le bras de Kalyss qui se trouvait juste à côté d'elle. Elle lui lança un regard qui montrait très bien ce qu'elle ressentait : il fallait se dépêcher, et espérer pour que le dysfonctionnement se trouve à l'avant et non à l'arrière...

Comme tout l'heure lorsque Lys lâcha Jonh , ce dernier sentit un poids s'envoler. En effet il était fort possible que la jeune rousse refile le cafard. Enfin, peut être juste sa dépression. Sans doute ayant reçu un choc trop fort, Lys changea totalement de comportement face à la gamine et avec un plaisir forcé commença à l'amuser. C'était étrange...Et pas que la situation.
Un homme s'approcha d'eux , une tête qui n'attirait pas la gentillesse et ses yeux avec une leur bizarre à l'intérieur ne rassurait pas non plus.
Voilà qu'ils attiraient les gens dangereux en même temps que les anti-voyageurs. Le type s'était posté derrière la gamine et cette dernière ne semblait pas du tout rassuré, elle était terrifié. Sans doute l'inconnu lui faisait du mal. Mais que faire ? L'homme sortit alors sa main de sa poche où un doit s'allongeait et rapetissait au fil des secondes. Ah, alors c'était un voyageur...Leur nouveau collègue sortit alors une phrase sur le temps en levant les yeux au plafond, Jonh suivit son regard avant de s'apercevoir qu'un nuage était au dessus de lui. Un nuage gris...qu'est ce que c'était que ce bazar ?
Le jeune homme n'eut pas le loisir de réfléchir plus sur ça car le père de la petite fille était arrivé et fort mécontent pointait un pistolet sur la tempe du mec. Il ne manquait plus que ça...Seulement , le voyageur ne semblait nullement avoir peur, au contraire, il prenait un malsain plaisir avec le père.
Croyant que ce dernier avait réussi à négocier il se trompa lourdement car l'homme se saisi de la petite avant de filer vers le train. Les habitants regardaient le groupe qui, plutôt que de se faire massacrer préféra suivre le kidnappeur.
Celui-ci ne laissa pas tomber sa proie même lorsque le train démarra laissant courir le pauvre père derrière sur le quai. Jonh ouvrit des yeux ronds lorsque , l'homme égorgea la pauvre enfant et la balança sur les rails. Se tournant vers eux , il ne fit que dire un commentaire de pervers avant de pénétrer dans le wagon.
Comment avait il pu tueur une enfant de sang froid ? Et le rire de Lys à côté de lui l'énervait encore plus.
S'en était trop pour Jonh qui avait déjà bien assez de soucis comme ça et entrant à son tour il suivit le voyageur puis le héla :

- Hé toi !

Il attrapa l'homme par le col , son sang bouillait de l'intérieur et comme l'accompagnant dans sa folle colère des nuages se mélangeait au dessus de lui.

- Pourquoi t'a fait ça ?! Tu as un problème ?! Tu crois pas qu'on est déjà pas assez aimé alors tu veux en rajouter ?! De plus, cette pauvre gosse avait rien ! Espèce de pourriture !

Alors qu'il s'apprêtait à le frapper la porte s'ouvrit laissant passer une contrôleuse rondouillarde. Jonh lâcha le voyageur tandis que la femme les regardaient tour à tour suspicieuse leur demandant leus billets. Ils allaient être découvert.
Une annonce passa disant que le train avait un problème technique, c'était la goutte qui fit déborder le vase. N'écoutant même pas ce que disait Brooke, le jeune homme en avait marre de ce monde , marre de la vie , marre de tout ça ! Il en avait ras le CUL !
Le dernier mot sonna comme un déclencheur car au même moment un orage éclata au dessus d'eux lançant des petits éclairs. Attention ça brûle.

"J'en ai eu une les autres sont partis par là, faut se dépêcher ils court vite ces ptits cons!"

La pluie trempait la fine chemise blanche de la rouquine. Au moins, ça l'avait réveillée ! Tremblante, les yeux aussi mouillés que ses vêtements, la jeune fille releva la tête. Un nuage noir s'étendait au dessus de John, s'étendant toujours plus, recouvrant le train et les alentours. Presque comme un vrai orage. Sauf qu'il était trop bas, et les éclairs trop petits et trop nombreux. L'un deux frôla une de ses mèches rousses. Ca sentait le brulé maintenant ! Heureusement, qu'il pleuvait, au moins sa tignasse ne prendrait pas feu - d'autant qu'elle doutait qu'on différencie le feu de sa véritable chevelure... Lys se releva, tremblant toujours, mais de froid à présent. Elle aussi se sentait envahie par la colère. Cet homme ne méritait pas de rester. Mais il ne pouvait rien faire, pas tant que la femme blonde était ici, avec eux. Une annonce avait retenti, mais elle semblait hésiter. Quel devoir devait elle respecter : les billets ou les problèmes techniques ? Le problème technique impliquant beaucoup plus grand qu'un petit groupe de six personnes, la femme décida de rebrousser chemin.

- Vous avez intérêt à avoir vos billets vous ! Ne bougez pas d'ici, je vais revenir !

Elle retourna dans le wagon, vérifiant l'état de son chignon. En fait, ce n'était peut être pas tant sur ses responsabilités qu'elle s'inquiétait, mais pour ses cheveux ? Peu importe. Le sort de cet homme était plus important. Dès que la porte eut claquée la jeune fille entendit un éclair s'abattre sur le sol, près d'eux. John semblait laisser éclater sa colère. Lys s'approcha de Brooke -étrangement, c'était en elle qu'elle avait le plus confiance - et observa. Pour le moment, peu lui importait sa vie, son futur, les gens qui l'entouraient. Son esprit était focalisé sur cet être infâme qui les regardait en souriant. Il ne pouvait pas rester avec eux. Il ne pouvait pas rester, tout court. Lys avait néanmoins des doutes sur leur futur. Et s'ils ni arrivaient pas ? Si l'homme leur faisait subir la même chose qu'à la petite fille. Elle recommençait à avoir peur. Mais elle eut une idée. Elle se souvenait de son pouvoir. Si elle réussissait à toucher cet homme, peut être qu'elle parviendrait à le déprimer assez pour qu'il perde ses moyens et, ainsi, ils pourraient se débarrasser de lui. Oui. Elle ne voyait pas d'autre moyen. Lys fit un pas, se plaçant à la hauteur de Brooke et des autres.

Allez, courage. Pour une fois. Après tout, tu ne tiens pas à la vie non ? S'il te plante, tu pourras le rejoindre. Oui. Je serais enfin avec Jake... Je dois le faire...

Un pas de plus. A présent, il n'y avait que John entre elle est l'homme. Elle tremblait toujours. Ses cheveux trempés étaient deux fois plus longs qu'à l'habitude, ils lui arrivaient sous les fesses. Sa chemise blanche était si mouillée qu'elle en était transparente. L'homme ne manque pas de le remarquer. Ses yeux brillaient d'un éclat plus fort, plus pervers.

Respire...

Lys prit une grande inspiration. Encore un pas... Elle était à présent à la même hauteur de John. L'orage redoubla. Il devait la laisser faire. Un dernier pas. Elle tendit la main vers le visage de l'homme, ignorant son doigt qui grossissait étrangement, ses yeux vers son soutien-gorge apparent, le couteau dans sa main. Il se pencha assez pour qu'elle puisse le toucher. Aussitôt, elle se senti pus légère. L'homme perdit tout son éclat pervers. Elle se retourna vers John, sans cesser de toucher l'homme.

- Vas-y, profites.

Vite. Ils devaient faire vite.

A peine le problème de la mioche criarde réglé qu’il fallait maintenant tomber sur une contrôleuse montée sur ses grands chevaux. Son arrivée avait au moins eut le mérite de calmer un peu le grand échalas qui visiblement voulait sa peau. Un problème technique choisit ce moment pour se manifester et la fit vite déguerpir vers l’avant du train désormais à l’arrêt. A peine eut-elle disparu que Jonh laissa éclater sa colère… créant un orage miniature.

La pluie tombait drue, délayant un peu le sang qui imbibait le t-shirt de Liam, pas du tout impressionné par le phénomène. Il avait vu bien pire dans sa vie qu’une tempête de poche, le gamin pouvait toujours retenter sa chance une autre fois ! En attendant il gesticulait comme un possédé en beuglant grosso modo qu’il était une raclure. Oui, et alors ?

- Ecoute gamin, elle vous aurait pressuré avant de vous dénoncer. J’étais pas forcé de la tuer au final, bien sûr mais… tu voulais quoi ? L’adopter ?

Alors qu’il regardait Jonh avec un air ironique, crinière-de-lion s’avança vers lui, la chemise trempée et extrêmement transparente. L’Œil du trentenaire fut aussitôt attiré par les formes qui se dessinait sous le tissu humide : la courbe d’un sein, le volume d’un téton… aussitôt son doigt grandit, révélant le phénomène se déroulant sous la ceinture.

Doucement elle s’avança, se pencha vers lui jusqu’à ce qu’il discerne son parfum enivrant. Elle tendit la main vers son visage et avant qu’il ne puisse réagir leurs peaux entrèrent en contact. Après la douce sensation satinée, c’est une déferlante de dépression qui tomba sur Liam. Tout ses mauvais souvenirs, toute son enfance lui revenaient en mémoire. Il se rappelait les coups, il se rappelait son père, il se rappelait Mary…

Sans même qu’il s’en rende compte une larme perla de ses yeux, juste quand la colère couvant sous le chagrin fit surface. Cette fille… était un monstre ! Tout ça n’avait prit qu’une seconde, pas assez de temps pour que Jonh puisse faire quoi que ce soit. La main du prisonnier partie, repoussant brutalement l’asperge à tignasse rouge qui avait visiblement eut la ferme intention de le lyncher.

Quelle ******…

- Ne me touches pas ! J’ai pas besoin de ta déprime à la con, tu te la garde OK ?!

Il inspira profondément, fusillant du regard la silhouette de la jeune fille à présent collée au mur du wagon. Elle ne savait rien, rien de lui, elle était comme les autres avec sa justice qui ne fonctionnait que quand ça l’intéressait. Qui avait prit sa défense à lui, quand tout n’était qu’un enfer ? Qui ?!

- Tuer une mioche c’est mal, mais quand c’est moi c’est bon, ça « passe » ? Ta pitié les elipsiens n’en ont rien à foutre, ils nous détestent et rien de ce que tu y feras ne changera ça. Alors lis au lieu de te la jouer, duconne !

Liam tira de sa veste le Dreamland soir du jour, relatant les arrestations et condamnations de voyageurs simplement accusés d’exister et le balança sur la rousse. Sa bouche était déformée par un rictus de rage et il dû se forcer à inspirer profondément pour retrouver un calme plus que relatif.

Ils perdaient du temps bêtement à se chercher des noises alors que la contrôleuse allait bientôt se radiner, avec les problèmes qui vont avec. Maintenant qu’ils étaient hors de la ville la meilleure chose qu’ils avaient à faire était de descendre et de réfléchir à la suite du programme dans la plaine félicité. Mais ces idiots ne voudraient probablement pas le suivre…

- Mais la lecture, vaudrait mieux la faire dehors, parce qu’on va forcément s’attirer des problèmes en restant dans ce train. Maintenant si vous voulez mourir ça vous regarde, après tout plusieurs d’entre vous ont les tronches de l’emploi…, il fixa Jonh et Lys quelques secondes avant de poursuivre, Bref, si ça peut vous rassurer je compte pas vous faire ce que j’ai fait à la petite. J’ai pas de raison pour, non ?

Et ce qu’affichait alors son visage reflétait plutôt la phrase « ne me donnez pas de raison pour ».

C’était officiel, elle aurait du rester en dehors de ce véhicule.

Elle était resté silencieuse tout le long, se contentant de regarder les membres du groupe un part un, jusqu’au moment ou une fillettes débarqua et commença son chantage. Comme si ils avaient besoin de ça ! Lys commença à… Radicalement peter un boulon, et Lou n’était pas loin d’être à la recherche d’une corde. Mais le véritable danger, c’est l’homme qui débarqua alors. Dés qu’elle croisa son regard, elle fut sincèrement inquiète. Ce type ne lui inspirait aucune confiance, il la tétanisait radicalement, parce que ce regard… Il ranimait un bien vilain souvenir qui avait été la source de sa psychose. Elle recula. De l’aide ? De l’aide de ce taré ? Non, il fallait partir loin, loin, loin. Prête à mettre les voiles une nouvelle fois, elle en fut complètement incapable quand elle remarqua le père de l’enfant et l’arme qu’il tenait entre les mains. Mais bon dieu qu’est se qu’elle avait bien pu faire pour que tout ça lui tombe dessus ?

Tout s’accéléra, sans qu’elle ne puisse comprendre bien comment, pourquoi, ils étaient dans un train. Tout le monde retiens son souffle, la gamine s’est retrouvé dans les bras du fou furieux, le couteau racle avec force son petit cou blanc, le corps est propulsé hors du train, le regard du père, le tueur qui lance une conclusion dérisoire face au événement, comme si… Tout cela était d’un banal…

Déconnecté. C’était bien le mot, elle n’en revenait pas, ça ne pouvait pas être réel c’était trop effrayant. Posté comme une imbécile, les bras croisé contre elle comme si elle était frigorifiée, aucun son ne sortit de sa bouche. Elle fixait le fou. La contrôleuse arriva à ce moment mais elle n’y prêta aucune attention. Le train avait un problème ? Bien sur qu’il y avait un problème ! Une môme haute comme trois pommes morte sur le quai d’une gare, un tueur dans les wagons, un putain de pervers qui méritait de passer sous les rails !

Lys venait de toucher l’homme, celui-ci ne tarda pas à la propulser contre le mur en insultant la rouquine. Elle fixa longuement le journal qu’il venait de lancer à la jeune fille. Certains Elypsiens étaient aussi des monstres, soit, mais elle ne pouvait pas accepter qu’on ai arraché la vie de cette enfant. Elle aurait voulu hurler, mais rien, sa voix venait de loin, las, et elle n’arrivait à lui donner aucune intention.

- Pauvre taré… ! Tu viens de descendre une gamine et tu crois que les Elypsiens vont t’accueillir à bras ouvert ? Ca ne va faire qu’empirer notre situation ! Demain le gros titre ça sera « Les voyageurs égorge nos enfants » et ça sera pas des conneries. Tu les mets tous dans le même sac, il y en a qui n’ont rien contre nous ! Ok, ok ce soir ils se sont levé mais… Merde… Elle avait quoi cette gamine ? Huit ans ? A peine ?

A quoi ça servait de toute manière ? Elle n’entendait pas lui rendre raison, ils étaient bien trop mal pour ouvrir un tribunal. Si ça se trouve il n’était pas à son premier cou. Un détraqué… Pourtant il avait raison : Si ils restaient ici, ils étaient des hommes mort. Ils fallaient fuir, encore. Alors elle s’approcha de l’homme, et malgré toute la réticence qu’elle avait, tout le dégoût qu’elle éprouvait, la haine alimentant son geste, sa main alla se coller contre sa gorge, envoyant une sévère décharge à la pourriture.

- De toute manière tu n’as même pas intérêt à essayer de nous toucher.

Et elle lâcha prise, avec hâte, c’était peut être ridicule, idiot fasse à se qu’il aurait mérité, mais elle aurait voulu que se soit claire. Après un dernier regard vers les autres elle partis au devant à la recherche d’une passerelle qui lui permettrait de descendre du train. Elle ne réfléchissait plus vraiment, faisait tout presque machinalement, elle se souvenait vaguement de la carte de Declan. Ils allaient tomber dans la plaine quelque chose, ça n’empêchait qu’elle n’avait pas plus d’informations sur les lieux… Arrivé à la passerelle cependant, la voix peu agréable de la contrôleuse la fit redescendre sur terre.

- Ou allez vous, vous ? Votre billet!

Bordel, quelle plaie… Et sans réfléchir, saisissant les bras de la jeune femme qui reçu alors une forte dose d’électricité et qui s’en vit paralyser en deux trois mouvement, elle ouvrit un compartiment vide et la rejeta dégoûté avant de déguerpir et sauter du train.

Mais qu'est se qu'elle venait de faire au juste? Elle n'en revenait même pas elle même, et quand l'idée qu'elle venait de toucher deux individus lui arriva clairement, un frisson de terreur la parcourra, répugné, tandis qu'elle essuyait nerveusement ses mains contre son pantalon, comme annimé de tic nerveux inctrolable.

Au moins elle ne l'avait pas égorgé elle, cette pauvre femme...

Shannon, en larmes, descendait du train dans lequel elle avait embarqué à toute hâte face à la violence ambiante qui régnait dans la ville, dans l’espoir de tomber sur quelqu’un de normal.

Pour résumer : sa mère l’avait emmenée voir le docteur Parkinson. Après s’être calmée, car elle le trouvait laid et que c’était la raison pour laquelle elle était venue le consulter, il l’avait hypnotisée et… elle s’était retrouvée à San Francisco. Ou presque…

C’était assez indescriptible. Elle ne se posa tout de même pas trop de questions et décida de rentrer chez elle. Sauf qu’il n’y avait pas de chez elle… A la place de sa belle maison, il y avait un petit pavillon… Elle pouvait d’ailleurs distinguer très clairement à travers la fenêtre un jeune homme sortant de sa douche. Inconsciemment, elle sonna chez lui, prétextant être une nouvelle arrivante dans la ville qui n’avait nulle part où aller. Il semblait suspicieux mais accepta finalement.

Elle resta trois jours sans coucher avec lui, car elle savait que c’était sa garantie de rester le plus longtemps possible : plus elle le ferait attendre, plus elle pourrait rester.

Mais c’est alors qu’elle dormait qu’elle fut brusquement réveillée par sa main sur sa bouche, qui l’empêchait de respirer. « J’aurais dû m’en douter, sale trainée » lui cracha-t-il alors qu’elle se débattait et lui donnait de faibles coups à l’aveuglette, paniquée. Sa main rencontra une lampe de chevet, qu’elle écrasa par réflexe sur la tête de son assaillant avant de s’enfuir de chez lui.
Il avait dû la voir le jour où il était entré dans la salle de bain sans toquer, alors qu'elle se dévisageait dans le miroir. Il n'avait donc pas hurlé par pudeur mais parce qu'il l'avait vue... ?

Il n’était apparemment pas le seul à avoir pété les plombs : tout le monde semblait déterminé à avoir la peau d’un certain gibier. Mais lequel ? Shannon s’informa auprès d’une vieille dame, qui lui apprit que les voyageurs étaient activement recherchés par les ellipsiens, qui voulaient leur peau.

Et si elle était elle-même une voyageuse ?! Elle ne mit pas trop de temps à le comprendre, car elle ne connaissait pas cette ville et elle avait été agressée. Mis bout-à-bout, ces deux éléments l’amenaient donc à cette conclusion.

C’est après avoir réalisé que se cacher dans un buisson n’était pas une solution durable qu’elle opta pour quelque chose de plus radical : elle allait quitter cette ville !

Sa vanité la perdra, car elle eut la mauvaise idée de se regarder dans le reflet d’une fenêtre, tout en sachant pertinemment ce qu’elle allait voir, car ayant déjà tenté l’expérience chez son boyfriend provisoire. Elle avait alors décidé de ne pas la renouveler mais voulait voir de quoi elle avait l’air, c’était incontrôlable. Tout le monde pouvait alors voir le laideron qu’elle reflétait, et ils ne tardèrent pas à en déduire qu’elle était une voyageuse…

AAAAAAAAAAAAAAAAH ! cria la jeune fille, poursuivie par une horde de malades. Lorsqu’elle vit le train, elle y grimpa immédiatement.

Pourquoi sa mère avait-elle décidé de s’occuper d’elle maintenant ? Et quelle décision ! Voilà où ça l’avait menée ! En fin de compte, elle se débrouillait bien mieux sans son aide, et elle-même n’aurait pas réussi à se foutre dans une pareille merde !

Alors qu’elle pleurait toutes les larmes de son corps, elle vit un éclair, et ce n’était pas à cause du temps… Peut-être que quelqu’un d’autre avait sa « maladie » ? Quelqu’un de normal, à qui il arrivait quelque chose d’incontrôlable ? Dès le train à l’arrêt, elle en descendit pour rejoindre un groupe de voyageurs. Elle restait tout de même sur ses gardes et ne pu contrôler sa tête de se retourner face au reflet d’une vitre. La peur lui avait fait oublier et elle hurla en voyant quelqu’un d’autre en face d’elle.

Je ne suis pas comme ça pour de vrai, je vous rassure !! se justifia Shannon, pour ne pas être seule.

Yoru n’en pouvait plus, l’ambiance était pesante, il avait atteint un niveau de stress impressionnant, son front perlait et il n’avait qu’une envie : Celle de sortir de ce compartiment et voir le jour. Pourquoi était-il ici, qu’est-ce qu’il avait fait pour mériter ça ? Pourquoi personne ne pouvait le comprendre ? Et il fallait en plus de ça qu’une gamine foute la merde ! Lorsqu’Aldaée fit se rendre compte à l’asiatique que lui aussi était blessé, il baissa les yeux pour regarder son torse et vit une longue trace sanglante allant de part et d’autre. Ses yeux s’agrandirent l’espace de 2 secondes, il resta un instant comme ça, ne sachant que faire, puis il chuchota :

-Qu’est-ce que j’ai fait pour mériter ça ?

Il leva un regard plein de détresse vers Aldaée, il fallait faire vite, si il avait ressentit quelque chose de négatif sur elle, ce serai surement pire pour lui. Un bruit retentit et Elie s’était déjà transformé en loup garou, un loup énorme. Yoru était tellement choqué par sa blessure qu’il ne bougea pas d’un centimètre. Il regarda la violence avec laquelle le monstre se déchainait mais son visage n’exprimait rien, il était comme une enveloppe vide, paralysé par la peur. Il regardait la créature se débattre et bousculer des gens comme pongé dans un bad obligé. Il avait le teint blafard, les yeux à demi fermés, il allait tomber s’il ne se tenait pas à Aldaée. Elle se blottit contre lui, il lui chuchota à l’oreille :

-Aldaée, j’me sens pas bien… du tout…

La réalité était dur, le monde extérieur et en particulier les transports publics, la fréquentation des foules et la ville étaient tant d’ennemis à la condition de Yoru. Il serra Aldaée contre lui comme pour garder de sa chaleur, il commençait à trembler mais se retint. La peur, ce n’était que peur, une angoisse psychologique qui se retranscrivait en souffrance physique. La peur était tangible et Yoru devait y faire face. Ses minutes étaient les plus longues de sa vie tandis qu’Elie démolie la porte, un air frais s’engouffra dans la ram de métro. Le loup-garou s’approcha alors d’eux et les bouscula vers la sortie, l’air frais et les coups brusques d’Elie Garou le fit revenir à la réalité, il reprit un peu ses esprits et parcouru la ram vers la sortie en croisant le regard de certains passagers qui se mirent à se gratter et éternuer de suite. Une fois dehors, l’asiatique longea le mur du tunnel d’un pas précipité. Il fallait fuir, il marcha, puis couru attrapant au passage le bras d’Aldaée (il n’allait pas la lâcher xD). Mais pour aller ou ? Il fallait retrouver une station.

On lui faisait encore et toujours la morale… quelle bande de culs bénis ! S’ils voulaient gaspiller leur salive à tenter de plaider l’implaidable qu’ils fassent. Ils sortaient leurs beaux principes comme s’il était le seul à ne pas les respecter, sauf qu’il était temps qu’ils se réveillent : le monde était mauvais, et des enfants y mourraient tous les jours, par milliers. D’ailleurs en quoi était-ce plus moral de tuer un adulte qu’un gosse ? Ce n’était qu’un sophisme, une logique d’hypocrites… pauvres cons.

Liam n’eut pas le temps d’exposer sa pensée à Lou qui lui sauta pour ainsi dire à la gorge. La main de la jeune femme sur son cou humide lui envoya une décharge qui lui coupa le souffle une bonne minute, la douleur irradiant la zone paralysée. Encore une qu’il ne fallait pas toucher visiblement… d’ailleurs ça reflétait quoi comme problème ça ? Peur de l’électricité ? Peur du contact ?

Une petite lueur s’alluma dans l’œil du trentenaire tandis qu’il commençait à comprendre. Cette peur et ce dégoût n’étaient pas liés qu’à la mort de l’enfant, elle avait probablement aussi croisé plus tôt dans sa vie quelqu’un de son acabit. Se massant la gorge, il parvint à sourire malgré la douleur, suivant des yeux la silhouette de la rouquine qui sautait du train à l’arrêt après avoir électrisé la contrôleuse cette fois ci. Quelle tigresse !

Il sauta du train à derrière elle, bien vite suivit par les autres bon gré mal gré.

A peine avaient-ils fait quelques pas dans l’herbe qu’une blonde plutôt jolie mais au visage massif jaillit du train, comme si elle désirait les poursuivre, ou les rejoindre. Elle n’avait pas l’air rassurée et jeta un coup d’œil en arrière qui lui valu une métamorphose pour le moins horrible. Jamais Liam n’avait vu pire laideron, de quoi annihiler tout désir (c’est peu dire), il n’arrivait même pas à regarder dans sa direction tant sa vue lui retournait l’estomac.

Encore un pouvoir ? Pas très élégant mais foutrement efficace…

La blondinette n’y était visiblement pas encore habituée car elle se mit à beugler comme un veau en disant qu’elle n’était pas comme ça d’habitude. Heureusement ! Ca aurait été un crime contre l’humanité que de laisser errer en liberté pareille abomination de la nature. Liam, d’humeur taquine maintenant que son cou avait retrouvé des sensations normales se permit un peu d’ironie :

- Pourquoi ? T’es encore plus laide normalement ?

Ne fixant toujours pas la nouvelle venue il se dirigea vers un arbre et s’assit à son pied avant de tirer une cigarette de son paquet. Grace à dieu le carton l’avait protégé et elle était à peine humide, il put donc l’allumer relativement vite et profita les yeux fermés de sa première bouffée.

Maintenant qu’ils se trouvaient en plein milieu de nulle part ils bénéficiaient d’une relative sécurité, c’était peut-être le moment de faire un peu connaissance ? Après tout qu’ils le veuillent où non ils étaient dans la même galère et devaient se serrer les coudes. Pour ça il fallait la confiance, et pour la confiance… il fallait se connaître. A bien y réfléchir il ne connaissait même pas leurs noms !

Liam tapota l’herbe à côté de lui avec son regard étrange, un petit sourire sur les lèvres. C’était le moment rêvé pour une thérapie de groupe…

- Asseyez-vous, soyez pas timides. Ce serait pas un mal de mettre nos connaissances en commun pour pondre un plan qui nous tirerait de ce bazar… mais se présenter d’abord ce serait mieux. Comme à l’école ? Nom, âge, hobby ? Décoincez-vous un peu les mômes, après tout ce n’est qu’un rêve…

C'était pire qu'un film. Dans des secousses abrutissantes et un fracas assourdissant, le métro s'était stoppé. Les gens avaient changés du tout au tout, dans un premier temps inquiet de l'état des jeunes gens, une minute après prêts à les égorger. Qu'avaient-ils donc fait pour qu'on leur en veuille à ce point ? Ils n'avaient fait que se défendre de leurs agressions, et il y avait maintenant une émeute parce qu'ils avaient eu l'audace de se défendre ?!

Maxim sentit son corps meurtri soulevé par une force singulière. L'inconfort de la position et le contact de ce pelage doux n'indiquaient que Ellie-garou. Ils quittaient l'air chaud et saturé d'humidité et de la mauvaise haleine des gens du métro pour une atmosphère plus fraiche, plus piquante quoique poussiéreuse. On y sentait l'odeur du métal, de la mécanique, et la pression de l'air quand on est sous terre. Ils étaient tous hors de la rame, longeant les wagons jusqu'à courir sur les rails, fuyant encore la folie ambiante. Du coin de l'oeil il vit la chauve souris neutraliser une pouffiasse armée d'un couteau que personne n'avait vu venir. Ça ne pouvait être un coup de chance, cet animal ne devait être qu'un taré de plus ajouté à leur groupe. Puis ce fut au tour de Lily, à la traine, de ralentir le mouvement. Il l'avait perdu de vue à l'embranchement des voies.

"A... Attendez !" Fit-il tout en gesticulant pour se défaire de la prise du loup.

Maxim retomba sur ses genoux et se releva avec peine pour faire demi-tour. Il partit seul en tête pour y découvrir un spectacle surprenant ! La miss Lily, qui n'avait pas manifesté sa présence depuis bien longtemps venait d'assommer un poursuivant, puis prendre son apparence ! Au passage, elle avait, comme l'avait si souvent vécu Maxim (...), révélé à ce môsieur son côté féminin. Un frisson parcourut son dos quand la cavalerie adverse arrivait, mais ne se laissant pas démonté, miss Delice les aiguillait dans la mauvaise direction. Trop forte... Elle avait fait usage de violence sans effusion de sang, pas comme dans son imagination.

Le jeune homme arriva en trainant la patte, discrètement bien entendu. Il s'approcha du corps inanimé de l'homme-femme et s'adressa à sa comparse :

"N'y voit rien de pervers, mais j'ai un peu froid..."

Il inspira un grand coup et ne pensa pas à ce que Lily pourrait penser, il débarrassa son ennemi(e) de sa veste et de son tee-shirt pour les enfiler à son tour. Il y aura au moins quelque chose pour remplacer les lambeaux du fauve par intérim.

"Ne trainons pas, fit-il doucement en essayant de ne pas accorder d'importance à la poitrine nue qui gisait parterre. Allons-y."

Il tenta tant bien que mal de rejoindre le reste du groupe. Son souhait le plus cher, c'était que le métro n'avait pas redémarrer, car dans ce tunnel confiné, peu d'entre eux pourraient se mettre à l'abri. En tous cas il ne fallait pas rester planté là. D'autres chasseurs viendraient, et il fallait de toute façon sortir de ce merdier, rejoindre une station dans l'espoir que celle-ci ne soit plus très loin.

Les pas et les voix menaçantes se rapprochaient dangereusement. Enfin, ce n'était que l'écho transporté, mais tout de même, ce n'était pour rassuré personne. Tout le groupe continuait d'avancer, même le chachat miaou sur la tête d'Ellie-garou, et la chauve souris accrochée sur son épaule. Ils avaient bien dû faire 2 kilomètres maintenant, et enfin, la lumière au bout...

Aldaée n'était qu'une spectatrice. Elle ne pouvait rien faire d'autre que retenir son ami, espérant qu'il ne tomberait pas évanoui sans quoi le porter les ralentirait. Mais il n'était pas question de le laisser à terre. Il était choqué par sa blessure et c'était compréhensible. Ils devaient le soigner.
Derrière eux, c'était ...le bordel, il faut bien le dire. Maxim, Elie, Gaby s'étaient attaqués aux passagers. Un loup-garou d'une certaine ampleur, des cris suraigus dus à des griffures profondes, une chauve-souris en mode attaque...Dans un métro. De quoi vous dégoûter à jamais des transports en commun. Toutefois Aldaée était rassurée de constater que Gabriel était bien là, avec eux, et bien en vie. C'était le point positif de la journée. Il s'agissait à présent de fuir.
Yoru créa une épidémie sur son passage, au grand dam d'Aldaée, qui le suivait avec un air désolé, rajustant le sac sur ses épaules. Ces gens. Pourquoi tant de haine ? Qu'avaient-ils vécu d'assez horrible pour condamner les voyageurs à mort, sans savoir même leur pouvoir ou leur puissance ? Quel genre de monstres les avait traumatisés à ce point ? Aldaée ne cessait de se poser des questions. Elle regardait derrière elle, suivant la marche de la troupe sans un mot. Pour dire quoi de toutes manières ? Chacun de ses mots était doté d'une incroyable inutilité. Aucun de ses mots ne pouvait rassurer l'hypocondriaque, et le moindre de ses gestes s'avérait vain. Elle suivait donc. Son bras tenu par la main de l'asiatique, elle regardait autour d'elle. Tout était tellement confiné, sale, horriblement sordide ici. Elle pressa le pas.
Sortir. S'échapper de ce lieu immonde. Trouver une cachette. Soigner Yoru. Combien de temps faudrait-il ? Pourquoi fallait-il toujours attendre ? Elle aurait aimé pouvoir manipuler le temps à sa guise et mettre en mode "avance rapide" leur marche/course vers la sortie. La troupe avait un aspect de plus en plus étrange. Aldaée ne préféra pas relever la féminité nouvelle de Maxim et fut légèrement soulagée du traumatisme de l'asiatique, qui n'avait pas dit un mot à ce sujet, et avait ainsi évité une nouvelle dispute inutile.
Ils avancèrent jusqu'à enfin arriver à la sortie du tunnel, et l'air frais leur fut apporté par un vent léger. Aldaée eut un ricanement triste, une sorte de rire jaune pessimiste. Elle était fatiguée de tous ces évènements. Combien de temps durerait encore cette comédie ? Aurait-il seulement un moment de répit ? Quand arriverait le jour ? Et puis...

A votre avis, il y a quoi qui nous attend à la sortie ?

La petite française n'attendait pas réellement de réponse, c'était plus une façon de rappeler (inutile, certes) qu'ils n'étaient toujours pas en sécurité. Et après Scylla, y a quoi ? Où allaient-ils tomber à présent ? Etaient-ils sortis d'Ellipse ? Soupirant de tristesse et de fatigue, elle se rapprocha de Yoru et ne le lâcha pas. Elle regardait Ella et se demandait comment cette petite fille pouvait avoir autant de courage à son âge. Comment elle pouvait supporter tant d'horreurs autour d'elle. Elle l'admirait pour tout ça.
Ils purent enfin sortir. Autour d'eux, toujours cette ville sordide. Tellement désespérant. Il fallait vraiment qu'ils s'arrêtent, ils devaient soigner Yoru. Il était trop fragile pour supporter une infection, aux yeux d'Aldaée. Et puis il avait l'air tellement traumatisé...Cela attristait énormément la petite acrophobe qui cherchait du regard un endroit où se cacher. Au moins, la pieuvre n'était pas dans le coin, c'était déjà ça.

Lys eut le courage d'approcher ce tuer afin de le toucher avec son pouvoir. Alors une larme roula sur la joue de l'homme lorsqu'il y eu contact. C'était évident que pour être comme ça on ne devait pas avoir la vie rose...
En colère, le voyageur repoussa la rouquine tout en balançant des excuses. C'est vrai, peu importe leurs actes les elipsiens les détesteraient toujours mais c'était pas pour autant qu'il fallait se rabaisser à leur niveau. Jonh ne préféra rien dire ne voulant pas aggraver sa colère qui commençait à diminuer. Le tueur balança un journal sur Lys tandis que quelques minutes après Lou qui n'avait pipé mot l'attaqua à son tour en disant clairement ce qu'elle pensait. Et elle n'avait pas tord. Le jeune homme était d'accord avec l'adolescente. Cette dernière avant de lâcher l'homme lâcha une menace et partit du train en s'en prenant à la contrôleuse au passage.
Il n'y avait pas d'autre choix, maintenant , que de descendre du train et de rester ensemble. Dur avec un tueur parmi eux qui bien qu'ayant dit qu'il ne leur ferait rien restait malfaisant.
On ne faisait pas confiance à un loup.
Alors que Jonh descendit du train rejoindre Lou avec l'autre groupe, une jeune femme blonde s'approcha d'eux avant de tourner sa tête vers la vitre. Ce qui suivit était assez horrible. La pauvre femme se transforma en un beau thon que l'on n'avait pas envie de regarder.
Une mégalomane ?
A la tique du tueur , Jonh esquissa un sourire en coin. C'était méchant certes mais marrant. Ce dernier se dirigea alors vers un arbre avant de s'asseoir se brûler une cigarette.
Etait il inconscient que on les poursuivaient ? Non, il voulait discuter, faire plus connaissance comme il disait. La bonne blague...

- Un rêve ? Tu trouves que ça y ressemble ? Enfin, à toi l'honneur de commencer. On se demande bien c'est quoi ta passion dans la vie à part de martyriser les gens...

Jonh ne voulait pas parler de lui, sa vie le regardait. Remuer le passé dans sa tête le rendait déjà assez triste comme ça alors le partager. Au pire, il mentirait , oui c'était une solution.

Les petites mains d’Ella avaient fini par atteindre le but, c’est-à-dire réveiller la bonne jumelle. Le regard fixé sur Elie, la fillette ne vit pas son réveil et n’arrêta ses secousses qu’en l’entendant parler. Elle se blottit un peu plus contre Jade, et sentit sa peur reculer un peu, remplacée par les bras de la jeune fille. La rouquine ferma les yeux avec force, comme si ne pas voir les autres lui permettrait de ne pas être vue en retour.

Son sang se glaça en entendant les cris poussés par une passagère. Elle voulut s’enfouir encore plus dans les bras de la jumelle, mais le freinage brutal de la rame l’en empêcha quelque peu, la paniquant totalement, d’autant plus qu’elles voltigeaient désormais à travers la rame non sans se prendre plusieurs personnes au passage..

Ella tendit le bras désespérément dans l’espoir de pouvoir se raccrocher à quelque chose. Elle tourna la tête en entendant le cri de Jade, vit l’homme, et surtout ce qu’il tenait. La fillette voulut ouvrir la bouche pour crier, mit la main devant son visage pour se protéger et se paralysa. Sa main. Sa main brûlait. Son cri mourut dans sa gorge. Plus rien ne comptait autour d’elle. Ni l’arme de l’homme, ni les passagers en colère, pas plus que Jade, Maxim Elie.. N’importe qui. Tout son esprit était focalisé sur cette flamme. Le feu. L’incendie, ses parents, l’attente, le chat, les pompiers.. Papa.. Le feu… Papa.. Et puis plus rien, le trou noir. Son cerveau avait fait un blocage complet, et ce que tenait désormais Jade dans ses bras n’avait plus une once de conscience. Il ne restait qu’une vague odeur de roussi, trace de quelques cheveux de la rouquine qui n’avaient pas supporté la chaleur.

La mini rousse ne vit plus rien de ce qui se passait, totalement inconsciente. Ni l’attaque d’Elie, ni la sortie, la fuite. Rien. En un sens, c’était certainement mieux pour elle… Elle resta blottie dans les bras de Jade, inanimée pendant un long moment. Elle finit par reprendre doucement conscience, toujours terrorisée, mais moins que dans le métro cependant. Et puis.. Ella se redressa en sursaut, regarda autour d’elle, ses mains, Jade, le sol, Maxim… Ah non, pas Maxim. … COMMENT CA « PAS MAXIM » ?! Où est-ce qu’il était passé ? Il était pas resté dans le métro, quand même ? Il était pas.. Pas.. La fillette secoua la tête, non, c’était pas possible. Concentration. Le point positif, c’est qu’il n’y avait plus aucune trace de feu, et que donc tout allait bien. Ou presque. Relevant les yeux vers la bonne jumelle, elle demanda timidement.

- Maxim.. ? L’est où.. ?

Ella continua de regarder autour d’elle, dans l’espoir de le voir quelque part. Mais il faisait sombre, et fatiguée comme elle l’était, sa vision ne s’étendait plus très loin. La fillette tourna la tête vers Aldaée et lui adressa un petit sourire fatigué et inquiet avant de reposer son menton dans le cou de Jade.

Yeux écarquillé Lou fixa la nouvelle venue au physique répugnant et préféra se défaire de cette vision en détournant le visage. Bon dieu c’était vraiment méchant, mais cette fille dont elle n’avait remarqué la présence qu’en entendant son cri perçant était vraiment un laideron. Leur assurant qu’elle n’était pas comme ça d’habitude, et que cette fille les avait suivis, elle pouvait déduire qu’elle était aussi une voyageuse et que son « pouvoir » c’était… Ca. Dur. La question était de savoir combien de temps durait cette métamorphose pour le moins désavantageuse, elle ne posa cependant pas la question, le ‘détraqué’ comme elle l’avait officiellement surnommé, venait de lui lancer avec ironie une phrase cinglante et Lou remarqua le léger sourire de Jonh face à la remarque. Et bien… C’était plutôt chose rare, l’arrivé de cette énergumène aura au moins apporté une bonne chose.

Perdu au milieu de nulle part, c’était bien le cas, qu’est se qu’ils allaient faire maintenant ? Continuer à avancer les amènerait ils au moins quelques part ? Peu apte à se concentrer Lou préféra reporter ça à plus tard et observa le miroir de ses démons passé s’installer tranquillement à côté d’un arbre, allumant une cigarette, à son aise. Incroyable ce type… Alors qu’elle le fixait toujours d’un regard noir, ses yeux rencontrèrent ceux du tueur qui, avec un sourire étrange, faisait signe au groupe de s’installer près de lui.

Face à se qu’il annonça, Lou eu un rictus nerveux, il plaisantait la ?

- C’est ça, je ramène les chamallow et on se fait un feu de camp avec tout ça docteur Freud ? Qu’est se qu’il faut pas entendre…

Soupira t’elle avant de jeter un cou d’œil à Jonh qui venait de prendre la parole. Un rêve, c’est sur ce n’était pas le mot exact, mais… Il l’interpellait. Fronçant légèrement les sourcils l’adolescente jeta de nouveau son regard sur le tueur.

- Pourquoi un rêve ?

Est se que se qu’il se passait autour d’eux n’était qu’un songe ? Ca paraissait bien trop réel pour l’être, mais à y penser… Elle s’assis finalement, gardant tout de même un ‘périmètre de sécurité’ entre elle et le détraqué, le regard vide. Si ça se trouve tout ça elle le rêvait ? Elle était sous hypnose chez le docteur Parkinson et tout ça, c’était imaginaire ? Même ces personnes n’existaient pas vraiment ? Non, impossible, si elle avait inventé tout ça, elle faisait la promesse qu’à son réveil, elle vendrait son script et seraient millionnaire. Ça n’avait pas de sens. Leur propre situation n’avait pas de sens…

Alors tant qu’à faire… Autant se lancer dans cette thérapie de groupe. D’une voix morne elle pris la parole.

- Lou Livingstone, 19ans, mère fanco-amériquaine, père Anglais et… Mais qu’est se qu’on en a à faire de ça de toute manière, c’est pas le genre de détails qui nous sortira de cette affaire la… ! Tu sais quelques choses de plus toi ?

Interrogea t’elle le plus âgé du groupe.

- Je veux dire, on est tous d’accord pour dire qu’on sort de chez le docteur Parkinson, c’est pas compliqué à deviner, mais ce truc la c’est quoi au juste ? Le fruit de notre imagination ? On va se réveiller quand ? Parce que c’est sympa de jouer à Alice au pays des merveilles un moment mais la je sature.

De toute manière, ils n'en savaient pas plus qu'elle, du moins elle ne savait pas pour Liam et c'était pour ça qu'elle s'adressait directement à lui.

- On est quand même pas condamnés à rester ici toute notre vie... ? ... Peut être jusqu'au moment ou on aura vaincu notre peur ?

Suite à cette pensée, la blondinette secoua la tête. n'importe quoi, ce n'était pas non plus un jeu vidéo psychologique... Quoi que, toute théories étaient à prendre en compte.

Jade courrait le long des rails du mieux qu’elle pouvait, ralentie par le poids d’Ella qu’elle portait dans ses bras frêles. Lors du chaos qui avait suivit leur vol plané dans le wagon elle avait cru voir une vive lueur du côté de l’enfant mais n’avait pas pu discerner ce que c’était, par contre elle n’avait pu rater le résultat. En effet la rouquine s’était aussitôt évanouie… c’était son pouvoir, forcément. Et qui représentait probablement sa peur, pauvre gamine.

Elle filait donc en zigzag, trébuchant souvent sur les voies ferrées traitresses en retenant Ella du mieux qu’elle pouvait. L’adolescente ne cherchait pas à savoir ou était les autres, elle tentait de ne pas fixer son attention sur les cris et les bruits de pas dans son dos. Elle voulait juste avancer, s’enfuir, sortir de ce merdier, et entière de préférence.

Suivie de près par Aldaée et un Yoru plus que mal en point, ils émergèrent dans une station déserte ce qui semblait plus que normal au vue de l’heure tardive. Malheureusement ils étaient encore dans cette fichue ville…

Plus loin derrière elle, dans les tunnels, Elie bondissait en faisant voler les cailloux sur son passage avec le chat sur la tête, Gaby sur l’épaule et Max dans les bras. Celui-ci d’ailleurs finit par la faire lâcher prise pour… pour quoi ? Elle ne le su jamais, après tout son esprit canin avait d’autres chats à fouetter, des choses comme « où est Jade ?! ». Elle continua donc sa route à toute allure, laissant Maxim et Lily à leurs manigances.

La louve garou fini par sauter elle aussi sur le quai et la vue de son double en parfaite santé quoique choquée et fatigué la rassura. Avec le soulagement vint le retour à la forme humaine et à la lucidité. Lucidité et conscience qui lui permirent de se rendre compte qu’elle était de nouveau presque à poil. C’est ballot comme dirait l’autre. Elle cacha d’une main pudique ses seins qui prenaient l’air tandis que le scarifié et la nympho les rejoignaient enfin. C’était pas trop tôt, un peu plus et elle les aurait cru morts.

- Dépêchez-vous, faut sortir de là, les moralisa-t-elle avant de reprendre les joues légèrement rouges de gène, J’ai eu peur j’ai cru qu’ils vous avaient eu.

La mauvaise jumelle détourna la tête pour cacher son embarra. Oui, qu’elle le veuille ou non, qu’elle les aime ou non… elle s’attachait à eux. Avec l’attachement venait le besoin irrépressible de prendre soin, de protéger. Une vraie mère poule y’avait pas à dire ! La troupe suivit Aldaée et Yoru qui avaient émergés du métro et ils jetèrent un œil aux alentours.

Ils étaient visiblement encore dans la ville mais se trouvaient presque à la limite entre la zone urbaine et les plaines verdoyantes qui portaient si bien le nom de félicité. La zone où ils se trouvaient correspondait à un bidonville mal fréquenté, sombre et lugubre mais où la sécurité pour sortir de la ville était la plus basse. Était-ce un bon point ou un mauvais point, ça ni Jade n’y Elie n’arrivait à se décider la dessus…

Ella qui venait de se réveiller leva des yeux perdus vers Jade en lui posant timidement une question avec un accent de désespoir avant d’enfoncer de nouveau son visage dans le creux du cou de la bonne jumelle qui caressa ses cheveux roux. Elle tenta alors de la rassurer du mieux qu’elle pouvait :

- Il est juste derrière toi, regardes, elle pivota pour montrer à l’enfant la silhouette blafarde de Maxim, Ca va mieux ? Tu peux marcher ma puce ?

Alors que Jade avait toute son attention accaparée par la mioche, Elie de son côté scrutait les alentours avant de montrer une direction du doigt, du côté où les gratte-ciels n’obscurcissaient la vue. Pour fuir la ville c’était probablement dans cette direction… enfin espérons le.

- Pour se tirer je pense que c’est par là. Rester ici nous apportera rien de bon…

El’ emboita alors la marche tout en grimaçant dans l’obscurité de la ruelle : ses pieds nus à force de marcher sur le bitume étaient en sang.

La blonde dû se retenir pour ne pas lâcher un « mon pauv’ chou » quand James se mit à faire sa victime. Lui aussi il avait faillit mourir ? Et alors ? Là n’était pas la question. La question c’était que quand elle avait eut besoin de lui il n’avait pas bougé. La question était qu’il avait un « humour » tel qu’il en aurait poussé un gamin par une fenêtre pour servir de cible à elipsiens en furie. Alors non, Dakota ne risquait pas de le plaindre. Lui pardonner était une chose, mais oublier et compatir étaient du domaine de l’impossible peu importe les efforts qu’il mettrait à la tâche.

Heureusement l’adolescent appuyait son plan, autant pour lui que pour elle. Christopher dans un état de choc dû à… la surprise ? La peur ? L’alcool ? La drogue ? (kof) s’abstint de tout commentaires sur la question. La seule chose sure était qu’il n’avait pas l’air de vouloir se séparer d’eux et l’adolescente n’avait rien du tout contre les compagnons sans opinion. Ca lui simplifiait même plutôt la prise de décision…

Restait le minus caractériel au centre du problème qui tentait vainement de faire comme s’il ne comprenait pas. Pigeant assez rapidement qu’il ne pourrait pas jouer à l’idiot plus longtemps, il passa par la phase « refus catégorique un poil geignard » avant d’embrayer définitivement vers l’abandon complet et définitif saupoudré d’une once de dépression.

Alléluia ! Idée adoptée à l’unanimité !

- Merci de ta coopération, j’aurais pas cru que tu lâcherais le morceau si vite…

La blonde se permit un de ses rares sourires, grandement motivé par le soulagement et l’auto satisfaction. Elle tapota alors l’épaule de Dean, le poussa vers la sortie avec James et Christopher sur les talons. Elle tenta alors dans un effort d’amabilité de rassurer un poil le garçon.

- On dira le mot qu’aux intersections et aux endroits sans visibilité, t’aura peut-être pas à subir ca trop souvent. Et puis dis toi c’est qu’un mauvais moment à passer et que ton corps, lui, sera bien sûr le sol. Ton esprit ne risque pas de se briser en tombant, non ?

Sauf que ça elle n’en savait rien, mais un petit mensonge ne pouvait pas faire de mal non ? Et si ça permettait de leur faciliter la vie elle en userait et abuserait autant de fois qu’il le faudrait.

Ils émergèrent de la bouche de métro et Dakota sortit sa carte qu’elle tenta de déchiffrer à la lueur du postérieur de notre ami irlandais. Elle repéra relativement facilement l’emplacement de la station sur le plan, ce fut ensuite un jeu d’enfant de déterminer le chemin à emprunter pour sortir de ce merdier. L’adolescente suivit du doigt le trajet de manière bien visible afin que les 3 hommes l’accompagnant enregistrent le chemin à suivre.

- Je pense que le mieux est de passer par les petites rues, là où le poulpe et la foule n’ont pas la place de s’engouffrer. Il faudra quand même vérifier ici, là et peut-être ici… elle pointa du doigt les points stratégique avant de conclure, Et James si tu pouvais porter Dean à ces moments là ça m’arrangerait, parce que je me vois mal le faire…

Fin de tirade, c’est l’heure de partir les enfants… en espérant qu’il n’y ait pas de garde frontière à la sortie de la ville…